Chez LundiCarotte nous défendons l’idée que la transition vers un mode de vie plus durable s’accompagne également de réflexions et de changements dans les habitudes de consommation. Consommer, ce n’est pas uniquement acheter quelque chose au supermarché, c’est aussi choisir son abonnement d’électricité, prendre son vélo plutôt que sa voiture ou encore ne pas envoyer une grosse pièce jointe par mail. C’est tout bête mais c’est surtout à portée de main. Ainsi, nous pensons qu’il est important de poser un pied dans tous les sujets, quitte à enfoncer des portes ouvertes ou à traiter d’enjeux quasi insignifiants. D’une part, cela montre qu’il est possible d’agir à l’échelle individuelle et d’autre part, dans une démarche globale et cohérente, l’addition de tous ces “petits gestes” finit par avoir un réel impact. Aujourd’hui nous prenons un peu de hauteur et vous proposons un article sur les gestes qui ont le plus d’impact pour diminuer notre pression environnementale sur la planète. Voici le sommaire :
1. Faisons le bilan (carbone)
2. Haro sur l’empreinte carbone
3. Comment faire baisser ses émissions de gaz à effet de serre ?
4. Lâchons du lest (éviter l’éco-anxiété)

On voit grand

Le 10 janvier 2022
Chez LundiCarotte nous défendons l’idée que la transition vers un mode de vie plus durable s’accompagne également de réflexions et de changements dans les habitudes de consommation. Consommer, ce n’est pas uniquement acheter quelque chose au supermarché, c’est aussi choisir son abonnement d’électricité, prendre son vélo plutôt que sa voiture ou encore ne pas envoyer une grosse pièce jointe par mail. C’est tout bête mais c’est surtout à portée de main.
Ainsi, nous pensons qu’il est important de poser un pied dans tous les sujets, quitte à enfoncer des portes ouvertes ou à traiter d’enjeux quasi insignifiants. D’une part, cela montre qu’il est possible d’agir à l’échelle individuelle et d’autre part, dans une démarche globale et cohérente, l’addition de tous ces “petits gestes” finit par avoir un réel impact. Aujourd’hui nous prenons un peu de hauteur et vous proposons un article sur les gestes qui ont le plus d’impact pour diminuer notre pression environnementale sur la planète.
Voici le sommaire :
1. Faisons le bilan (carbone)
2. Haro sur l’empreinte carbone
3. Comment faire baisser ses émissions de gaz à effet de serre ?
4. Lâchons du lest (éviter l’éco-anxiété)
Vignette de l'article On voit grand

Faisons le bilan (carbone)

