Souvent dénoncée comme une fête “importée” et “commerciale”, Halloween connaît un succès mitigé en France. Malgré tout, de nombreuses vitrines se colorent en orange tous les ans : masques, déguisements, bonbons, objets décoratifs… La Rédaction s’est demandé comment passer un Halloween durable !

Des carottes, ou un sort !

Le 28 octobre 2019
Souvent dénoncée comme une fête “importée” et “commerciale”, Halloween connaît un succès mitigé en France. Malgré tout, de nombreuses vitrines se colorent en orange tous les ans : masques, déguisements, bonbons, objets décoratifs…
La Rédaction s’est demandé comment passer un Halloween durable !
Vignette de l'article Des carottes, ou un sort !

Citrouilles et betteraves

Tout d’abord, faisons un détour par l’histoire pour rappeler quelques faits sur la fête elle-même. Si l’on prétend souvent qu’elle est venue tout droit des États-Unis — dont la création date du XVIIe siècle — il faut remonter bien plus loin dans l’histoire pour en trouver les premières traces.
C’est dans la fête de Samain, célébrée il y a 2 500 ans par les peuples celtes, qu’Halloween trouve ses racines. Il s’agissait alors de fêter la nouvelle année et le retour des défunts. L’arrivée d’immigrés irlandais aux États-Unis, conjuguée à l’influence de la fête des morts du Mexique voisin, a donné à Halloween le visage qu’on lui connaît de nos jours.
« Halloween est dérivée de Samain, une fête celte célébrée depuis 2 500 ans. »
Elle est ensuite arrivée en France en grande pompe dans les années 1990.
Les Lorrains parmi nos lecteurs savent peut-être que la France n’était pas étrangère à ce type de célébration, puisque le 31 octobre, a lieu en Lorraine la Rommelbootzennaat ou “nuit des betteraves grimaçantes”. Cette tradition, qui date de la fin du Moyen Âge et qui descend elle aussi de Samain implique de sculpter une betterave de sorte à la rendre effrayante. Voilà qui rappelle étrangement les lanternes creusées dans des citrouilles !
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Affiche du Festival de la Rommelbootzen au château Saint-Sixte à Freistroff, en Moselle.
Maintenant, place à la sorcellerie. 1 LundiCarotte, 3 peaux de serpents, 10 yeux de troll… Analysons les ingrédients indispensables pour un Halloween réussi.

L’habit ne fait pas le vampire

Pour être le plus terrifiant possible, costume, maquillage et autres accessoires sont de mise. Mais quand on creuse un peu les impacts qu’ils peuvent avoir sur la planète et nos petits corps, on peut être réellement épouvanté !
Commençons par les costumes, ces magnifiques atours que nous enfilons pour une soirée et qui finissent inévitablement par rester des années dans nos placards. Il arrive qu’on ne les utilise qu’une seule fois, quel gâchis ! Comme on l’expliquait dans notre numéro sur les vêtements, l’industrie textile est responsable d’une grande pollution et de conditions de travail parfois déplorables pour les populations des pays de production.
Ça tombe bien, les tutoriels et articles de blogs enseignant comment se déguiser sans épouvanter la planète ne manquent pas ! Surtout, ne pas hésiter à utiliser un maximum de tissus et accessoires qu’on possède déjà ou de seconde main.
« Pour un déguisement durable, donnons dans la récup’ et le seconde main. »
En ce qui concerne le maquillage et les masques, 60 millions de consommateurs a mené l’enquête. Rien de tel que de lire leurs conclusions pour se donner des frissons !
Perturbateurs endocriniens, allergènes, cancérigènes potentiels, les substances qu’ils ont retrouvées dans les produits de maquillage analysés ne sont pas pour nous rassurer. Pour les adeptes du fait maison, nous avons trouvé quelques recettes de peinture corporelle.
Du côté des masques, les analyses sont plus réconfortantes, la majorité des échantillons ne contenant pas de produits dangereux.

