Le sujet d’aujourd’hui est à l’honneur depuis quelques semaines sur France 2. Jouissant depuis belle lurette d’une réputation écolo, il serait au transport ce que le pesto est à l’alimentation… Il s’agit du vélo ! Tous en selle !

Vélo, boulot, dodo?

Le 23 juillet 2018
Le sujet d’aujourd’hui est à l’honneur depuis quelques semaines sur France 2. Jouissant depuis belle lurette d’une réputation écolo, il serait au transport ce que le pesto est à l’alimentation… Il s’agit du vélo !
Tous en selle !
Vignette de l'article Vélo, boulot, dodo?
L'espèce humaine commence sa vie sur un vélo avec petites roues, la poursuit sur un vélo à deux roues, puis revient à quatre roues lorsqu'elle monte en voiture. Il semble bien que ce dernier moyen de transport lui plaise particulièrement : aujourd'hui, la voiture domine ! À tel point que 58 % des déplacements de moins d'un kilomètre se font désormais en voiture.
Pourtant, est-ce le moyen de transport à privilégier ? Est-ce seulement le plus rapide ou le plus sûr ? Aujourd'hui, nous mettons l'accent sur l’une des alternatives à la voiture : le vélo ! Comment la petite reine soutient-elle la comparaison avec sa consœur à quatre roues ? Le vélo a-t-il sa place dans le triplé "auto-boulot-dodo" ?

De l’intérêt du vélo

Le vélo, c'est plus rapide
Tout dépend de son rythme, évidemment ! Mais les chiffres ne trompent pas : en ville, un vélo est légèrement plus rapide qu'une voiture : 15 km/h de moyenne contre 14. Comme quoi ce n'est pas parce que l'on a plus de roues que l'on va plus vite ! Cela tient essentiellement au trafic automobile en lui-même : à vélo, on peut remonter les files de voitures et démarrer avant les autres à tous les feux rouges ! Sans compter le temps passé à chercher un stationnement.
Le vélo, c'est moins cher
Deuxième avantage de taille, le vélo est bien moins coûteux : on économise l'assurance, les contrôles techniques, etc. Pour quantifier les gains réalisés, tout dépend de la voiture que l'on possède, de sa consommation de carburant et du coût de l’assurance. Dans un article très bien documenté du blog Le Curionaute, un Strasbourgeois relate sa transition d'une vieille Clio à un bolide à pédales. Bilan des courses : 1 350 euros d'économies chaque année.
« La voiture est un formidable outil de mobilité, mais c’est aussi un gouffre économique – Le Curionaute »
Le vélo, c'est bon pour la santé
Plus productif, moins cher : à ce stade, nous devrions déjà avoir convaincu tous les jeunes cadres dynamiques. Or, il se trouve que le vélo est aussi bon pour nous ! Il a l'avantage d'être un sport porté, c'est-à-dire que l'utilisateur ne doit pas transporter lui-même son propre poids. De fait, il est plus tendre avec les articulations des chevilles que d’autres sports comme la course à pied. Faire du vélo, c'est aussi bon pour le cœur, les muscles et la gestion du stress.
Une pratique régulière du vélo correspond globalement aux recommandations de l'OMS (Organisme mondial de la santé) concernant l'activité physique. Ce qui fait dire au chercheur Norman Lazarus : « Si le sport était un médicament, tout le monde en prendrait ».
Le vélo, c'est propre !
Enfin, nous l'évoquions en début d'article, la pratique du vélo est une activité verte. La seule énergie dépensée, c'est la vôtre ! C'est autant de pétrole consommé en moins et de particules fines que l'on n'émet pas. Quant à l'énergie dépensée lors de la fabrication du deux-roues, elle est nettement inférieure à celle d'une voiture.
« Si le sport était un médicament, tout le monde en prendrait – Pr. Norman Lazarus »

Le vélo, trop beau pour être vrai ?

