C'est très très tiède

Le 5 décembre 2022

En cette froide période hivernale, et alors que la sobriété énergétique a le vent en poupe, LundiCarotte s’est mis au coin du feu et vous propose un article sur le chauffage, de loin le premier poste de consommation énergétique des ménages.

L’Homo sapiens n’étant pas doté de fourrure ou d’une peau épaisse le protégeant de la morsure du froid, il lui est indispensable de se chauffer. Depuis la découverte du feu voici 1,7 millions d’années, des progrès techniques ont été effectués parmi les systèmes de chauffage. Déjà du temps de la Grèce antique, le chauffage central existait et le temple d’Ephèse était chauffé par le sol, où circulait la chaleur produite par le feu.

Aujourd’hui, le chauffage représente en moyenne 60 % de la consommation totale d’énergie d’un logement !
Egalement, en termes de changement climatique, le chauffage est responsable de 55 millions de tonnes de CO₂ eq par an https://www.notre-environnement.gouv.fr/actualites/breves/article/emissions-de-co2-quelle-evolution-pour-le-chauffage-residentiel, soit en moyenne deux tonnes par ménage, ou une petite tonne par Français (en ayant en tête qu’un objectif couramment admis est de descendre l’empreinte carbone totale par personne à 2 tonnes par an). Tout ça est carrément conséquent, et ça donne envie de réfléchir à comment faire des économies. Alors au travail !

Pour comprendre entre quoi et quoi on a le choix, quand on cherche à s’équiper en chauffage, commençons par distinguer les systèmes de chauffage centraux et ceux d'appoint.
Avec le chauffage central, les différentes pièces d’une maison sont chauffées à partir d’une unité de production - la chaudière - et la chaleur est acheminée grâce à un fluide "caloporteur" tel que l’eau ou l’air. Avec un chauffage d’appoint, on produit la chaleur directement dans la pièce à chauffer, en général à partir d’électricité.

Il est couramment admis que les chauffages d'appoint sont moins efficaces qu’un chauffage central, dans la mesure où ils produisent un moindre confort thermique, en consommant plus d’énergie. Ils ont toutefois deux avantages : d’une part, ils fonctionnent généralement à l’électricité, qui est une énergie peu “carbonée” en France du fait de la part importante d’énergie nucléaire dans le parc de production national. D’autre part, c’est un mode de chauffage moins pratique à utiliser, ce qui peut pousser vers une certaine sobriété d’usage.

Ensuite, dans le détail des systèmes de chauffage centraux, on distingue plusieurs grandes familles : les deux trés majoritaires sont le chauffage au gaz naturel et le chauffage éléctrique (un gros tiers chacune) puis le chauffage au fioul, et enfin le chauffage au bois et celui au charbon. Pour avoir un peu de détail sur les avantages et inconvénients de chacun, nous vous renvoyons vers cet article d’EDF. Néanmoins, sans avoir ce détail, il est important de retenir leur gros point commun : tous sont significativement énergivores, et donc tous doivent être utilisés avec sobriété.

Deux autres moyens de chauffage plus alternatifs sont les pompes à chaleur et l’énergie solaire thermique. Les deux sont à la fois assez performants énergétiquement, et onéreux à l’installation. Nous n’avons pas réussi à déterminer si l'économie future d’énergie peut compenser l’investissement initial. Ce pourrait être un futur approfondissement de cet article (si vous avez des infos n’hésitez pas !).

En attendant, nous allons dédier la suite de l’article à un questionnement de plus court terme : comment, sans changer de système de chauffage, l’utiliser de la façon la moins énergivore, et donc la plus durable possible ?

Aujourd’hui, on estime que les Français se chauffent en moyenne à 21 °C, mais cette moyenne cache logiquement des disparités.

Nous vous proposons quelques clés pour réduire sa consommation de chauffage. Pour se motiver, il faut savoir qu’en baissant le chauffage de 1°C, on peut réduire de 7 % la consommation d’énergie de son chauffage, soit environ 140 kg de CO₂eq : c’est très significatif !

Commençons par chasser une idée bien répandue, selon laquelle pour augmenter le confort d’une pièce en période de froid, il faudrait forcément augmenter la température. En fait, le confort thermique est la résultante à la fois de la température du sytème de chauffage, de l’humidité (recommandée inférieure à 60%), de la circulation de l’air au sein de la pièce, ainsi que de son isolation.

Les températures conseillées par l’ADEME sont de

Et ce sont des repères qui peuvent encore être vus à la baisse, d’expérience ! Pour se repérer par rapport à ces indications, il est utile d’avoir chez soi un petit thermomètre. Ça permet de comprendre un peu le fonctionnement thermique de son logement, et de ne pas tomber dans le réflexe “chauffage à fond dès qu’il fait un peu froid”.

Il faut aussi savoir que la température de la pièce augmente avec sa présence, et d’autant plus qu’on est nombreux dans la pièce. En hiver plus encore qu’en été, vivons ensemble ! C’est une remarque importante : plus on a de mètre carré à chauffer par personne, plus on consomme de l’énergie. Si on vit à 3 dans 70m², on consomme par défaut moins d’énergie par personne qu’à 2 dans le même espace.

« Baisser le chauffage de 1 °C permet de réaliser 7 % d’économies sur notre consommation d’énergie. Source : ADEME »

Enfin, si son logement a une piètre performance énergétique, il peut être pertinent d’envisager sa rénovation énergétique. D’ailleurs connaissez-vous la note de DPE (Diagnostique Performance Énergétique) de votre logement ? Si non, vous pouvez l'estimer avec ce simulateur, qui indique son axe d'amélioration prioritaire.

Pour finir, nous vous livrons ici les bons conseils de UFC Que Choisir sur le sujet de l’économie de chauffage, détaillés dans cet article :

Et en conclusion, cette ultime astuce : plus on est habillé chaudement, moins on a besoin de chauffage ! Rien ne vaut un bon pull, voire une petite couverture.

Garance Régimbeau, Grégoire Saillour, et Théodore Fechner

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