Ce lundi, apprenez-en un peu plus sur l'avenir des mégots de cigarette, découvrez comment diminuer de 30% le poids de votre poubelle, et laissez-vous conter l'histoire moderne du quinoa.

Qui noa ?

Le 6 novembre 2017
Ce lundi, apprenez-en un peu plus sur l'avenir des mégots de cigarette, découvrez comment diminuer de 30% le poids de votre poubelle, et laissez-vous conter l'histoire moderne du quinoa.

LE RECYCLAGE DE LA SEMAINE - Le compost

Le compost, c’est l’astuce en or pour faire du recyclage. Chaque année, ce sont quarante kilos de déchets par personne qui sont éligibles à ce procédé qui consiste à poser des peaux de bananes et autres déchets dits “organiques” dans un coin et à attendre que ça devienne un engrais naturel qu’on appelle du “humus”.
Ces quarante kilos, s'ils sont compostés, ne sont du coup ni transportés vers leur destination finale, ni brûlés. Ça fait pas mal de CO2 en moins.
Si vous avez un jardin, c’est en plus une manière de vous fabriquer un engrais maison pour faire pousser vos futurs radis. Si vous n’en avez pas et que la perspective de faire brûler les quarante kilos d’épluchures de pommes de terres que vous avez sur les bras vous effraye, soyez rassurés : vous pouvez faire installer un composteur collectif dans votre immeuble, s’il n’y en a pas déjà un. Dans tous les cas, renseignez-vous auprès de votre mairie ou communauté de communes. Il existe souvent des aides et un accompagnement pour encourager le compostage.
Pour plus d’informations, cliquez ici.

LE ZOOM - Qui noa ?

Vous avez probablement déjà entendu parler du quinoa. Surnommée la graine d’or, cette céréale nous vient des hauts plateaux des Andes, c’est à dire de Bolivie et du Pérou pour la majeure partie. Par contre vous n’en avez peut-être jamais mangé ! Ça ne fait que quelques années que c’est à la mode en France, et surtout parmi les personnes végétariennes, car étant riche en protéines, c’est un des remplaçants efficaces de la viande !
L’histoire moderne du quinoa commence en 2010, quand cette petite graine commence à vraiment devenir en vogue en Europe. Dans la foulée, l’ONU pousse pour démocratiser la culture et la consommation de quinoa, car cette plante résiste à des conditions météorologiques extrêmes et apparaît comme une solution pour régler les problèmes de sous-nutrition dans le monde. 2013 sera même désignée “l’année du quinoa”. Tant et si bien que beaucoup de gens se lancent dans le quinoa avec tout l’attirail moderne que propose l’agriculture intensive, notamment au Pérou. Aujourd'hui, le quinoa pousse aussi en France, exploité par l'entreprise Abbotagra. C'est la seule qui dispose des droits pour cultiver cette graine chez nous, et elle n’hésite pas à solliciter outre mesure les ressources des sols cultivés.
Tout ceci, nous l’avons appris en lisant ce grand reportage de Libération, qui recommande finalement de consommer du quinoa bolivien, si possible bio et issu du commerce équitable, et ce pour soutenir les populations vivants de la culture du quinoa depuis plusieurs générations, qui sont victimes d'une concurrence nouvelle et déséquilibrée à laquelle ils ont du mal à faire face (record de la plus longue phrase du monde battu).

LE DOSSIER - Le tabac, la cigarette, et les mégots

Pour ce “Moi(s) sans tabac” de novembre, nous avons pensé que ce serait aimable de notre part de donner un petit coup de pouce aux combattants de l’addiction en parlant un peu de l’impact environnemental de la cigarette. Histoire de redoubler de motivation, voici donc quelques infos sur la cigarette.
Et oui, en plus de coûter 1 800 euros par personne par an (120 milliards pour la France pour être précis), essentiellement pour soigner les cancers , la cigarette à un coût environemental élevé.
“Pas étonnant, ça fait de la fumée toute la journée !” → et bien non ! Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la fumée de cigarette, même si elle est nocive pour ceux qui la respire, n'est pas une source significative de CO2. C’est plutôt la production des cigarettes qui pollue. La cigarette cause des problèmes de déforestation pour deux raisons : d'une part, pour libérer de la place pour planter du tabac, mais aussi car le bois est utilisé pour fabriquer des filtres et des feuilles. Le sechage du tabac tire également sa bûche du jeu, avec 200 000 hectares par an coupés. Ajoutez à cela une industrie fortement consommatrice de pesticides - la sixième plus gourmande en la matière paraît-il. Le tabac est aussi une plante gourmande en engrais, car elle besoin de beaucoup de potassium. Pesticides et engrais ont un impact négatif sur les écosystèmes environnants les cultures.
Le second drame de l’histoire commune de la cigarette et de la planète, c'est le mégot. Il représente 40% des déchets trouvés dans la mer méditerranée. Troublant, quand on sait qu’un mégot (et les plus de 172 substances toxiques susceptibles d'être présentes dans le filtre) pourrait rendre 500 litres d’eau impropres à la consommation selon l'association Zéro Waste, et tuer la moitié des petits poissons présents dans un litre d’eau sous quatre jours. Si le mégot finit par disparaître de notre champs de vision, c’est en fait un effet d’optique car les molécules ne sont pas biodégradables et continuent de polluer encore longtemps. A Paris, le jet de mégot est susceptible d'être verbalisé à hauteur de 68 euros depuis 2015, car la ville cherche à financer le ramassage des 350 tonnes laissées ici et là par an. L'alternative facile est d'éteindre son mégot avant de le jeter dans une poubelle publique. À Paris, elles sont même traîtées pour ne pas être inflammables. Les cendriers de poche sont aussi une solution pratique.
Et le bio dans tout ça ? Certaines marques de cigarettes sont issues de l'agriculture biologique, c'est à dire que la culture du tabac y a été réalisée sans produits chimiques. Pour autant, s'il y a logiquement un impact environnemental moindre, il ne faut surtout pas croire que les produits sont meilleurs pour la santé, puisque la majorité des produits chimiques sont ajoutés par les cigarettiers une fois le tabac récolté.

