Chapeau melon et bottes de pastèque |
Le 19 août 2019 |
Fraîches, juteuses, savoureuses : on parle cucurbitacées d’été. Place au melon et à sa cousine la pastèque ! |
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Des cousins africains |
Nos deux fruits sont en effet originaires d’Afrique. Le melon, de son petit nom Cucumis melo, était déjà cultivé voici 2 500 ans en Égypte. Il fait son apparition en France beaucoup plus tard, au tournant du XVIe siècle. Il faut savoir que ce fruit était autrefois consommé comme un légume. |
Légume ou fruit, après moultes recherches, la Rédaction n’a pas réussi à trancher ! C'est peut-être pour cela qu'entre l’entrée et le dessert, nos cœurs balancent. |
La première image qui nous vient à l’esprit en pensant à un melon est celle de l’emblématique melon cantaloup charentais : une chair orange et une peau dentelée, avec des lignes vert foncé qui délimitent des “tranches”. Ce n’est pourtant qu’un exemple parmi les 250 variétés que l’on dénombre. Mais attention, il n’est pas forcément cultivé en Charente : son nom n’est en aucun cas une appellation ou une indication sur son origine. Ça nous a fait un choc quand on a vu des melons charentais en provenance d’Espagne au supermarché ! |
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Le melon jaune ‘Canari’ ou le Galia sont d’autres variétés. |
La pastèque ou Citrullus lanatus, qui fait partie de la même famille de plantes que le melon, aurait été introduite en Europe entre le XVe et le XVIe siècle. On l’appelle parfois melon d’eau, à l’instar des Anglo-Saxons qui la connaissent sous le nom de watermelon. |
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On prend le melon |
Avec ses racines exotiques, serait-il présomptueux de penser qu’on pourrait en cultiver chez nous ? Eh bien non ! |
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Côté potager, il est tout à fait possible de cultiver pastèques et melons dans nos jardins, au moins dans le sud de la France, mais en raison du changement climatique, cela risque d’être de plus en plus difficile, car ils prennent des coups de soleil. Voilà qui va réjouir nos voisins plus au nord ! |
Les pastèques ont toutefois besoin d’un climat méditerranéen pour pousser sans que nous ayons à utiliser de savants dispositifs pour les préserver en hiver. |
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Une pastèque à confiture pousse dans le Tarn, chez les grands-parents d’Elisa |
Une note fruitée |
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De manière générale, l’empreinte environnementale des fruits frais est limitée par rapport à celles d’autres produits comme la viande, le poisson ou les produits transformés, à distance de production égale. Par exemple, d’après BaseCarbone, on comptera 0,2 kgCO2eq/kg de pêches ou nectarines pour 1,9 kgCO2eq/kg de poisson pêché en métropole. |
Les impacts les plus importants sont dus aux intrants (engrais et pesticides) et à leurs conséquences sur les sols, à l’utilisation d’eau et à la chaîne logistique. Le choix du modèle d’agriculture peut avoir une influence et le cahier des charges de l’agriculture biologique a pour priorité de préserver les sols en bannissant les pesticides de synthèse et en diminuant les apports d’engrais. |
De juillet à septembre, c’est la pleine saison du melon. La pastèque s’attarde un peu moins sur nos étals, jusqu’à fin août. Lorsque l’on nous propose ces deux fruits en hiver, c’est qu’ils viennent de très loin ou, pire, qu’ils ont été élevés sous serre chauffée et éclairée artificiellement. |
Enfin, si on a la chance d’habiter dans le Sud, on peut trouver des melons produits à quelques kilomètres de chez soi et privilégier le local. |
Mais la provenance ne fait pas tout ! Gardons à l’esprit l’analyse du cycle de vie d’un fruit venu d’Espagne : l’ADEME rappelle que les émissions liées au déplacement du consommateur jusqu’au lieu d’achat représentent 1,6 fois plus que celles liées à l’importation. Raison de plus pour enfourcher la bicyclette ! |
« Pour un fruit venu d’Espagne, les émissions de gaz à effet de serre liées au déplacement du consommateur ont plus de poids que celles liées à l’importation du produit. » |
