Comme le titre de cet article le laisse subtilement deviner, LundiCarotte se penche aujourd'hui sur le sujet des ampoules et de l’éclairage en général. Peut-être s'agit-il d'un marronnier que l’on vous rabâche depuis vingt ans ? Il reste pourtant de grande importance, puisque l’éclairage représente environ 10 à 15 % de notre facture d’électricité. Même Emmanuel Macron est au courant.

Quel culot !

Le 28 janvier 2019
Comme le titre de cet article le laisse subtilement deviner, LundiCarotte se penche aujourd'hui sur le sujet des ampoules et de l’éclairage en général.
Peut-être s'agit-il d'un marronnier que l’on vous rabâche depuis vingt ans ? Il reste pourtant de grande importance, puisque l’éclairage représente environ 10 à 15 % de notre facture d’électricité. Même Emmanuel Macron est au courant.
Vignette de l'article Quel culot !

Que la lumière soit !

Et la lumière fut. L’aspect central de l'éclairage ne date pas d’hier : il y a 400 000 ans déjà, avoir du feu dans sa grotte pour faire fuir les animaux sauvages vous plaçait en haut de l’échelle sociale.
Ce danger-là n'est plus vraiment d'actualité, mais la lumière a gardé sa connotation de sécurité et de sérénité tandis que les mots “sombre”, “lugubre”, “obscur” sont associés à des idées négatives.
La lumière a également beaucoup de bienfaits ; par exemple, les rayons du soleil nous permettent de synthétiser la vitamine D, essentielle à notre bon développement. Elle est aussi importante pour la santé mentale : en manquer peut causer des dépressions.
Pour autant, toutes les lumières ne sont pas bonnes à absorber. Si l’on connaît déjà bien les consignes quant à l’exposition au soleil et à la protection, les lumières bleues issues des différents écrans que nous utilisons au quotidien sont régulièrement pointées du doigt par les spécialistes.
Dans son essai 24/7, Jonathan Crary s’intéresse à la relation particulière entre sommeil et lumière. Selon lui, le modèle capitaliste s’efforce tant bien que mal d'annihiler l’obscurité, le sommeil étant le dernier rempart contre un monde effréné, en fonctionnement incessant.
L’essayiste américain évoque aussi le projet d’installation de satellites réflecteurs de lumière mis en orbite pour éclairer les villes la nuit et améliorer la productivité des citoyens. La lumière sera-t-elle bientôt un bien que l’on s’échange plutôt qu’un droit universel ?
En attendant, l'accès à l'éclairage reste un véritable enjeu, à l'heure où près d'un milliard d'habitants de cette planète n'ont pas accès à l'électricité. Comme nous allons le voir, il en coûte cependant de moins en moins cher de s'éclairer.

La fête des Lumières

D'après l'ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), un foyer français possède pas moins de 25 points lumineux chez lui. Il semblerait que les rédacteurs de LundiCarotte soient dans la moyenne basse, avec 19 pour Servane et 14 pour Paul.
Notre éclairage représente en moyenne 400 kWh par an, soit 60 € : 10 à 15 % de la facture d'électricité des ménages français.
Il y a une dizaine d'années, les ampoules à incandescence et halogènes dominaient le marché.
Illustration
Pour les amoureux du “vintage”, les ampoules LED version filament qui rappellent les vieilles lampes à incandescence existent !
Ces heures sombres sont désormais révolues. Les ampoules à incandescence sont désormais interdites à la vente et les halogènes prennent le même chemin - elles ne sont plus produites depuis septembre 2018.
À la place, l'essentiel des ampoules que l'on trouve aujourd'hui en magasin est constitué de fluocompactes et de LED. Mais que se cache-t-il derrière ces termes sibyllins ?
  • Les ampoules fluocompactes s'appellent ainsi en raison de la poudre fluorescente qu’elles contiennent. Elles sont un peu moins chères que les LED, mais durent un peu moins longtemps et mettent parfois du temps à s'allumer.
  • Ce qui a véritablement changé la donne dans le monde des ampoules, c'est bien les LED, ou diodes électroluminescentes. Cette technologie, apparue en 2000, est depuis en plein essor, au fur et à mesure que ses prix baissent. Pour une même luminosité, une ampoule LED peut consommer dix fois moins d'énergie que les vieilles ampoules à incandescence. Elles sont aussi bien plus rentables : on en trouve désormais à 5 €, soit le prix de deux halogènes, alors qu'elles durent 5 fois plus longtemps.
Les performances de la technologie LED sont tellement enthousiasmantes que le projet Drawdown la considère comme une alliée de poids pour limiter le réchauffement climatique, notamment lorsque les ampoules LED remplacent les lampes au kérosène dans les pays en développement.
« Les performances de la technologie LED sont tellement bonnes que le projet Drawdown la considère comme une alliée de poids pour limiter le réchauffement climatique »
N'oublions pas que malgré leurs qualités, les ampoules LED et fluocompactes contiennent une petite quantité de métaux rares et doivent être recyclées en fin de vie. Vous trouverez ici une carte des points de collecte.
Il semble donc que nous soyons bien lotis en termes de lumière domestique, ce qui s'explique sans doute par de nombreuses campagnes de sensibilisation aux écogestes, ainsi que par l'évolution des lois sur les ampoules à faible rendement lumineux.
Mais le spectre de la lumière est loin de s’arrêter au seuil de nos portes.

