Il y a quelques semaines, LundiCarotte se plongeait dans le monde de la lecture. Tel Shrek sans Fiona, tel Dupont sans Dupond, celle-ci ne serait rien sans son alter ego : l'écriture. Au programme aujourd'hui, un sujet qui, espérons-le, fera couler beaucoup d'encre : les stylos et un certain Monsieur Bich.

La plume plus forte que l'épée

Le 17 septembre 2018
Il y a quelques semaines, LundiCarotte se plongeait dans le monde de la lecture. Tel Shrek sans Fiona, tel Dupont sans Dupond, celle-ci ne serait rien sans son alter ego : l'écriture.
Au programme aujourd'hui, un sujet qui, espérons-le, fera couler beaucoup d'encre : les stylos et un certain Monsieur Bich.
Vignette de l'article La plume plus forte que l'épée
Le principe du stylo à bille est peut-être né dans une cour de récréation. D'après la légende, c'est en observant des enfants jouer aux billes que M. Bíró, inventeur dans l'âme, aurait eu une révélation qui allait changer la face de l'écriture. Il se rendit compte que lorsqu'une bille traverse une flaque d'eau, elle laisse derrière elle un petit filet d'eau : un peu de bricolage plus tard, en 1938, le brevet du stylo à bille était déposé. Le principe : lorsque la bille située en pointe de stylo est frottée contre une feuille, elle se met en rotation et entraîne l'encre contenue dans le réservoir.
Quelques années plus tard, un industriel de l'écriture, M. Bich, achète le brevet du stylo à bille. Après réflexion avec son équipe de marketing, il décide que "bic" sera plus facile à prononcer que "bich" : la fameuse marque de stylo à bille est née, et c'est en 1950 que les premiers stylos BIC sont disponibles à la vente.
À l'époque de M. Bich, la France en est encore aux stylos-plume et aux plumes Sergent-Major. Les rédacteurs de LundiCarotte, tout comme la majorité de ses lecteurs, n'ont pas connu ces plumes en acier, sans réservoir, que l'on trempait directement dans l'encrier. Elles avaient l'avantage d'être fournies gratuitement aux élèves par l'éducation nationale. Comme ce n’était pas le cas des stylos BIC, les instituteurs ont d'abord été opposés à leur arrivée dans les classes, par crainte de créer une inégalité entre les élèves pouvant s'en acheter et les autres. Cette opposition n’a pas duré très longtemps et en 1965, les stylos à bille ont été officiellement autorisés dans les salles de classe.
À ce jour, la société Bic est connue à travers le monde entier. C'est l'une des rares marques à apparaître dans le dictionnaire. La moitié de sa production est française : pas moins de 3 millions de stylos à bille sortent chaque jour de son usine de Seine-et-Marne. Voilà bien ce qui nous a interpellés d’ailleurs : 3 millions de stylos en plastique par jour, est-ce bien raisonnable ? Et existe-t-il des alternatives préférables à ces stylos jetables ?

Le match : stylo à bille vs stylo-plume

Nous avons comparé le stylo Bic à l'un de ses principaux concurrents, le stylo-plume, sur deux aspects : la quantité de ressources nécessaires à leur fabrication, et de la quantité de déchets générés par leur usage.
Pour ce qui est de l'utilisation du stylo, il vous faudra, pour remplir 300 pages A4, vider tout un stylo BIC. Si vous êtes équipé d'un stylo-plume, il vous faudra à la louche 15 grandes cartouches d'encre pour atteindre le même objectif. Le stylo BIC n'étant pas rechargeable, il est en soi un déchet : 5 grammes de plastique, un peu de métal pour la pointe et une bille en carbure de tungstène (mélange de carbone et de tungstène), un alliage difficile à recycler.
De l'autre côté, si l’on utilise un stylo-plume muni de cartouches rechargeables, on se retrouve avec 15 cartouches d'encre vides, pesant en tout moins de 5 grammes, et constituées uniquement de plastique. Si l’on se place du point de vue des déchets générés par leur utilisation, l'avantage irait donc plutôt aux stylos-plume.
Cependant, l'utilisation n'est pas le seul point de comparaison à considérer : avant d'écrire au stylo-plume, il faut le fabriquer. De ce point de vue, c’est l'inverse : la production d’un stylo-plume standard nécessite plus de ressources qu'un stylo à bille, elle est donc plus impactante vis-à-vis des ressources naturelles de la planète.
Il n'en reste pas moins une différence importante : à supposer qu'on le bichonne, le corps du stylo-plume est fabriqué une bonne fois pour toutes, tandis que les BIC nécessitent une fabrication totale à chaque fois. Si l'on conserve son stylo-plume très longtemps, il se pourrait bien qu'à long terme, il soit moins émetteur de déchets. Les études sur le sujet sont hélas assez rares, il est donc difficile de quantifier cet avantage !

Le retour de l'encrier

Le stylo à bille et le stylo-plume rechargeable règnent en maître sur le marché de l'écriture. Pour réduire la production de déchets à l’usage, on peut également considérer les stylo-plume non-rechargeables, que l'on trempe dans un encrier avant d'écrire ; ou encore, un stylo-plume avec réservoir à piston. Moins pratiques à transporter, ces deux modèles évitent toutefois de remplir sa poubelle de petites cartouches vides. Enfin, la manière la plus verte d'écrire reste sans doute le bon vieux crayon à papier : les déchets de crayons taillés se compostent très bien.
Quel que soit le stylo que l'on utilise, l'accumulation de stylos de type BIC reste un sujet d'importance : pas moins de 1,6 milliard de stylos jetables finiraient chaque année à la poubelle aux États-Unis. La première parade face à cette quantité grandissante de déchets est sans doute de mettre en place des filières de recyclage efficaces. Quant à nous, consommateurs, bien qu’il ne soit pas facile d’éviter le matériel jetable, nous pouvons prendre l'habitude de nous questionner : ce que j'utilise est-il recyclable ?

Recycler et acheter recyclé

En France, on peut recycler tous les types de stylos (stylos à bille, feutres, effaceurs…) en les déposant dans un point de collecte, localisable sur cette carte.
Le développement de filières de recyclage en général a d'autres bienfaits : elles deviennent sources de nouvelles matières premières. La preuve avec les stylos BIC de la gamme Ecolutions, fabriqués à 74 % avec des matières recyclées et qui coûtent à ce jour légèrement plus cher que les stylos à bille produits directement à partir de pétrole.

Les AstucesCarotte pour écrire durable

Pour recycler les stylos usagés qui traînent dans ses placards : le programme de recyclage de Terracycle
Pour limiter la quantité de déchets dans ses poubelles : utiliser un stylo-plume à piston ou non-rechargeable.
Pour acheter recyclé, chercher en magasin la gamme BIC Ecolutions.
Pour toutes les notes de coin de table, penser au bon vieux crayon à papier, dont les déchets de taille sont compostables !
On vous souhaite une bonne semaine à retrouver le plaisir de tailler vos crayons à papier.
Et en attendant lundi prochain, nous vous invitons au Low Carbon City Forum, un lieu de réflexion sur les villes durables. Il a lieu du vendredi 21 au soir jusqu’au dimanche 23 septembre à Paris, et Paul, rédacteur en chef de LundiCarotte, aura le plaisir d’y faire une conférence le samedi sur le sujet suivant : la consommation, problème ou solution ?
Toutes les informations sur le site internet du Forum : paris.lowcarbon.city
Paul Louyot
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