Commençons par le plus facile à mesurer, notre impact sur le climat. La totalité des émissions de gaz à effet de serre, que l’on appelle bilan carbone, baissent en France : 663 millions de tonnes équivalent CO2 en 2019 contre 666 millions en 2016 ! Mais ne crions pas victoire trop rapidement : les émissions liées aux produits manufacturés et matières premières venant d'ailleurs et destinés à la consommation française ont augmenté. Certes le bilan carbone de la France en 2019 est supérieur de 7 % à son niveau de 1995 et les émissions intérieures ont sensiblement diminué (-25 %) mais les émissions associées aux importations se sont nettement accrues (+72%) !
La délocalisation de la production n’est pas toujours prise en compte et a pourtant un impact non-négligeable. Le bilan carbone ne prenant pas en compte ces émissions délocalisées, un nouvel indicateur a été créé : l’empreinte carbone, qui les inclut dans son calcul.
Pour faire simple :
⁃ L'empreinte carbone représente les émissions totales de gaz à effet de serre dans l'environnement au cours d'une période donnée par une personne ou une organisation. Il prend en compte la quantité de GES émise en équivalents CO2.
⁃ L'empreinte écologique est une mesure de la demande humaine sur les écosystèmes de la Terre.
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Les émissions carbone territoriales (en bleu clair) ont diminué tandis que les émissions dues aux importations (en bleu foncé) augmentent. - Statistiques gouvernementales sur le développement durable
L’empreinte carbone d’un Français est comprise en moyenne entre 10,5 (anglais et pdf) et 12 tonnes de CO2eq par an. (Rappelons que ce chiffre peut varier énormément d’une personne à l’autre). Or d’après la stratégie nationale bas carbone, nous devons réduire nos émissions par 6 pour atteindre 2t CO2eq par habitant, l’étude “Faire sa part” de Carbone 4 illustre bien cela :
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Empreinte carbone moyenne d’un français en 2017 - Carbone4
« L’empreinte carbone d’un Français est supérieure à 10 tonnes de CO2eq par an. Nos devons réduire par 6 nos émissions pour atteindre le 2t CO2eq par an idéal. »
À y regarder de plus près, pour les Français, les postes de consommation les plus impactant sont généralement les transports, le logement et les biens de consommation :
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La répartition des émissions de CO2 par habitant en France en 2019 - Carbon-compensation.com
Dans le détail :
  • L’empreinte carbone du logement est estimée à 2,4t CO2eq par personne. 59% de ces émissions sont liées au chauffage et à la consommation d'électricité.
  • La consommation (majoritairement l’alimentation qui comprend aussi l’agriculture et les usines agro-alimentaires) représente plus d’un quart de notre empreinte carbone totale. La production de viande représente 38 % des émissions du secteur, soit près de 10 % de l’impact total. Carbone4 explique dans son rapport (anglais) que les produits laitiers sont l’autre source importante d’émissions. 49% des émissions du poste alimentation proviennent des importations.
  • Pour les transports (2,8t CO2eq par personne soit 24,2% de l’empreinte carbone moyenne), l’automobile représente 80 % des émissions. En effet, tous les trajets - même les plus courts - que l’on effectue régulièrement s’additionnent pour donner un total important. L’avion, dont les émissions moyennes par Français sont de 342 kg par personne et par an d’après ce rapport, soit l’équivalent de deux allers-retours Paris-Londres, occupe la deuxième place du classement.
  • Quant au reste, c’est principalement l’industrie et la production d’équipement qui causent de telles émissions. Par ailleurs l’essor du numérique ,ces dernières années, peut sérieusement peser dans l’addition, on vous en parlait dans l’article sur le streaming.
  • Les services publics sont également un poste d’émissions important. Ils regroupent les services tels que l’éducation, la santé et la défense. Ces émissions sont calculées pour le pays et ensuite redistribuées sur l’empreinte de tous les citoyens. Ainsi, selon que l’on habite dans une commune appliquant une réglementation plus ou moins écologique, cela se retrouve dans notre empreinte carbone.
  • Enfin concernant le mix électrique français, reposant majoritairement sur le nucléaire, nos émissions de GES sont plus faibles que celles d’autres voisins européens (anglais). Néanmoins, durant les périodes de forte consommation énergétique, les fournisseurs d’électricité peuvent avoir recours à des centrales secondaires thermiques (plus émettrices de GES) ou s’approvisionner en électricité dans les pays voisins.

