Chez LundiCarotte, l’un de nos passe-temps est de nous poser cette question : "Je suis dans mon rayon du supermarché, qu'est-ce que j'achète ?" D’ailleurs, on espère que vous viendrez partager cette passion avec nous aux retrouvailles le mardi 29 mai.
En attendant, on prend de la hauteur : on vous parle des supermarchés eux-mêmes. Préambule : Cet article se limite aux supermarchés physiques. Ne sont donc pas abordés : les circuits courts, comme les paniers AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne), les commerces de proximité, comme votre boulanger ou fromager, les plateformes en ligne de consommation durable, comme La Ruche qui dit Oui et Mes courses en vrac.

On remplit le caddie

Le 21 mai 2018
Chez LundiCarotte, l’un de nos passe-temps est de nous poser cette question : "Je suis dans mon rayon du supermarché, qu'est-ce que j'achète ?" D’ailleurs, on espère que vous viendrez partager cette passion avec nous aux retrouvailles le mardi 29 mai.
En attendant, on prend de la hauteur : on vous parle des supermarchés eux-mêmes.
Préambule : Cet article se limite aux supermarchés physiques. Ne sont donc pas abordés : les circuits courts, comme les paniers AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne), les commerces de proximité, comme votre boulanger ou fromager, les plateformes en ligne de consommation durable, comme La Ruche qui dit Oui et Mes courses en vrac.
Vignette de l'article On remplit le caddie

La grande distribution

Le premier supermarché français ouvre ses portes en 1931, à Paris. À l'époque, le concept est révolutionnaire pour trois raisons :
des produits vendus en libre-service ;
à prix bas ;
et surtout, le "tout sous le même toit" : plus besoin d'aller séparément à la crèmerie, à la boulangerie, à la charcuterie...
Aujourd'hui, la grande distribution, qui englobe hypermarchés, supermarchés et supérettes est le modèle dominant : deux achats alimentaires sur trois y sont effectués. Les différentes enseignes que nous connaissons sont organisées en grands groupes : le groupe Casino possède Géant, Franprix, Monoprix et même Naturalia. Les groupes Auchan, Carrefour, Intermarché, Leclerc, Système U et les Allemands Aldi et Lidl complètent le tableau.
D'après une étude de 2012, les Français ont une relation compliquée avec la grande distribution. S’ils apprécient sa praticité, sa propreté et la diversité de choix des produits, elle incarnerait aussi à leurs yeux un esprit de (sur)consommation et une certaine déshumanisation des relations.
Ce ne sont pas les seules critiques faites à ce modèle : en 2017, Cash Investigation révélait des conditions de travail alarmantes au sein des entrepôts de l'enseigne de hard discount Lidl : les salariés y sont aux ordres d'une commande vocale et travaillent à des cadences importantes qui les conduisent à porter plus de 6 tonnes en cumulé dans la journée.
D'autres inquiétudes émanent des producteurs et des fournisseurs. Le contexte économique et la concurrence féroce à laquelle se livrent les grandes enseignes pour vendre moins cher poussent ces dernières à faire baisser leurs prix. Cela se répercute sur les producteurs qui sont sommés d'accepter des prix d'achat plus faibles sous peine de se voir déréférencés par les enseignes. Cela expliquerait en partie les difficultés actuelles des agriculteurs français : en 2015, près d'un tiers d'entre eux touchait moins de 350 euros par mois.
Face à ces enjeux de société, des modèles alternatifs se développent. Nous vous proposons une petite exploration de ces enseignes, qui, sans faire partie du modèle classique de la grande distribution, sont tout de même des "supermarchés", au sens d'un lieu où l'on trouve tous nos produits de la vie quotidienne.

Les franchises bios

En réponse au nombre grandissant de consommateurs en demande de produits certifiés biologiques, les enseignes bios se multiplient. Elles attachent beaucoup d'importance à la manière dont sont produits leurs articles. Elles enquêtent aussi auprès de leurs fournisseurs et cherchent souvent à réduire le nombre d'intermédiaires dans la chaîne d'approvisionnement.
Il existe bon nombre de franchises bios. Connaissez-vous par exemple Natureo ou l’Eau Vive ? Nous faisons ici un rapide tour des enseignes que nous connaissons le mieux.

