L’hiver approche, les fruits de saison se font rare (il y a toujours les pommes et les poires !) et on a tendance à se ruer sur les biscuits pour un petit boost d’énergie. Cette semaine, nous avons décidé de réveiller l’écureuil spirituel qui est en nous et de nous consacrer aux fruits à coque. Ce sont de vraies petites bombes nutritionnelles, alors autant en profiter !

Un article à la noix

Le 3 décembre 2018
L’hiver approche, les fruits de saison se font rare (il y a toujours les pommes et les poires !) et on a tendance à se ruer sur les biscuits pour un petit boost d’énergie. Cette semaine, nous avons décidé de réveiller l’écureuil spirituel qui est en nous et de nous consacrer aux fruits à coque. Ce sont de vraies petites bombes nutritionnelles, alors autant en profiter !
Vignette de l'article Un article à la noix

Carte d’identité des fruits à coque

Fruits, noyaux ou gousses ? Les fruits à coque auxquels on s’intéresse aujourd’hui n’appartiennent pas tous à la même catégorie botanique, mais ils se retrouvent tous à l’apéritif ou dans nos corbeilles à fruits. Nous en avons choisi cinq en particulier, sélectionnés par Paul selon leur coolitude : les noix, les amandes, les noisettes, les noix de cajou et les arachides (cacahuètes).
Alors, pourquoi les rongeurs stockent-ils des fruits à coque dans leurs abajoues ? Tout simplement parce qu’ils sont remplis de bonnes huiles et donc, de calories. Ce sont de très bonnes sources de protéines végétales ainsi que d’oméga-3, qui aident à combattre les maladies cardio-vasculaires. Chaque “fruit” a également ses spécificités nutritionnelles. Pour profiter au maximum de leurs bienfaits, il vaut mieux les manger non grillés, non salés et non sucrés. En ce sens, le Haut Conseil de la Santé Publique nous recommande chaudement de croquer une poignée de fruits à coque par jour. Un objectif qui semble atteignable, mais qui reste loin de la consommation actuelle des Français, comme nous le verrons dans la suite de l’article.
La France aime se vanter de ses fameuses noix de Grenoble, mais la majorité des fruits secs sont produits hors du territoire national : amandes de Californie, noix de cajou de Côte d’Ivoire, noisettes de Turquie… Ce qui peut questionner leur empreinte écologique. Saviez-vous par exemple que la consommation européenne de fruits à coque représente 4 % de la déforestation mondiale ? Ce n’est pas grand-chose comparé au soja (plus de 50 %), mais quand même.
En complément de ces infos, nous vous avons préparé un tableau comparatif, histoire de vous donner une idée des prix dans différentes enseignes.

La noix championne de France des fruits secs

Commençons par notre fierté nationale : la noix. La France n'est rien de moins que le premier producteur européen de noix ! Selon le terme consacré, la nuciculture se pratique surtout dans le sud, à l'est (Isère et Drôme) comme à l'ouest (Dordogne, Lot, Corrèze).
La consommation française reste pourtant assez faible : 500 grammes par an par tête de pipe, soit une noix par semaine ! Et ce, alors que les noix sont particulièrement bonnes pour le cerveau et les artères.
La production française correspond grosso modo à la consommation ; pour pouvoir manger davantage de noix, il faudrait donc planter plus de noyers ou en importer d'ailleurs. Dans l'idéal, on éviterait de les faire venir de Chine, qui produit la moitié des noix de cette planète.
Pour payer ses noix moins chères, on peut les acheter dans leur coque, mais il faut alors sortir le casse-noix. Voyons maintenant quels autres fruits à coque sont susceptibles de nous régaler.

L'amande au coude-à-coude

L'amande arrive en seconde place dans la consommation de fruits à coque des Français : un peu plus de 400 grammes par personne. Elle semble décidée à rattraper sa concurrente la noix, car le marché de l'amandier est en plein boom. La saison des amandes fraîches est terminée depuis un mois, mais les amandes sèches sont disponibles toute l'année.
Pour ce qui est de la production internationale, c'est la Californie qui domine : 80 % des amandes viennent de là-bas !
Une partie de ces amandes américaines se retrouve probablement sous forme de poudre dans notre dessert star du mois de janvier : la galette à la frangipane.
En Californie, le nombre d'amandiers est tellement important qu'ils exercent une pression sur les ressources en eau de l'état américain, en particulier au niveau des aquifères (les ressources souterraines). Un problème qui ne semble pas spécialement lié aux amandes : ramené à la calorie, le riz est encore plus gourmand en eau. Cela dit, les impacts de la consommation d'eau de l'agriculture mériteraient une étude approfondie (c'est une mission pour LundiCarotte !)
En attendant, les amandes sont très riches en calcium ; Ouest France vous recommande d'en croquer une vingtaine par jour.

