La tête dans le guidon |
Le 7 juin 2021 |
Heure de départ, 10 h 10. Lieu : Brest. La Rédac’ part à l'ascension des plus beaux sommets de France, en route pour le Tour de France ! Bémol : à force d’enquêtes, de recherches, d’investigations, on a complètement oublié de s’entraîner pour la compétition sportive de l’été. Mais on a une solution toute trouvée : on va chercher le maillot à pois, non à la sueur et à la force de nos jambes, mais grâce à l’efficacité technologique du vélo électrique ! |
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On se met en jambes |
Le vélo à assistance électrique (VAE), encore absent voici dix ans de nos pistes cyclables, a envahi nos villes et nos campagnes. Plus rapide, moins épuisant, de nombreuses personnes se sont laissées conquérir et ne posent plus le pied à terre. |
D’après l’Observatoire du cycle, le vélo est le moyen de transport individuel préféré des Français, tandis que le vélo électrique représentait 52% des vélos produits en France en 2022. Le secteur est en croissance de 52% sur les quatre dernières années, en dépit de (ou grâce à) la pandémie de coronavirus. |
« Le VAE est présenté comme l’allié d’une transition vers des mobilités plus douces. » |
Le VAE est présenté comme l’allié d’une transition vers des mobilités plus douces. “La mobilité douce désigne l’ensemble des déplacements non motorisés comme la marche, le vélo, le roller et tous les transports respectueux de l’environnement.” Ce qui permet au VAE de tirer son épingle du jeu, c’est sa facilité d’usage. Plus besoin d’être Lance Armstrong pour monter le Pic du Midi ! Le vélo le fait tout seul. |
La culture du “vélo” en France, par rapport au reste de l’Europe, arrive en fin de peloton. L’une des causes est qu’en entreprise, peu d’infrastructures sont développées pour que les vélocipédistes puissent se changer et se doucher si nécessaire. |
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La France rêvée des bobos - Crédit photo : LundiCarotte |
Le VAE est alors une solution toute trouvée pour les personnes souhaitant transitionner vers des mobilités plus douces sans arriver dégoulinantes à destination. Le vélo électrique a donc conquis tout un nouveau public qui, statistiquement, délaisse le vélo : les femmes et les seniors. D'après un rapport de 2023 de l'Ademe et l'Association des Acteurs du Vélo Public, les femmes sont majoritaires dans les locations de vélo longue durée. Dans ce même rapport, on constate également qu'il y a un report modal important entre voiture et vélo. Avec le VAE, la voiture reste au garage ! |
Des petits sous |
Alors ? Tentant, n’est ce pas ? |
Vous avez désormais envie d’investir dans une bicyclette électrique, de partir en balade et de profiter des beaux jours, mais en faisant vos premières recherches, vous vous rendez compte qu’un VAE, ce n’est pas donné. En effet, les gammes de prix sont assez élevées. On comptera autour de 800 € pour un modèle basique et jusqu’à 3 000 € pour une gamme au-dessus équipée de fonctionnalités plus sophistiquées. |
Il est évident qu’acheter un vélo à ce prix n’est pas un choix accessible à tous. C’est pourquoi nous proposons des solutions moins coûteuses dans les paragraphes qui suivent, sans oublier le vélo classique que l’on aime tout autant à la Rédac’. |
La première chose sur laquelle l'on peut se renseigner pour dégonfler le prix de votre VAE est l’indemnité offerte dans le cadre du forfait mobilités durables. |
« Afin de promouvoir des moyens de transport plus écologiques, le forfait mobilités durables offre aux employeurs la possibilité d’attribuer une indemnité exonérée de cotisations aux salariés privilégiant les modes de transport dits « à mobilité douce » pour effectuer leurs trajets entre leur résidence habituelle et leur lieu de travail. » |
Et le vélo électrique en fait partie. Pour en savoir plus sur cette indemnité pouvant aller jusqu’à 500 €, rendez vous sur les sites de l’ ADEME ou de l’ URSSAF |
Ensuite, renseignons-nous sur les aides à l'achat proposées au niveau des territoires : communes, communautés de communes, métropoles, départements et régions, sont autant de collectivités qui peuvent financer (parfois même de manière cumulative) les achats liés aux mobilités douces. |
A la recherche d'une alternative moins coûteuse ? Si vous avez déjà un bon vélo, vous pouvez investir dans un kit de conversion, moins onéreux pour une même qualité. Aurélie de la Rédaction vous conseille la marque française Virvolt mais n'hésitez pas à en discuter avec votre vendeur ou réparateur de vélos préféré. |
Et la seconde main ? |
Vous vous en doutiez, en tant que ferventes supportrices de la seconde main, nous ne pouvions pas faire l’impasse sur cette alternative moins coûteuse. |
Acheter d’occasion, d’accord, mais comment ? |
- Favoriser le reconditionné en boutique, soumis à des garanties incluant les réparations en cas de besoin ;
- Essayer ! Il faut toujours tester la bête avant de l’acheter, à pleine puissance, en montée pour tester la batterie, freiner à fond pour vérifier les freins. Attention toutefois à ne pas vous cabosser ;
