ERRATUM : Pour revenir sur notre précédent sujet sur le comté, il est à préciser que l'AOP n'oblige pas les producteurs à réaliser la traite à la main. La traite automatisée est autorisée avec une machine à traire, contrairement aux robots de traite. La différence est la suivante : la machine à traire est présente dans une salle de traite, où les vaches sont au contact permanent de l'éleveur. Pour le robot, le processus de traite est automatisé, la vache vient quand elle veut pour se faire traire, elle est reconnue par un collier électronique et la machine trait différemment selon la vache. L'éleveur a accès à plusieurs données et observe ses vaches. Merci à Anaïs d'avoir repéré cette erreur ! Point information : LundiCarotte est à la recherche d'un service civique ! Pour plus d'informations, contactez-nous ou cliquez ici. Cette semaine, la Rédac' repart en enfance et répond à une demande de l'une de ses lectrices, afin de voir les dessous des couches pour bébé !

Couche Couche

Le 7 mars 2022
ERRATUM : Pour revenir sur notre précédent sujet sur le comté, il est à préciser que l'AOP n'oblige pas les producteurs à réaliser la traite à la main. La traite automatisée est autorisée avec une machine à traire, contrairement aux robots de traite. La différence est la suivante : la machine à traire est présente dans une salle de traite, où les vaches sont au contact permanent de l'éleveur. Pour le robot, le processus de traite est automatisé, la vache vient quand elle veut pour se faire traire, elle est reconnue par un collier électronique et la machine trait différemment selon la vache. L'éleveur a accès à plusieurs données et observe ses vaches. Merci à Anaïs d'avoir repéré cette erreur !
Point information : LundiCarotte est à la recherche d'un service civique ! Pour plus d'informations, contactez-nous ou cliquez ici.
Cette semaine, la Rédac' repart en enfance et répond à une demande de l'une de ses lectrices, afin de voir les dessous des couches pour bébé !
Vignette de l'article Couche Couche

Une histoire culottée !

Dans l'Antiquité, les bébés étaient mis dans des langes. Ces carrés de laine permettaient d'envelopper un bébé pour le tenir au chaud. Il passait aussi par l'entrejambe pour recueillir les selles. On appelait cela l'emmaillotage.
La forme actuelle de la couche-culotte apparaît réellement dans la seconde partie du XIXe siècle grâce à… l'épingle à nourrice ! À travers des langes en lin, en coton ou en papier de riz, il est plus facile de l'attacher autour du nourrisson et il peut plus facilement se mouvoir. Cela devient la norme. Le nettoyage est aussi facilité par l'arrivée des premières lessiveuses dans les foyers. L'emmaillotage, qui avait la réputation d’aider les enfants à se tenir droits commence à disparaître, car des preuves médicales du contraire arrivent, il n'aurait aucune influence sur la croissance de l'enfant.
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Un lange bien entourant
En 1948, Valery Hunter Gordon, une jeune mère écossaise de trois enfants, qui en a assez des lavages réguliers, va coudre un lange imperméable dont la serviette est jetable et l'enveloppe culotte réutilisable, le tout fait à partir de toiles de parachutes (car imperméables). La couche-culotte jetable vient d'être inventée. Elle vend son idée à la société Robinsons and Sons qui commercialise la première gamme (nommée Paddi Pads) de couches jetables en 1949.
En 1956, un ingénieur de la société Pampers conçoit des couches avec des renforts pour le confort des bébés. Elles seront commercialisées au début des années 1960 et deviennent les leaders du secteur grâce à un marketing particulièrement efficace. Des innovations permanentes ont lieu pour améliorer le confort de l'enfant (et de son entourage) : meilleure absorption des odeurs, des selles, des couches adaptées aux morphologies.
Aujourd'hui, une très grande majorité de personnes utilise - sans surprise - les couches jetables pour bébé. Cependant, depuis quelques années, on voit surgir une nouvelle dynamique avec les couches lavables, qui reviennent sur le devant de la scène, notamment pour des raisons écologiques.
Nous allons, tout au long de cet article, comparer la couche jetable du supermarché type Pampers et la lavable. Toutefois, nous avons fait l'hypothèse ici que les bébés étaient d'accord, qu'importe le type de couche ! Mais n'oublions pas, ce sont eux qui les portent. Donc, s'ils ne se sentent pas bien dedans et le montrent, il ne faut pas hésiter à les remplacer.