Haro sur l’empreinte carbone

Le CO2 est l’un des gaz à effet de serre (GES) le plus répandu et responsable du réchauffement de l’atmosphère. Mais il n’est pas le seul, on peut mentionner également le méthane ou encore les CFC et HFC.
Généralement, les études d’empreinte carbone prennent en compte les émissions de tous les types de GES, on parle alors de “CO2 équivalent”. Cette mesure permet de quantifier son impact sur le réchauffement climatique.
Malheureusement les conséquences de l’activité humaine sur la planète ne se limitent pas aux émissions de GES. Une autre mesure est l’empreinte écologique, qui analyse la surface nécessaire pour produire les ressources consommées et absorber les déchets générés par un individu, une population ou encore une filière. Elle rend compte de la pression exercée par les hommes sur l’environnement et notamment sur les ressources naturelles face à nos émissions carbonées. Nous sommes ainsi confrontés à une double contrainte : une contrainte de stock sur l’énergie, et une contrainte sur le produit de la combustion à cause de la perturbation engendrée sur le climat. On l’exprime souvent en nombre de planète(s) nécessaire pour maintenir le mode de vie d’une population si on le généralisait à l’ensemble de la population mondiale. L’empreinte française est de 2,9 planètes Terre.
« Les émissions de GES ne sont pas les seules conséquences négatives de l’activité humaine. On peut notamment penser aux déchets ou à l’épuisement des ressources. »
Si ces deux mesures sont utiles pour se rendre compte d’une partie de nos impacts et des changements que l’on opère dans nos modes de vie, il n’existe pas encore de façon de quantifier l’impact global que l’on a sur l’environnement. Nous avons rassemblé ci-dessous d’autres enjeux que l’on peut prendre en compte.
Dans notre consommation de tous les jours, nous avons recours à des objets dont les matières premières sont épuisables (terres rares dans les objets électroniques, plastiques issus du pétrole, gaz pour le chauffage, etc.). L’Agence internationale de l’énergie (AIE) (anglais) estime par exemple que les ressources de pétrole, utilisées notamment pour fabriquer des carburants et du plastique, risquent de connaître un déficit d’approvisionnement dans moins d’une dizaine d’années. Si vous voulez en savoir plus sur la finitude des ressources, on vous conseille les publications de l’AIE.
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Le charbon est la principale source d'émissions de carbone dans le monde - AIE
À l’image du mouvement Zéro déchet, on peut également se pencher sur l’impact de nos déchets sur l’environnement : nous consommons beaucoup d’emballages, dont certains sont non recyclables (car composés d’un mélange de différentes matières), et seuls 20 % des emballages recyclables sont actuellement recyclés, le reste non recyclable allant se décomposer lentement dans des décharges ou brûler dans les centres d’incinération. Il nous faut donc vraiment limiter le plus possible l’achat de produits emballés.
En plus de cette pollution plastique, d’autres substances polluantes sont générées par la production des objets que l’on consomme et ont des conséquences négatives sur la faune et la flore. Prenons l’exemple des pesticides de synthèse que l’on peut éviter en privilégiant l’agriculture biologique, ils peuvent fortement perturber les écosystèmes et même les organismes humains.
Nous vous conseillons d’aller faire un tour sur le site du “The Shift Project” un think thank qui oeuvre en faveur d’une économie durable libérée de la contrainte carbone. Association reconnue, ils ont pour mission d'éclairer, influencer et proposer des solutions face au débat sur la transition écologique notamment à travers des rapports qui présentent des chiffres et initiatives pour décarboner un domaine (culture, santé, administration publique…)
Il existe donc de nombreux angles sous lesquels envisager notre impact sur l’environnement mais aussi foison de solutions !

Comment faire baisser ses émissions de gaz à effet de serre ?

Après ce grand déballage, vous aurez peut-être un peu le cafard ! Pas de panique, il existe de nombreux leviers d’action pour réduire son empreinte carbone ! On vous propose ici quelques pistes, assorties de nos précédents opus sur le sujet.
  • Avant tout, si vous souhaitez connaître votre empreinte écologique (on vous explique ce terme dans la suite de l’article) via un simulateur, ainsi que recevoir des conseils personnalisés sur la façon de la réduire, nous ne pouvons que vous diriger vers celui que conseille également Bonpote.com : le simulateur public Nos Gestes Climat de l’ADEME !
  • Le choix de votre banque et là où vous placez votre épargne à un très gros impact. Pour avoir une vision de l’empreinte environnementale et sociétale de votre compte bancaire, utilisez Rift ou l’outil de calcul Oxfam. N’hésitez pas à solliciter votre banquier pour avoir une meilleure vision des actions d’investissement effectuées par votre banque. Vous pouvez toujours vous tourner vers des banques plus vertes et plus transparentes comme les banques éthiques.
  • Adopter le plus possible dans son quotidien une démarche de sobriété en se posant la question : puis-je modérer voire arrêter l’utilisation de cet objet ou cette action dans mon quotidien ?
  • Faire les marchés locaux, s’inscrire à une AMAP à l’aide de ce lien, cultiver son propre potager ou encore participer à des potagers partagés. Toute consommation locale est un plus et par dessus tout respecte la saison ! Cela permet de diminuer la part de fret dans nos émissions.
  • Diminuer sa consommation de viande et de produits laitiers. N’hésitez pas à relire notre série sur la viande et notre numéro sur le fromage pour mieux comprendre les enjeux derrière ces produits. Rappelons que l’Organisation mondiale de la santé suggère de ne pas dépasser 95 g de produits carnés par jour pour un adulte. Privilégions la qualité à la quantité et les productions locales qui ont de plus hauts standards environnementaux et éthiques. Si vous êtes en rade d’inspiration pour la cuisine sans produits d’origine animale, quelques idées sur ce site de recettes.
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Le jardin partagé des Grelinettes ! - Alternative Velaux
  • Tenter le covoiturage, les transports en commun ou les mobilités douces plutôt que faire un usage individuel de la voiture.
  • Voyager en France ou dans des destinations qui ne nécessitent pas de recours à l’avion. Contraint de prendre l’avion pour des déplacements professionnels ? Vous pouvez toujours sensibiliser vos collègues aux enjeux environnementaux qui y sont liés et proposer d’opter pour des visioconférences. Pour ce faire, quelques conseils par ici.
  • Partager nos appareils électroménagers avec d’autres personnes afin de rentabiliser l’énergie grise résultant de leur production et des émissions liées à leur transport, ou bien les acheter d’occasion.
  • Vivre en colocation permet de mutualiser le chauffage et l’électricité. Bonus, pas moyen de se sentir seul dans ces conditions ! Évidemment, ce n’est pas fait pour tout le monde. On pourra aussi préférer les appartements plutôt que les maisons individuelles, qui permettent une facture de chauffage moindre. Pour limiter notre consommation énergétique, l’ADEME nous explique comment mieux gérer notre électricité et notamment notre chauffage.
  • Enfin vous pouvez appliquer dans votre vie quotidienne la règle des 5R « refuser, réduire, réutiliser, recycler et rendre à la terre » en français, sont les 5 principes fondamentaux à découvrir pour adopter un mode de vie zéro déchet.
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La règle des 5 R - Goodplanet.info