Du bonheur à tartiner

Passons maintenant à la noisette ! Elle est principalement produite en Turquie, mais la France se trouve dans le top 10 mondial, avec 20 000 t récoltées sur les noisetiers français chaque année. Malgré cette bonne place, nous importons presque autant de noisettes, avec 16 000 t annuellement importées pour les besoins de l’industrie.
Comme l’amande, la noisette est souvent utilisée sous forme de poudre. Côté nutrition, elle est riche en vitamines B1, B9 et E. Si l’on n’en consomme pas tous les jours à l’apéro, elles se retrouvent par contre dans de nombreux produits de confiserie. D’après son PDG, Ferrero (Nutella, entre autres) est responsable de la consommation de 30 % de la production mondiale de noisettes, avec quatre noisettes pour un chocolat phare des fêtes : le rocher.
Niveau carbone, la noisette est un poids léger, puisqu’elle ne présente que 0,5 kg de CO2 eq/kg. C'est que le décorticage des noisettes s’effectue dans les pays producteurs (contrairement à ce qui suit).

L’odyssée des noix de cajou

Les cajous sont les moins grasses des noix. En revanche, elles sont très riches en magnésium, en cuivre et en autres minéraux essentiels. En Europe et en Amérique du Nord, la consommation a explosé au cours de la dernière décennie.
Les noix de cajou poussent sur un anacardier (photo ci-dessous). Elles sont “piégées” naturellement par de l’acide, ce qui les rend complexe à décortiquer.
Illustration
C’est pour cette raison que bon nombre d’entre elles prennent le bateau pour transiter entre les pays où elles sont récoltées - comme la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial - et les pays où elles sont transformées - comme le Brésil. C’est une forte opportunité de développement économique pour l'Afrique, par ailleurs freinée par un manque d’infrastructures. La Côte d’Ivoire, par exemple, ne transforme localement que 6 % de sa production.
Ce passage par un pays intermédiaire fait gonfler l’empreinte carbone du petit fruit ! Notre CalculCarotte de la semaine : en moyenne, le transport de la Côte d’Ivoire au Brésil fait grimper l’empreinte carbone de 0,3 kg de CO2eq/kg, soit 15 % par rapport à un trajet Côte d’Ivoire - France. Pour encourager la transformation locale, on peut privilégier les noix de cajou équitables. En ce qui concerne l’empreinte en eau, la noix de cajou se distingue en étant beaucoup moins gourmande en eau que ses collègues la noix, la noisette ou l’amande.

Ça part en cacahuète !

La petite dernière de notre série n'est pas un vrai fruit : nous étions les premiers surpris d'apprendre que les cacahuètes sont des légumineuses.
Elles sont produites un peu partout, mais essentiellement consommées sur place : le commerce mondial ne concerne que 8 % de la production.
L'arachide (ou cacahuète) est pleine de minéraux (zinc, manganèse, cuivre). C'est aussi la moins chère de notre série de fruits à coque.
De manière similaire à l'amande californienne, les profits générés par la production de cacahuètes entraînent des conséquences négatives sur l'utilisation des sols. C'est le cas au Sénégal, par exemple, qui ne produit qu'une petite partie de la production mondiale, mais où 40 % des terres sont dédiées à la monoculture de l'arachide, ce qui entraîne déforestation et désertification. Un programme environnemental pour contrer ces problèmes y a depuis été initié.
Pour conclure sur les cacahuètes, une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise : près d'un Français sur deux cents est allergique aux cacahuètes. La bonne nouvelle, c'est qu'un patch anti-allergie est en cours de développement.

Les AstucesCarotte pour croquer durable

  • Acheter ses fruits à coque en vrac pour réduire les emballages
  • Glisser des fruits à coque dans ses salades, les troquer contre des friandises sucrées (en leur ajoutant des fruits secs type raisins, abricots, cranberries…)
  • ...le plus dur étant peut-être de se limiter à une poignée par jour !
Vous l’avez compris, il nous faut manger plus de fruits à coque et sous différentes formes : fruits purs, laits végétaux, poudres. Leur empreinte carbone relativement faible (autour de 1 kg de CO2 eq par kg contre 5,7 pour le porc par exemple) et leur richesse en protéines végétales en font de bonnes options pour qui veut diminuer sa consommation de viande.
Comme d’habitude, vous partez maintenant avec un œil de consommateur éclairé sur les principaux enjeux derrière les fruits à coque, à vous de faire vos propres choix en fonction des disponibilités et de votre budget !
Servane Courtaux et Paul Louyot
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