Naturalia

Naturalia fait donc partie du Groupe Casino. Elle met en avant des valeurs de transparence sur les prix et l'impact environnemental de ses produits.
On a testé pour vous !
Amateurs de consommation réfléchie, nous aimons tester les enseignes alternatives. Nous partageons avec vous ces quelques expériences. Bien sûr, ces informations sont basées sur des cas précis et sont à prendre avec des pincettes. N’hésitez pas à nous faire part de vos retours sur les établissements de vente que vous fréquentez ! En attendant, retrouvez notre test de quelques enseignes bio ici.

La Vie Claire

La chaîne la Vie Claire, créée en 1948 par un féru de l’alimentation saine, se propose d’offrir la plus large gamme de produits bios possible, avec l'ambition de rendre l'alimentation saine accessible à tous. Un rapide tour sur leur site indique que la chaîne tient aussi particulièrement à instaurer des partenariats de confiance durables avec ses fournisseurs. La Vie Claire a aussi sa propre marque, qui propose des produits peu onéreux.
Du point de vue technique, la chaîne audite régulièrement ses fournisseurs. Pour sa propre marque de produits, elle impose des normes plus strictes que le label institutionnel AB : moins de 0,02 mg/kg de pesticides, ce qui est minime, et une teneur en OGM inférieure à 0,1 %, à savoir en dessous du seuil de 0,9 % autorisé par la réglementation française.

Bio c’ bon

Bio c’ Bon existe depuis 2008 et l’enseigne grandit à vive allure : elle est passée de 4 à 58 points de vente entre 2009 et 2014. La chaîne mise surtout sur de la bio de qualité à prix concurrentiel. Les magasins proposent toutes les semaines un panier de légumes à dix euros.
On n’a pas testé pour vous !
Et oui, nous ne sommes jamais entrés dans un Bio c’ Bon ! Si vous avez des expériences à partager, n’hésitez pas.

Les enseignes du réseau Biocoop

Les Biocoops sont différentes des enseignes bios mentionnées plus haut, en ce sens qu’il ne s’agit pas d’une franchise, mais d’un réseau coopératif de magasins indépendants tenus par des particuliers engagés qui ont signé la charte Biocoop. Chaque magasin a ainsi son propre nom et les ambiances peuvent être très différentes d'une Biocoop à l'autre. Le réseau veut encourager le développement d'une agriculture biologique exigeante. Créée en 1986, Biocoop est le réseau bio dont l'expansion est la plus rapide en France, avec une à deux ouvertures de magasin par semaine.
Il existe d’autres réseaux de magasins indépendants, par exemple les Nouveaux Robinson, Accord Bio et Les comptoirs de la bio. On peut d’ailleurs trouver toutes sortes d’enseignes et de franchises bios sur cette carte.

Le prix dans le bio

Ne nous mentons pas, l’un des obstacles qui empêche plus d’un d’entrer régulièrement dans l’une de ces enseignes est le porte-monnaie. Voici quelques considérations qui peuvent contribuer à alléger la note.
D'après une comparaison à petite échelle du même panier de 21 produits bios achetés dans différentes enseignes, l’option la moins chère est la marque bio de Carrefour :
Carrefour bio - 62,97 euros
Biocoop - 68,82 euros
Bio c' Bon - 77,52 euros
Biocoop semble donc être une option moins chère que les franchises bios. À noter que ce n'est peut-être pas pour rien que Carrefour est le premier du classement : les légumes bios de l'enseigne proche de nos bureaux sont issus de la région d'Almería. Comme nous le rappelait un lecteur espagnol attentif, il existe en Espagne des initiatives engagées d’agriculture écologique et saine. Cependant, le bio en provenance d’Almería, une région agricole qui fait polémique, ne serait apparemment pas toujours aux normes du label.
« Le bio en provenance d’Almería ne serait pas toujours aux normes du label »
Pour limiter la facture avec des produits de qualité, on peut scruter les offres. Chaque mois, par exemple, La Vie Claire met en avant une gamme de produits à faible marge et les Biocoops ont une marque maison “La bio je peux”. Selon notre expert en alimentation durable Martin Chevalier, le jus de pomme en cubi est particulièrement peu cher chez Biocoop, comme le tofu de la marque Taifun chez Bio c’ Bon. Vous trouverez d’autres de ses conseils dans le LundiCarotte sur l’agriculture biologique.