Une composition des couches remplie !

Les couches lavables d'aujourd'hui sont constituées de quatre éléments : un absorbant (en coton ou en chanvre), une culotte de protection imperméable - en PUL PolyUréthane Laminé (un tissu doux et souple, très confortable pour les bébés) ou en laine, un insert et un voile/papier de protection. On peut parfois retrouver des fibres synthétiques dans certaines couches (donc du plastique), mais il s’agit régulièrement de fibres recyclées.
Il existe trois types de couches lavables : le TE1 (la face interne de la couche est en tissu, la partie absorbante est cousue à la partie imperméable, c'est comme une couche jetable, mais en lavable), le TE2 (la partie absorbante à insérer est séparée de la partie culotte imperméable) : un absorbant est glissé dans la couche et quand on la met au bébé, c'est fermé ! Quand la couche est sale, le voile est enlevé, puis mis dans un sac pour ensuite être lavé. Enfin, le TE3 (la culotte, poche imperméable servant à contenir l'insert + insert).
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Une bonne organisation pour des couches toutes propres !
Les couches jetables sont elles aussi constituées de quatre composants :
  • Textile : fait à base de fibres synthétiques et en contact avec la peau. Il améliore le confort et aide à recueillir les selles et l'urine, les liquides partent vers le rembourrage ;
  • Rembourrage : en fibre de cellulose, il sert de tampon entre le textile non tissé et les cristaux anhydres et évite le contact entre la peau et ces cristaux ;
  • Cristaux anhydres : ils se transformant en gel une fois qu'ils sont au contact d'un liquide ;
  • Film extérieur : en plastique, il comporte aussi des accroches et des fronces permettant d'assurer l'imperméabilité de la couche-culotte et le confort du bébé.

Des substances chimiques dans les couches

D’après le rapport de l’ANSES de 2017, des substances dangereuses se retrouvent dans les couches jetables.
L'ANSES a démontré que des molécules présentes dans les couches migrent dans l'urine et sont donc en contact avec la peau des bébés. Certains de ces produits sont reconnus comme cancérigènes ou allergènes. On retrouve le benzène ou des HAP (Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques), mais aussi des pesticides, du glyphosate, des hydrocarbures. Certains sont même interdits par l'Union européenne (comme précisé dans le rapport).
D'après l'étude de 60 millions de consommateurs publiée en février 2017 sur le sujet, la majorité des couches étudiées présenterait des substances toxiques ayant pour origine les solvants utilisés ou les procédés chimiques issus de la fabrication (par exemple, les produits utilisés pour le blanchissement de la cellulose).
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Les grandes lignes de la composition des couches jetables en général
Suite aux travaux de l’ANSES en février 2019, les fabricants se sont engagés, par communiqué, à être transparents concernant la composition de leurs produits. L'ensemble de ces engagements est listé ici. En octobre 2020, 60 millions de consommateurs a analysé à nouveau les couches pour bébé. Le constat de l'étude est que l’on y retrouve moins de composants nocifs et d'allergènes et que la transparence commence à se faire.
Toutefois, certaines associations critiquent cette étude. Par exemple, l’association de parents Objectif Bébé Bio a établi des critères supplémentaires, comme les matières premières utilisées dans les couches jetables. Ils ont comparé les compositions et les études toxicologiques fournies par les fabricants. Ils ont ainsi fourni la liste des marques de couches jetables à privilégier ici.
À noter qu'il n'existe pas de réglementations françaises et européennes en ce qui concerne la composition des couches, d'où les différences visibles entre les marques.
Concernant les couches lavables, nous n'avons pas trouvé d'études sur une éventuelle toxicité. Le média Qu'est-ce qu'on fait ? précise qu'aucune analyse chimique n'a encore été faite. Toutefois, les matériaux sont souvent labellisés et la composition est indiquée d'après ce média. D’après ce que nous avons vu, les éléments les composant sont sans danger (coton, chanvre).