Vous vous dites sans doute qu'il y a un loup, qu'il y a anguille sous roche ou encore baleine sous gravillon. Si tout cela était vrai, sans doute y aurait-il davantage de cyclistes sur les routes ? Aurait-on sous-estimé certains obstacles tels que la pluie, la transpiration ? Et quid du risque d'accidents ?
« À vélo, on est souvent mouillé »
Ce constat est plus ou moins vrai selon que l'on habite Marseille ou Brest ! Mais relativisons la chose : en France, 9 jours sur 10, il ne pleut pas de 8 h à 9 h et de 17 h à 18 h.
« À vélo, on est davantage exposé à la pollution »
D'aucuns soutiendraient qu'en ville, on respire davantage l'air pollué depuis son vélo. Cependant, les automobiles aussi laissent entrer l'air extérieur. En fait, c'est même pire en voiture : l'espace étant confiné, l'air se renouvelle moins fréquemment que lors d'un déplacement à vélo ou à pied. Il suffit alors d'un embouteillage pour être plus exposé aux particules fines depuis l'habitacle de la voiture.
« Un vélo, ça se vole facilement »
Le vol de vélo semblerait bien être un sport national (presque autant que le football). On peut toujours investir dans un cadenas de compétition ou se limiter aux vélos en libre-service présents dans 41 villes de France.
« À vélo, on sue ! »
Effectivement, le vélo peut faire transpirer, surtout en été ! Pour transporter facilement l'intégrale de votre encyclopédie Larousse, le mieux reste de miser sur un porte-bagages et des sacoches, ou encore d'investir dans un vélo électrique.
« À vélo, on risque l'accident »
En effet, cela vaut-il le coup d'améliorer sa santé si l'on s'expose davantage aux dangers de la route ?
La réponse n'était pas facile à trouver, mais il s'avère qu'une étude de 2012 répond à cette question.
Commençons par des chiffres généraux : l'an dernier, on a recensé 3 448 morts sur les routes de France, dont 173 cyclistes, soit 5 % du total. Les accidents sont moins graves en ville que hors agglomération. Les plus de 50 ans représentent ⅔ des décès.
Vient le moment de l'info choc de ce LundiCarotte : pour un même temps passé sur la route, le risque pour un cycliste d'être blessé (toutes gravités confondues) est huit fois plus élevé que pour un automobiliste et le risque d'être tué, trois fois plus élevé. Ces chiffres peuvent paraître élevés ! Cela dit, on peut les relativiser de plusieurs manières. D'abord, l'étude date de 2012 ; le nombre d'usagers à vélo a probablement augmenté depuis, tandis que le nombre d'accidents reste constant. Les risques seraient donc moins élevés en 2018 qu'en 2012. Ensuite, l'étude révèle aussi que trois fois sur quatre, l'accident ne vient pas d'une collision avec un véhicule motorisé, mais se produit lorsque le cycliste évite un obstacle, un autre usager, ou lors d'une perte de contrôle. Il s'agit donc de risques pouvant être limités, si l’on se conforme au Code de la route. À noter aussi que les blessures graves touchent principalement la tête, ce qui donne une bonne raison de porter un casque.
Finalement, comme les autres moyens de transport, la pratique du vélo comporte des risques. En comparant ces derniers aux bénéfices pour la santé de l'usager, l'Observatoire régional de santé d'Île-de-France a estimé qu'en termes de mortalité, les bénéfices de la pratique du vélo seraient 20 fois supérieurs aux risques ! Ce qui mène le journaliste Olivier Razemon à titrer : « Ne pas faire de vélo, c'est dangereux pour la santé ! ».
« Ne pas faire de vélo, c'est dangereux pour la santé – Olivier Razemon »

Les AstucesCarotte pour se (re)mettre au vélo

Pour limiter les coûts en achetant d’occasion, deux incontournables : Le Bon Coin et Troc-Vélo.
Tout savoir sur les indemnités kilométriques vélo : à la clé, 25 centimes d'euro par kilomètre.
La liste des RepairCafé pour remettre son vélo d'aplomb gratuitement.
Une astuce imparable pour griller légalement un feu rouge : le panonceau M12-1 !
Aller au travail à vélo, facile ? Compliqué ? N'hésitez pas à nous partager votre expérience, par mail ou en commentaire de cet article.
Pendant les mois d’août et juillet, nous publions un article toutes les deux semaines. On se retrouve donc en août et on vous souhaite une bonne fin de juillet !
Paul LouyotPaul Louyot
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