Lâchons du lest

Face à l’ampleur de notre impact et des changements nécessaires pour le diminuer, nombre d’entre nous souffrent d’éco-anxiété. Et si nous mettions les choses en perspective ?
Malheureusement (ou heureusement), l‘influence possible d’un individu sur son propre impact carbone est loin d’être totale. Un autre excellent rapport de Carbone4 (pdf) met en évidence notre imbrication dans un “système socio-technique” constitué entre autres des services publics et des transports en commun.
Ainsi un individu, qualifié “d'héroïque” dans le rapport, qui mettrait en place une série de 12 actions à fort impact (actions ne nécessitant pas d’investissement financier), pourrait réduire son empreinte carbone tout au plus d’un quart. Longue vie au déodorant zéro déchet de Garance donc, mais il ne permettra pas de réduire drastiquement son empreinte carbone.
Attention toutefois, tous ces chiffres ne représentent qu’une moyenne à l’échelle de la France. Sans faire d’investissements financiers, comme la rénovation de bâtiments, on ne peut réduire son empreinte carbone que de 25 %. Mais cela dépend des profils de consommation ! Par exemple, Elisa a calculé que si elle n'avait pas pris l'avion ces deux dernières années (ce qui, convenons-en, est "faisable"), son empreinte carbone aurait baissé de 35 %. Pas si économes à la Rédac’ !
Le reste de “notre” empreinte carbone dépend d’institutions publiques et privées telles les entreprises ou les services publics. Nombre d’experts appellent notamment à décarboner nos services publics et nos économies.
Faut-il pour autant, comme Épictète, établir une distinction immuable entre “ce qui dépend de nous” et “ce qui ne dépend pas de nous” ? Un moyen d’influer tout de même sur les émissions et pollutions d’ordre systémique serait l’engagement citoyen. Celui-ci existe sous de nombreuses formes et l’on assiste à une multiplication d’initiatives visant à le faciliter. Nombre d’associations et mouvements (dont LundiCarotte !) cherchent des bénévoles nous vous conseillons la plateforme Benenova qui propose des missions bénévoles ponctuelle et près de chez vous.
Pour finir, nous avons envie de vous dire que le plus important est de vivre en harmonie avec ses valeurs. Même si réduire son impact de 25 % ne réglera pas tous les problèmes, il faut s'encourager et se féliciter de faire des petits gestes, aussi minimes soient-ils !
Laura Larrive, Elisa Autric, Garance Régimbeau & Servane Courtaux
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