Un impact environnemental à bien étudier

Les couches jetables représentent 804 kg de déchets par an par enfant. Au total, c'est 750 000 tonnes de déchets en moyenne par année en France. Les couches lavables, quant à elles, représentent 284 kg de déchets par an et par enfant, soit trois fois moins.
Concernant la consommation d’eau, pour deux ans et demi d’utilisation, les couches jetables nécessitent 25 000 l d'eau (il faut environ 3 800 couches pour atteindre l’âge moyen de propreté, d'après l'ADEME). Pour une vingtaine de couches lavables, il faut entre 13 800 l (pour les couches en microfibres, à privilégier) et 31 700 l d'eau (en coton, qui demande beaucoup d'eau).
Il existe un très grand nombre de données sur l'impact environnemental des couches jetables, mais le constat général est négatif chaque fois.
De nombreuses études montrent les aspects négatifs des couches jetables :
  • elles représentent 40 % des déchets ménagers d'une année pour un foyer ayant un enfant entre 0 et 2 ans ;
  • il faut une tasse de pétrole pour la fabrication d’une seule couche jetable ;
  • les couches ne sont pas biodégradables, il faudrait entre 400 et 500 ans pour qu'elles soient éliminées dans la nature. Il faut donc les incinérer. L’incinération produit la libération de produits toxiques comme la dioxine, un polluant organique persistant.
Le transport des couches jetables a aussi un impact important sur l'environnement : il n'existe aujourd'hui que deux usines en France spécialisées dans leur production. La majorité des couches jetables viennent de l'Europe de l'Est.
Si la pollution due à la production des couches lavables (pour une durée de vie moyenne de deux ans) est bien moindre que pour les couches jetables, leur lavage régulier compense en partie l'impact environnemental des jetables, elles ont donc des ordres de grandeur proches. Le lavage des couches réutilisables produirait une quantité de GES proche de ceux des couches jetables. Les études de l'ADEME datant de 2012 (chiffres de 2008), qui font référence, traitent de trois aspects : l'épuisement des ressources, l'acidification de l'air et l'impact sur le changement climatique et en concluent des chiffres similaires pour les deux.
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Des résultats qui nous font réfléchir.
Par exemple, pour une trentaine de couches lavables, un enfant étant changé 6 à 8 fois par jour, cela représente un très grand nombre de lessives, de consommation d'eau et d'électricité ! Afin de limiter l'impact des couches lavables, l'ADEME donne un ensemble de conseils disponibles ici et ici. Laver les culottes lavables à 60 °C et éviter l'utilisation du sèche-linge sont de bonnes pratiques !
La partie absorbante des couches lavables est composée de fibres naturelles, notamment en coton (voir notre article sur le tee-shirt et la vie du coton ici), qui est une matière énergivore et qui consomme beaucoup d’eau et de pesticides. Le chanvre, utilisé pour ses propriétés antibactériennes, se cultive en agriculture extensive! C’est donc une bonne alternative, tout comme les microfibres.
Nous pouvons retenir que l'impact sur le changement climatique des couches jetables est de 663 kg Eq.CO2 pour 38 kg Eq.CO2 pour les lavables.
Pour vous donner une idée de l'impact environnemental des couches jetables et/ou lavables, nous vous conseillons ce comparateur de Hamac qui est très intéressant.
Nous pouvons en conclure que les couches lavables ont un impact environnemental moindre si elles sont bien utilisées et entretenues par les parents. Elles sont source de moins de déchets et réutilisables par d'autres nouveau-nés après quelques années, même si elles ne sont pas la solution miracle par rapport aux jetables, étant donné la consommation d’eau, d’énergie et de ressources naturelles qu’elles nécessitent !

Que d'économies !

Sur ce point, le constat est clair et facile à faire : les couches lavables sont meilleures pour le porte-monnaie !
Bien que l'investissement à court terme soit plus important, il l'est beaucoup moins sur le long terme si l’on compte l'eau, l'électricité et la lessive. Pour un seul enfant, le coût s’élèverait entre 514 et 832 euros versus 925 et 2 238 pour les jetables. Par ailleurs, après utilisation (deux ou trois années), les couches lavables sont revendables !
En conclusion, le coût économique est de deux à trois fois plus important pour les jetables que pour les lavables.

La qualité indéniable du jetable !

