La label Ecodétergent |
Le 22 novembre 2017 |
Aujourd'hui, dégraissons ensemble un sujet qui mérite bien un petit coup de polish : celui des produits d'entretien. En effet, vous vous en doutez peut-être, ils sont susceptibles de contenir des produits indésirables pour l'environnement ou pour votre santé. Pour pallier à tout ça, il existe certains labels qui valorisent les marques utilisant des produits plus écologiques, comme le label ECODÉTERGENT. Et c'est notre sujet du jour. |
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Créé en 1978 en tant qu’association défendant l’agriculture biologique, Ecocert devient une entreprise en 1991. C’est maintenant un important groupe international, qui certifie 70% des produits labellisés AB (Agriculture Biologique) en France. Son domaine d’expertise s’est étendu à la labellisation écologique d’une énorme gamme de produits, de la cosmétique au coton en passant par les centres de spa. |
Pour les détergents, Ecocert a ses propres labels : "ECODÉTERGENT" et "ECODÉTERGENT à base d’ingrédients biologiques". |
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Ces deux labels garantissent que 95% du produit est d’origine naturelle, à part quelques exceptions d’ingrédients permis, spécifiés dans le référentiel. Le label "ECODÉTERGENT à base d’ingrédients biologiques" certifie en plus que 10% des ingrédients sont d’origine biologique.
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Un autre aspect important du label est basé sur les phrases de prévention imposées par la directive européennes. Ces phrases sont obligatoires pour certains produits au-dessus de seuils définis par ladite directive. Pour le label ECODÉTERGENT, aucune phrase de prévention de risque environnemental ne peut être présente sur l'étiquette. Concrètement, cela veut dire que le produit ne peut pas être considéré comme nocif pour les organismes aquatiques par la directive européenne. Le label ECODÉTERGENT à base d’ingrédients biologiques va plus loin en interdisant toutes les phrases de prévention de risques. Le produit ne peut donc par exemple pas être considéré, toujours selon la directive européenne, comme explosif, nocif à l’inhalation, cancérigène, etc... Autant d'inscriptions qu'on croise sur beaucoup d'autres produits. |
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- Pas de produits de synthèse, donc issus de la filière pétrochimique, sauf exceptions
- Pas de substance provenant d’OGM (Organismes Génétiquements Modifiés)
- Pas de substances provenant de plantes et d’animaux protégés ou menacés
- Seuls les produits animaux qui sont excrétés naturellement par l’animal sont autorisés
- Pas de test du produit fini sur les animaux
- Pas de phosphates, qui sont d’ailleurs interdits en France
- Pas de tensioactifs d'origine non-végétale. Les tensioactifs, ou agents de surface, permettent de dissoudre la graisse dans l’eau au lavage.
- Emballage recyclable quand c’est possible
- Processus de management des déchets de production
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Certains composants de synthèse à fonction antioxydante sont autorisés s’ils sont suffisamment biodégradables et pas trop toxiques pour la vie aquatique. Une des raisons donnée par Ecocert est que les conservateurs naturels existant sont très chers. Les imposer empêcherait donc les petits fabricants de se faire labelliser. |
Le label se penche aussi sur la transparence envers le consommateur, en exigeant des informations claires sur l’étiquette. Par exemple, la composition du produit, le pourcentage d’ingrédients naturels et le bon dosage d'utilisation doivent être indiqués. |
Pour le processus de certification, un chargé de certification vérifie la liste détaillée des composants du produit et de leurs origines, et un auditeur se rend sur place pour contrôler la fabrication et les risques de contamination ou de confusion des produits certifiés. Si tout est conforme, le produit est labellisé. La vérification sera renouvelée tous les ans. Il y a aussi un audit surprise tous les deux ans environ. C’est l’entreprise du produit certifié qui finance la démarche, en fonction de sa taille, du nombres de produits, du nombre de composants déjà certifiés… À titre d’exemple, le prix peut varier de 600 euros pour un petit détenteur de marque, à 6 000 euros pour un gros fabricants. C’est donc Ecocert qui encaisse et qui fait les vérifications, mais la société a créé des comités d’impartialité. |
Dernier point important : l’entreprise semble avoir eu quelques soucis de gestion interne. Entre 2005 et 2010, Ecocert s’est fait poursuivre en justice onze fois par différents salariés devant le tribunal Prud’homal d’Auch, entre autre pour licenciement abusif. Des témoignages parlent de “management par la peur” et de cas répétés de dépressions et burn-outs. En 2015, les salariés du quartier général ont obtenu une augmentation salariale après une grève de plus de quinze jours. Selon le directeur, ces soucis étaient dus au fait qu’Ecocert est une entreprise privée, mais qu’elle a toujours l’image d’une association à but non lucratif. Les équipes ECODÉTERGENT, dont les bureaux ne sont pas au QG, ne semblent pas avoir été touchées par ces histoires. Néanmoins, selon plusieurs témoignages d’anciens salariés d’Ecocert, la transformation de l'organisme d’une association engagée à une multinationale entraîne une baisse de la qualité du label. LundiCarotte garde un oeil sur cette affaire. Si vous en savez plus, n’hésitez pas à nous le faire savoir. |
Le label ECODÉTERGENT n'en reste pas moins une garantie sûre d’un produit plus écologique que la moyenne. Pour trouver des produits labelisés ECODÉTERGENT, nous n'avons pas trouvé beaucoup mieux que cette carte, qui est loin d'être un modèle d'ergonomie, mais qui a le mérite d'exister. |
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Et voilà pour aujourd'hui. Nous ne savons pas si Ecocert certifie de l'huile de coude écologique, mais pour le reste, plus d'excuse pour ne pas passer un petit coup de serpillère de temps en temps. |
Alix Dodu et Théodore Fechner |