Des toiles d’araignées au plafond

Autre indispensable des festivités d’Halloween, les décorations ! Tout comme pour les déguisements, une forme de gaspillage est liée à leur usage unique.
D’où l’importance de réutiliser au maximum les décorations que l’on a ! Si l’on veut s’en procurer des nouvelles, essayer d’en chercher qui soient solides et durent dans le temps.
Il est aussi tout à fait possible de recréer une ambiance d’Halloween à partir d’objets de récup’ : un vieux livre relié en cuir devient grimoire, un pot en verre customisé devient bougeoir, une cagette de pommes devient étagère vintage…
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Image et inspirations déco durable d’Halloween du blog Curieusement bien.
On peut aussi compter sur mère nature pour nos décos : des feuilles mortes rappellent instantanément l’ambiance d’Halloween. Économiques, écologiques et compostables, que demander de mieux ?
Quant aux fameuses citrouilles, creusées ou non, elles sont pour beaucoup un item incontournable. Si l’on souhaite les consommer au moment d’Halloween, on peut les creuser et en cuisiner les entrailles. En soupe, en gratin, en gâteau ou encore en confiture... Les recettes à base de citrouille ne manquent pas. Après les festivités, ne pas oublier que les citrouilles sont compostables !
Si, au contraire, on veut garder ses citrouilles pour plus tard, on peut les parer de quelques coups de peinture maison qui les animeront ou bien opter pour un style en toute sobriété. Une citrouille se conserve sans peine plusieurs mois, à condition qu’elle soit dans un endroit frais, aéré et à l’abri de la lumière : il faudra donc la ranger une fois Halloween passé !

Des bonbons ou un sort ?

On vous le disait dans notre numéro sur les bonbons, la consommation de sucreries augmente autour d’Halloween. LSA Conso va jusqu’à dire que les ventes doublent durant cette période.
Si l’on met le paquet à Halloween, mieux vaut ralentir le rythme plus tard, car une consommation trop importante de confiseries peut avoir des effets néfastes sur la santé, toujours d’après notre article. De plus, les composants des bonbons ne sont pas sans incidence sur l’environnement. En effet, la culture de la canne à sucre est très demandeuse en eau et la gélatine donnant leur texture gélifiée aux bonbons est notamment issue de la peau d’animaux. De quoi nous donner la chair de poule ! Notons tout de même que la gélatine est un coproduit de l’industrie bouchère et que les animaux ne sont pas élevés uniquement pour gélifier nos sucreries.
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Pour une soupe d’yeux, de la sangria, des litchis et des Dragibus (sans gélatine !) font l’affaire. Source : BBC
Pour nous faire plaisir, choisissons des bonbons artisanaux et de préférence en vrac ou remplaçons-les carrément par des fruits ou des gâteaux maison ! Quelques idées de recettes effrayantes par ici. On peut également choisir du chocolat équitable si l’on préfère les douceurs cacaotées. Pour plus d’informations sur ces dernières, on vous invite à relire notre numéro sur le chocolat.

Ambiance terrifiante

Quand vient le moment de se mettre dans l’ambiance d’Halloween, on pense souvent aux films. Avant de plonger dans le dernier Tim Burton sur Netflix, rappelons-nous que notre infolettre préférée a sorti un article sur les impacts du streaming et que ce n’était pas tout rose.
Afin de profiter au mieux de nos films d’Halloween, n’hésitons pas à télécharger ou enregistrer au préalable les programmes souhaités (en toute légalité !) et à louer ou à emprunter des DVD. On peut également se renseigner sur la programmation des cinémas du coin, certains organisent des soirées à thème pour Halloween. Avis aux Parisiens et Franciliens, Sortir à Paris compile des dizaines d’idées de sorties.
Pour les amateurs de frissons, la Rédaction a réalisé une petite compilation des perles sur lesquelles elle est tombée au cours de ses recherches des derniers mois. Des vegans réalisant du boudin noir avec leur propre sang aux adolescents relevant le défi d’ingérer des capsules de lessive, il y en a pour tous les goûts ! Mention spéciale pour le piercing de l’arête du nez (anglais) permettant de fixer ses verres de lunettes et pour le bain d’huile de coco duquel on ne peut pas sortir (anglais).
Si, comme nous, vous avez récemment fait des découvertes insolites, n’hésitez pas à nous les envoyer par mail !
Elisa Autric et Garance Régimbeau
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