En ce lundi 20 novembre 2017, alors que vous recevez dans votre boîte mail la treizième édition de LundiCarotte, nous vous annonçons la mise à votre disposition d'un moyen inédit pour soutenir LundiCarotte. Pour ne pas rendre l'introduction trop longue, on vous en dit plus dans la conclusion de ce mail !
En attendant, voici pour votre plus grand plaisir notre décryptage sur le sujet du vin biologique.

Du vin et du bon vin !

Le 20 novembre 2017
En ce lundi 20 novembre 2017, alors que vous recevez dans votre boîte mail la treizième édition de LundiCarotte, nous vous annonçons la mise à votre disposition d'un moyen inédit pour soutenir LundiCarotte. Pour ne pas rendre l'introduction trop longue, on vous en dit plus dans la conclusion de ce mail !
En attendant, voici pour votre plus grand plaisir notre décryptage sur le sujet du vin biologique.
Vignette de l'article Du vin et du bon vin !
En France, on aime le vin, et ça se voit ! Tout au long de la culture du raisin, on le dorlote et le protège pour qu’il ne lui arrive rien. Le résultat, c’est que pour 3,7% des surfaces cultivées, la vigne représente 14% de la consommation de pesticides !
En 2013, une étude financée par Générations futures,un collectif de soutien aux victimes de pesticides, a conduit à l’analyse de mèches de cheveux de viticulteurs pour y déceler des pesticides éventuels.
- plus de 45% des molécules retrouvées sont classées cancérigènes possibles en Europe.
- plus de 36% des molécules retrouvées sont suspectées d’être des perturbateurs endocriniens.
Un autre impact est la pollution des terres et des nappes phréatiques. Évidemment, lorsqu’on pulvérise des produits sur la vigne, ils finissent dans le sol. Selon le ministère de l’environnement, 53% des cours d’eau et 31% des eaux souterraines en France dépassent les normes de l’eau potable pour au moins un pesticide.
C’est pour ces raisons que le vin bio a de plus en plus le vent en poupe (+20% par an en moyenne). Aujourd’hui, LundiCarotte enquête.
Le vin labellisé Agriculture Biologique
Le vin biologique est réglementé depuis 2012 à l’échelle de l’Europe. Le raisin doit être cultivé selon les normes habituelles du bio, et il y a des règles en plus pour la vinification.
Au-delà de la culture du raisin, la vinification est une étape aussi sujette à l’ajout de produits ou l’utilisation de techniques pour industrialiser le procédé. Et pour le vin bio comme pour le vin non-bio, le vigneron peut procéder à plusieurs traitements : l’acidification, la désacidification, le traitement thermique, l’ajout de tanins, l’ajout de copeaux de bois, de soufre, les levures industrielles…
Certains vignerons ont décidé de refuser certaines de ces pratiques et ont créé des labels qui sont plus contraignants, au moins pour la partie “vinification”.
Des trous dans la raquette
50% des Français pensent qu’il n’y a pas de pesticides dans l’agriculture bio. Pourtant, les viticulteurs bio peuvent utiliser un certain nombre de pesticides. Si le cahier des charges est restrictif et impose qu’ils soient issus de matières naturelles, ils ne sont pas forcément inoffensives. On peut retrouver par exemple dans les cultures bio les pyréthrines , le spinosad, le Bacillus thuringjensis, le soufre, le cuivre ou encore le sulfate de cuivre.
La vigne, culture fragile, est spécialement concernée par l’utilisation de ces pesticides « autorisés », avec en première ligne la bouillie bordelaise, de son vrai nom le sulfate de cuivre. Cette préparation est un excellent fongicide (c.a.d. un tueur de champignons), mais elle est toxique pour l’homme, pour les écosystèmes, et non-biodégradable. Autrement dit le cuivre s’accumule dans les sols et dans l’eau.
Des labels alternatifs
Pour pallier ces manques, des labels et des chartes plus contraignants ont été mis en place par des collectifs ou des associations. En voilà deux :
Le label Nature et Progrès. Dans l’idée, ce label est proche de celui de l’agriculture biologique, mais il est légèrement plus contraignant. Le label favorise aussi les petites exploitations, ce qui permet aux consommateurs de les soutenir, alors qu’elles bénificient moins des aides européennes que les grandes.
L’association des vins naturels. Pour aller encore plus loin, des viticulteurs se sont regroupés dans des associations, comme l’AVN, pour promouvoir le vin naturel. Leur charte est beaucoup plus stricte et exclut l’ajout de toute matière extérieure, mise à part une très petite quantité de sulfites. Elle contient aussi des exigences telles que les vendanges à la main.
Remarque : pour les amateurs de vin biodynamiques, nous promettons de nous pencher sur le sujet dans les semaines qui viennent !
Le cas des sulfites
Les sulfites sont des additifs de conservation, très utilisés dans le vin et les abricots secs. Ils protègent le vin de l’oxydation et des bactéries. Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES), 3% des adultes dépassent la dose journalière admissible de sulfites, « principalement en raison de la consommation de vin ». Chez certaines personnes, les sulfites peuvent entraîner des réactions d'intolérance, comme des maux de tête, le nez qui coule, des démangeaisons… Néanmoins, on parle ici de plusieurs verres par jours, auquel cas c’est surtout de l'acool qu'il faudra se méfier.
Les sulfites sont présents naturellement dans le vin, mais la plupart des viticulteurs en ajoute lors de la vinification pour éviter que le vin ne s’abîme. Chaque label évoqué ici exige un seuil maximal, pour éviter que les viticulteurs n’en abusent trop. Le bio est le moins restrictif. Les vignerons naturels, eux, ne rajoutent en général des sulfites qu’en dernier recours, s’il s’agit de sauver leur production, et uniquement en petites quantités.
On ne saurait vous rappeler que le vin, qu'il soit naturel, biologique, ou rien du tout, est évidemment à consommer avec modération.
Voici trois mois que notre association se plie en quatre pour vous offrir des LundiCarottes qui vous aident au quotidien à vous y retrouver dans le pêle-mêle d'informations sur la consommation responsable, et il est temps pour nous de penser à une manière de poursuivre longtemps cette belle aventure. Pour nous aider à continuer ce travail, >> c'est par ici <<. Longue vie à LundiCarotte !
Alix Dodu, Benoît Mortgat, Gaétan Morand et Théodore Fechner
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