LABEL, APPELLATION & CO - Le commerce équitable par Max Havelaar

Les produits marqués de ce label sont certifiés issus du commerce équitable. C’est à dire que les producteurs sont rémunérés à un prix juste. Il est accordé par le groupe associatif à but non lucratif FLO (Fairtraide Labelling Organizations International), qui regroupe les différents labels de commerce équitable dans le monde. En France FLO est représenté par la Fondation Max Havelaar France.
Max Havelaar est le héro d’un roman classique Néerlandais, dans lequel il essaye d’aider les gens travaillant sur les plantations de café en Indonésie. La fondation Max Havelaar est une association à but non lucratif créée en 1988 aux Pays-Bas, en réponse à un appel des planteurs de café mexicains. Ceux-ci demandaient de vendre leur produits à un prix juste, pour ne plus être dépendants d’aides financières. Depuis, l’association s’est étendue à de nombreux pays et de nombreux produits : roses, cacao, café, coton, bananes, sucre, thé, riz...
Dans les circuits classiques, les produits agricoles provenant de pays en voie de développement sont souvent achetés à bas prix par des intermédiaires. Ceux-ci suivent le cours du marché international, ce qui force régulièrement les agriculteurs à vendre leur produit sous le prix de production. Les agriculteurs se retrouvent ainsi en situation de misère. Pour éviter ceci, le FLO essaye de raccourcir la chaîne entre producteur et consommateur en mettant directement en relation les agriculteurs/producteurs et les usines de fabrication en Europe par exemple. Pour ce faire, les agriculteurs sont souvent regroupés en coopératives.
Un produit peut être certifié Fairtrade s’il remplit certains critères. Entre autres :
  • Les matières premières sont achetées aux agriculteurs à un prix minimum garanti, qui doit couvrir tous les frais d’une production durable. Il suit le cours du marché mais ne peut pas descendre en dessous d’une certaine limite.
  • Une commission est versée pour chaque kilo de produit à une caisse communautaire, qui permet aux agriculteurs de financer des projets collectifs comme une école, des soins de santé, un plan de retraite, des infrastructures nécessaires dans le village…
  • Les contrats entre producteurs et acheteurs sont durables, pour stabiliser la situation des agriculteurs.
  • Pas de discrimination, de travail forcé, de travail par des enfants de moins de 15 ans.
  • Des conditions de travail saines et sans danger.
  • Pas d’OGM, et les pesticides les plus dangereux sont interdits.
  • Des mesures sont prises pour réduire l’empreinte carbone de la production.
  • La qualité du produit doit être bonne.
Pour les articles composés, comme la glace, 20% du produit labélisé doit provenir du commerce équitable. Les autres ingrédients peuvent être issus de l’agriculture classique seulement s’il n’en existe pas issu de production équitable.
La vérification de ces critères est menée par le groupe indépendent FLOCert, qui se rend tous les ans sur place dans chacune des coopératives pour passer un audit. Le coût de la labellisation est répartie sur toute la chaîne, même les producteurs, ce qui peut être une barrière pour les producteurs les plus défavorisés.
Tous les standards certifiés par le label sont consultables ici.

FRUITS ET LÉGUMES DE NOVEMBRE

Proposé par le site Mes Courses Pour la Planète
Ail - Betterave - Brocoli - Carotte - Céleri - Chou blanc - Chou-fleur - Choux de Bruxelles - Courge - Endive - Epinards - Fenouil - Frisée - Laitue - Mâche - Navet - Oignon - Poireau - Potiron - Pomme de terre
Coing - Mandarine - Kiwi - Orange - Poire - Pomme - Raisin
On vous souhaite une bonne semaine, à goûter du quinoa bolivien, et surtout à trouver un peu de place dans votre jardin ou dans votre immeuble pour vos fanes de carottes. Si vous voulez nous aider, vous pouvez répondre à ce petit questionnaire sur vous et LundiCarotte !
Alix Dodu, Gaétan Morand, et Théodore Fechner
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