Le ver est dans le fruit

Le 24 septembre 2018

Nous en avons croisé plusieurs d’entre vous ce samedi au Low Carbon City ! Et nous en croiserons sûrement d’autres ce soir aux retrouvailles. Ça ne chôme pas en cette fin du mois de septembre !

Cette semaine, on vous suggère de nouveaux colocataires, avec des invités pas piqué des vers : des lombrics.

Si nous voulons parler de ces petits individus rampants dans la terre, c’est parce qu’ils mangent la matière organique. Matière organique : c'est ce qui constitue les organes ! C'est-à-dire, les tiges, coquilles, muscles… la biomasse, en somme, dont les humains font partie, au même titre que leurs plantes d'intérieur.

Cette matière organique se retrouve en grande quantité dans nos poubelles, du simple fait d'éplucher ses carottes avant l'apéro. En bout de course, ces poubelles sont soit placées en décharge, soit incinérées. Aujourd'hui, nous invitons notre expert en matières organiques, Pierre Benassaya, qui nous présente une manière innovante de réduire la part de matières organiques dans ses poubelles, tout en prenant soin de ses plantes : le lombricompostage.

« Le lombricompostage est un processus naturel qui permet de diminuer considérablement sa masse de déchets organiques. Dans la nature, les vers jouent un rôle essentiel dans la biodégradation des déchets. Au sein d’un lombricomposteur, ils y effectuent la même tâche et produisent un compost liquide et solide, qui fera un excellent fertilisant pour vos plantes. Rentrons un peu plus dans le détail du fonctionnement d’un lombricomposteur, en quatre points. »

« Le lombricomposteur est assez petit pour être calé dans n’importe quelle pièce de votre appartement. La seule contrainte éventuelle est de consommer des fruits et des légumes afin de donner les épluchures à vos vers. En effet, ces derniers s’autorégulent en fonction de la nourriture que vous leur donnez. Toutefois, si vous ne les nourrissez pas pendant plusieurs semaines, ils ne mourront pas, mais n’exagérez pas, tout de même. Pour savoir comment bien alimenter vos vers, vous pouvez retrouver la liste des déchets sur ce site : lombricomposteureco.fr. Le lombricomposteur est donc ludique, très simple à utiliser et nécessite très peu d’entretien. »

« Avant de se lancer, certains peuvent avoir peur de l’odeur dégagée. Rassurez-vous, contrairement à certains composteurs d’extérieur, le lombricomposteur ne sent rien du tout. La seule odeur que vous pourriez percevoir si vous mettiez le nez dedans serait celle d’une forêt après la pluie. »

« La plupart de nos déchets organiques finissent à l'incinérateur de déchets : cela empêche les nutriments qu'ils contiennent de retourner à la terre, ce qui appauvrit les sols.

Non seulement ce lombricomposteur permettra de diminuer considérablement votre quantité de déchets organiques, mais, en plus, vos plantes en profiteront directement : au cours du processus de compostage, les vers produisent un engrais liquide naturel, un repas de luxe pour votre jardin ou vos plantes vertes. Et si vous n'avez ni l'un, ni l'autre, cet engrais fera sans doute le bonheur d'un voisin ou d'un ami ! »

« Certains n’osent pas se lancer, car ils considèrent que leur impact écologique ne serait pas important. Détrompez-vous ! Le lombricompostage permet de revaloriser plus de 150 kg de déchets par foyer et par an. Ce qui constitue 32 % du volume moyen de déchets produits !
La Mairie de Paris ayant déjà distribué gratuitement 500 lombricomposteurs, c’est plus de 75 tonnes de déchets annuels qui seront valorisés grâce à cette initiative ! »

« À mon avis, lombricomposter peut être une habitude assez difficile à prendre ! Mais une fois qu’on a le pli, c’est un moyen simple et amusant de s’initier à la réduction de ses déchets. »

pour un aperçu des principaux vendeurs de lombricomposteur : lombricomposteurfacile.fr
pour savoir quoi donner ou ne pas donner à manger à ses lombrics : lombricomposteureco.fr
si vous tentez l’expérience, n’hésitez pas à nous témoigner de votre aventure !
le compostage reste dans tous les cas une excellente action pour réduire le volume de ses poubelles, qu’il soit assisté ou non par les lombrics. Le meilleur site pour s’y retrouver : jefaisducompost.com

Merci à Pierre Benassaya pour son retour d’expérience très précieux sur le sujet !

Cher lecteurs, sans doute qu’il se cache parmi vous des connaisseurs, que ce soit sur le compost, l’art de réutiliser ses épluchures de carottes, ou autre grand enjeu de notre société. Si vous souhaitez contribuer vous aussi à diffuser de l’information durable, n’hésitez pas à nous contacter.

On vous souhaite un très bon lundi !

Paul Louyot

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