Dignes d’une carotte |
Les Français ont tout de même bien raison de manger autant de melons ! À l’instar de notre bien-aimée carotte, la petite cucurbitacée est riche en bêta-carotène, ce qui lui donne ses belles couleurs. |
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La pastèque, composée à 92 % d’eau, est un aliment très sain et faiblement calorique. Outre d’autres caroténoïdes, elle contient de grandes quantités de lycopène, qui permettrait de prévenir certaines maladies, même si ses effets n’ont pour l’instant pas été prouvés. Voilà qui est encourageant ! |
Avec environ 6 g de sucre pour 100 g de fruit, la pastèque est moins sucrée que le melon, qui en contient environ 10 g. En comparaison, 100 g de pomme contiennent 10 g de sucre, 14 g pour les bananes et 4,9 g pour les fraises. |
« La pastèque est composée à 92% d’eau et contient 6 g de sucre pour 100 g de fruit. » |
Nos melons et pastèques locaux sont donc un bon compromis environnemental et nutritionnel. |
Comme nous, vous avez peut-être entendu dire que le melon est à l’origine du décès des papes Paul II et Clément VIII ainsi que de celui de Maximilien 1er de Habsbourg, qui en auraient consommé en trop grande quantité… La modération est donc reine, comme toujours, mais on vous fait confiance ! |
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Les victimes célèbres du melon, de gauche à droite : Clément VIII, Maximilien Ier et Paul II |
Des cas extrêmement rares de contamination due à des fruits arrosés avec des eaux usées ont été recensés. Lorsque la peau des fruits est contaminée et qu’on les coupe non lavés, les bactéries se répandent sur la chair gorgée d’eau et de sucre, ce qui les fait proliférer. |
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Comment bien choisir son melon ou sa pastèque ? |
Sur les étals ou dans les rayons, on s’interroge souvent sur la manière de choisir ces délicieux fruits. Entre légendes urbaines et faits scientifiques, on démystifie pour vous l’art de choisir melons et pastèques. |
Pour choisir un melon charentais, certains conseillent de compter le nombre de tranches naturellement dessinées sur sa peau : le melon est bon s’il en comporte au moins dix. Méthode testée et approuvée par la Rédaction sur un échantillon représentatif de… un seul melon ! À notre grand regret, nos moyens ne nous permettent pas d’expérimenter à une plus large échelle. |
Pour savoir si un melon est mûr, rien de mieux que de le sentir et de regarder si son pédoncule se détache bien. |
« Pour savoir si un melon est mûr, rien de mieux que de le sentir et de regarder si son pédoncule se détache bien. » |
Côté pastèque, il faut tendre l’oreille : elle doit sonner creux quand on lui donne un coup. Quand on y plante un couteau, elle doit également se fendre immédiatement en deux sans effort (on vous accorde que la méthode n’est utile qu’a posteriori !). |
Certaines appellations garantissent une origine et le suivi d’un cahier des charges spécifique. Il existe trois Indications géographiques protégées (IGP) en France : Haut-Poitou, Quercy et Guadeloupe. Une IGP “melon de Cavaillon” est également en train d’être mise en place. |
Par exemple, l’IGP melon du Quercy garantit - entre autres - une production dans une région délimitée et un usage raisonné des produits phytosanitaires. |
Pour la pastèque, toujours pas d’IGP ou d’AOC. Les seuls labels distinguant leurs conditions de production sont ceux de l’agriculture biologique. |
Les AstuceCarotte pour se délecter |
- Manger beaucoup de pastèque, riche en eau, pour s’hydrater
- Pourquoi ne pas tenter de faire pousser des melons ou des pastèques l’année prochaine ?
- Profiter de ces beaux fruits tant qu’ils sont de saison (soit jusqu’en septembre pour le melon et fin août pour la pastèque)
- Tout est bon dans le melon ! Essayez donc la vinaigrette aux pépins de melon. Il suffit de presser ces derniers pour en extraire le jus, puis de l’incorporer à la sauce.
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Elisa Autric et Servane Courtaux |