Une ville éclairée

À moins d'habiter dans le triangle noir du Quercy, vous avez sans doute remarqué qu'il est difficile d'apercevoir les étoiles la nuit. C’est dû à la pollution lumineuse : les éclairages nocturnes sont reflétés par l'atmosphère et gênent notre vision de l'espace. En ville, le ciel n’est jamais vraiment noir.
Cela ne gêne pas que les astronomes amateurs : la pollution lumineuse nuit aussi à la faune et à la flore. De nombreux animaux utilisent la lumière naturelle pour s’orienter, et la lumière artificielle, visible de très loin, perturbe leur quotidien. Trajectoire des tortues modifiée, épuisement des oiseaux migrateurs, réduction de l’habitat des chauve-souris... Nos lampadaires mettent un joyeux bazar dans tous ces comportements instinctifs. Les insectes subissent également la pollution lumineuse, ce qui impacte la pollinisation et, donc, la reproduction des plantes.
« D’après l’ANPCEN, le nombre de points lumineux en France a augmenté de 89 % entre 1992 et 2012 »
Devant tous ces signaux inquiétants, le Conseil d'État a réagi en imposant des règles contre la pollution lumineuse des collectivités, notamment dans les parcs, bâtiments publics et parkings. Les ONG comme la Ligue de protection des oiseaux ou l’Association nationale pour la protection du ciel et de l'environnement nocturne s’en félicitent, sans toutefois être totalement satisfaites.
Par ailleurs, les lampadaires et autres éclairages publics ne sont pas les seuls à illuminer notre nuit citadine. De nombreuses boutiques laissent en effet leurs vitrines allumées, même pendant leur fermeture. Un arrêté national a été mis en vigueur en 2013, mais certaines villes continuent de jouer les mauvaises têtes.
S'engager au sujet de la pollution lumineuse est un tout autre défi que de changer ses ampoules. Les lecteurs motivés pourront, au choix :
  • écrire une lettre à l’autorité municipale de leur ville
  • se renseigner sur l’existence de pétitions, comme celle l’association Agir pour l’Environnement
  • … voire en discuter directement avec le commerçant concerné, si l’on est en bons termes avec lui !

Les AstucesCarottes pour éclairer durable

  • Pour faciliter la vie à nos yeux, installer un filtre de lumière bleue sur nos ordinateurs comme f.lux
  • Pour réduire notre facture d’électricité, vérifier nos ampoules et remplacer nos vieilles ampoules par des LED ou des fluocompactes, tout en veillant à recycler les autres.
  • Sortir souvent pour s’exposer au soleil et synthétiser de la vitamine D !
  • Lire cet excellent guide sur l’éclairage à la maison sur le site de l’Ademe.
On espère que cet article était éclairant et pas trop ampoulé. N’hésitez pas à nous prévenir par mail si vous en avez marre de nos jeux de mots.
On vous rappelle également les paroles du président français : « Souitche ôle youre laïtes, zat is djeuste ouane akcheune. Konèkte ouiz zi eurse. ».
À lundi prochain !
Servane Courtaux et Paul Louyot
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