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Vous l’aurez compris, il faut un œil de lynx pour déterminer si le modèle proposé convient. Soyons d’autant plus vigilants pour les achats d’occasion entre particuliers. Pour en savoir plus, nous conseillons cet article ultra-complet sur la question de l’achat d’un VAE d’occasion et celui-ci sur le VAE en général. |
Pour les personnes habitant en ville, la location d’un VAE est une option intéressante pour se faire un premier avis et cela, à moindre coût. |
La roue tourne et la planète aussi |
Les VAE, ça pollue plus qu’un vélo normal parce qu’ils ont un truc en plus : la batterie. |
C’est la fabrication du VAE qui est l’étape la plus polluante dans son cycle de vie. À elle seule, elle représente 95 % de son empreinte carbone. Et pour cause, il est indispensable d’utiliser des composants électroniques pour fabriquer ce type de vélo, ce qui a des conséquences sur l’environnement. |
C’est notamment la confection de la batterie qui pose problème, puisque plusieurs métaux sont nécessaires. Certains dits "rares", tels le lithium, ou encore le cobalt nécessitent de grandes quantités d'énergie et d'eau pour leur extraction. Ces filières ont donc un effet non négligeable sur les écosystèmes et les personnes (on parle parfois de " minerai du sang"). Néanmoins, toutes choses égales par ailleurs, rappelons qu'une batterie de voiture électrique (par exemple une Tesla S) requiert autant de lithium que 140 batteries de vélo électrique. |
« Aujourd’hui, aucune marque ne propose un vélo entièrement bleu, blanc, rouge. » |
Au moment de l’achat, la question d’une fabrication 100 % française se pose, mais aujourd’hui, aucune marque ne propose un vélo entièrement bleu, blanc, rouge. Quelques-unes privilégient néanmoins un assemblage sur le territoire français, mais à partir de composants venant en grande majorité de Chine ou de Taïwan. |
Une fois acheté, le VAE permet à l’utilisateur de se déplacer avec une empreinte carbone très faible, grâce à la batterie. En France, l’électricité est produite à partir du nucléaire, ce qui ne coûte quasi rien en termes d’émissions de gaz à effet de serre. En ce qui concerne le VAE, il émet seulement 22 gCO2e/km. |
Si vous souhaitez comparer de façon plus approfondie les émissions carbone de vos trajets en fonction de vos modes de transport, c’est par ici ! |
« Seulement 8 % des batteries usagées sont recyclées. » |
Mais une fois que la batterie du VAE ne fonctionne plus, que devient-elle ? Le recyclage existe bel et bien, mais il en est encore à un stade peu développé. Aujourd’hui, seulement 8 % des batteries usagées sont recyclées, soit 25 000 unités en 2020. Le processus de recyclage est simple : les matériaux des batteries sont séparés et serviront pour fabriquer certains aciers. |
Le sommet de la colline |
Place aux conclusions. Ne nous empressons pas de jeter le bébé avec l’eau du bain. Si un VAE reste très polluant, il l’est beaucoup moins qu’une voiture, en plus d’être plus économique à long terme, mais il est intéressant de se demander pourquoi se tourner d’abord vers le VAE avant le vélo classique. Il est vrai qu’il est facile d’utilisation et plus rapide qu’un vélo traditionnel. Cependant, il a plus d’intérêt sur les territoires vallonnés ou difficiles d’accès. En agglomération, un vélo mécanique suffit amplement. |
« C’est en pédalant qu’on devient cycliste. » |
Le vélo reste une pratique dont la marge de progression est très rapide et extrêmement satisfaisante. C’est en pédalant qu’on devient cycliste. Si lors de la première virée, vous êtes arrivé en crachant vos poumons et en demandant les derniers sacrements, la deuxième sera plus simple et la millième un jeu d’enfant. Par ailleurs, le vélo est éprouvé depuis plus de cent ans. Il est très facile de faire réparer sa vieille bécane à moindre coût. Les plus ambitieux d’entre nous peuvent même apprendre à faire des réparations basiques, comme remplacer la chaîne, les freins, grâce aux tutoriels présents sur la toile ! |
De plus, le VAE exige un entretien mécanique et électrique. Si la batterie lâche, il faudra compter environ 300 € pour une batterie neuve, d’après le site de Décathlon. Enfin, le VAE est plus soumis à l’usure, puisqu’il est utilisé de manière plus intensive et à plus grande vitesse. Toutefois, ce sera toujours moins cher que l’entretien d’une petite voiture, mais quitte à passer le cap (ou le col), on peut peut-être dépoussiérer le vieux vélo qui traîne dans le garage ( 25 % des vélos sont inutilisés !). En plus, des aides communales sont disponibles pour vous aider à réparer votre vélo ! |
Astuces carottes |
- Réfléchissons à notre usage du vélo. Avons-nous vraiment besoin d’un vélo électrique ou le vélo classique qui dort dans le garage est-il suffisant ?
- Si vous l’achetez neuf, informez-vous pour savoir si vous pouvez recevoir l’indemnité offerte dans le cadre du forfait mobilités durables.
- Pour l’acheter d’occasion, renseignez-vous sur les Décathlon reconditionnés, sur Trocvelo ou encore sur l’irremplaçable Leboncoin.
- Si entre les deux, vot' cœur balance, envisagez la conversion avec un kit électrique
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À plus, pas dans le bus, mais sur la piste cyclable ! |
Laura Dumaine, Andréa Vieira et Margaux de Vassal |