Les supermarchés participatifs

Outre les coopératives, il existe aussi des supermarchés coopératifs et participatifs. Ils ont été créés sur le modèle de la Park Slope Food Coop, aux États-Unis. L'objectif : permettre à tous d'accéder à une alimentation de qualité et redonner le contrôle au consommateur sur les produits qu'il trouve en magasin. Chaque membre du supermarché porte ainsi une triple casquette. Comme dans un supermarché ordinaire, il est d'abord client. Il est aussi propriétaire : pour y faire ses courses, il faut acheter des parts sociales de l'entreprise. Reste le plus surprenant : chaque membre est aussi employé ! C'est l'aspect participatif : il faut accepter de donner, chaque mois, trois heures de son temps au supermarché, que ce soit aux caisses ou à l'entrepôt. Ce modèle permet de réduire les frais du magasin et, donc, le coût des produits : de 20 à 40 % moins cher en moyenne et à qualité équivalente, soit plus de 60 € d'économies mensuelles sur le budget alimentaire moyen d'un Français. Tout cela pour des produits de qualité, en majorité bios et locaux, sélectionnés par les clients eux-mêmes.
En France, la première initiative de ce type a vu le jour à Paris, dans le 18e arrondissement : La Louve, d'après le nom d'un animal à la fois protecteur et nourricier, selon le bon mot de son cofondateur Tom Boothe. Depuis, une dizaine d'autres ont suivi, à Lille, Nantes, Toulouse, Marseille… Et la liste ne cesse de s'allonger.
« Des produits de qualité, en majorité bios et locaux, sélectionnés par les clients eux-mêmes »

Les magasins de vrac

Vous avez probablement déjà vu dans votre supermarché des colonnes transparentes remplies de riz ou d’amandes permettant d’acheter les produits en vrac. En plus de contrôler précisément la quantité que l'on achète et de ne pas payer le prix de l’emballage et de son design, la vente en vrac a l’avantage de ne pas contribuer aux cinq immenses “soupes de plastique” que l’on retrouve dans chaque océan. Sous l’influence du mouvement Zero Waste France, entre autres, le vrac se démocratise de plus en plus, à tel point que certaines enseignes y sont entièrement dédiées. Outre les initiatives indépendantes, qu'on peut retrouver sur cette carte interactive, il y a la franchise Day by Day. Ici, pas de sachets à disposition, le but du jeu est de venir avec ses propres sacs en tulle, bocaux et même bouteilles pour l’huile. Tout ça demande donc une bonne dose de motivation et d’organisation !

Des supermarchés inattendus

Et si l'on tirait parti du gaspillage alimentaire des supermarchés pour se nourrir ? C'est la question que s'est posée l'activiste américain Rob Greenfield en constatant que des produits toujours consommables étaient jetés à la poubelle. Si la perspective d’entrer dans une benne à ordure n'est pas très enthousiasmante, on vous avoue que le voir récolter 1 000 € de nourriture en 4 heures nous en a bouché un coin.
Vous aurez peut-être remarqué un petit changement dans ce mail...et oui, la franchise LundiCarotte se modernise, elle aussi ! L’équipe a travaillé dur sur ce nouveau modèle, on espère que ça vous plaît ! N’hésitez pas à nous donner votre avis. On vous laisse aussi découvrir tranquillement nos nouvelles sections en bas de mail.
Erratum : une petite erreur s’est glissée dans le LundiCarotte de la semaine passée. C’est bien l’autocar et non l’avion qui est l’option la moins onéreuse de notre étude pour faire le trajet Paris-Barcelone. Nous avons corrigé cela sur le site.
Alix Dodu et Paul Louyot
Partager ce LundiCarotte
MAILTWFB