Nous devons toutefois reconnaître une qualité indéniable aux couches jetables : c'est la praticité !
Lorsqu'elles sont apparues dans les années 1970, elles ont révolutionné le quotidien des jeunes parents : simples et rapides à utiliser. Pour les couches lavables, il faut organiser des lavages chaque semaine, un espace de stockage et plus d'investissement personnel.

Que faut-il privilégier ?

Parmi les couches jetables, il existe des couches dites "écologiques" en grande surface, de meilleure qualité, avec des produits moins toxiques pour l'enfant et des matériaux plus respectueux de l'environnement. Cependant, on retrouve des traces de composants nocifs comme des herbicides, (glyphosate) et des hydrocarbures aromatiques polycliniques chez certains. Elles restent de meilleure qualité que les "non écologiques" globalement pour la santé du bébé.
Vous pouvez aussi retrouver un comparatif des couches jetables écologiques françaises ici. Elles sont toutefois peu présentes dans les supermarchés.
Vous pouvez vous fier aux labels suivants dans vos choix de couches jetables (voire lavables) :
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Comment bien choisir ses couches jetables !
De notre côté, nous avons apprécié les couches jetables de Les Petits Culottés. Elles ne comprennent pas de perturbateurs endocriniens, aucune substance chimique nocive, elles sont labellisées Ecolabel, le tout pour un prix abordable. La fabrication est entièrement faite dans les Vosges et il n'y a pas d'intermédiaire entre l'usine de fabrication française et l'acheteur, c'est un circuit court. Certaines matières chimiques ont été remplacées par des matières naturelles comme de la cellulose de bois 100 % blanchie sans chlore (TCF) issue d’une gestion forestière durable (FSC) - voir ici. À noter, les tests toxicologiques et d’absorptions des couches sont menés par des organismes indépendants.
En ce qui nous concerne, nous vous conseillerons les couches lavables. Bien qu'elles soient plus contraignantes au quotidien, elles sont bonnes du point de vue économique, environnemental et de la santé de l'enfant. Toutefois, il peut arriver qu'il y ait quelques fuites, d'après les témoignages que nous avons trouvés. La marque Hamac Paris nous semble être une bonne solution. Elles sont fabriquées en France et sans produits toxiques et perturbateurs endocriniens. Vous pouvez aussi trouver les marques Maya-Boo, Lulu Nature ou Doujan.
Il existe une alternative de couche entre le jetable et le lavable : les couches hybrides. Elles possèdent un matelas absorbant soit jetable, soit lavable. Ceci permet de s'adapter à la situation du bébé et au contexte de la journée. Ce sont les couches TE3 (Tout En 3, vu précédemment).
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Composer sa couche lavable en 3 étapes.
Il y a aussi des livraisons de couches à domicile. Aucune donnée de comparaison n'a été trouvée sur l'impact écologique des achats à domicile et dans les magasins. De manière générale, le transport de marchandise participe grandement à l'empreinte GES d'un produit, dès qu'un véhicule motorisé est impliqué.
La société Ma Petite Couche propose, quant à elle, la location de couches lavables de la marque Hamac dont nous avons parlé plus haut. Il existe deux formules : la simple location et la location avec lavage, avec un roulement entre des couches propres et des couches sales. La blanchisserie est un ESAT qui aide à l'insertion des personnes handicapées et c'est un livreur à vélo qui fait la livraison ! Pour l'instant, la société est implantée uniquement en région parisienne.
Pour terminer, vous trouverez un ensemble d'astuces et de conseils sur le diaporama ici si vous souhaitez acheter des couches lavables ! N'hésitez pas à aller voir la fin du diaporama :)

Les Astuces de LundiCarotte

  • Privilégier les couches lavables quand c'est possible, un avantage pour l'environnement, la santé et le porte-monnaie ! Et ne pas hésiter à suivre les recommandations de l'ADEME ici ;
  • Pour les couches jetables, notamment plus pratiques, préférer les couches "écologiques" françaises présentant des labels et garantissant une moindre présence de substances nocives pour le bébé ;
  • et comme nous le disions au début de l'article, le plus important est la façon dont le bébé se sent dedans !
La Rédac' espère avoir répondu aux attentes de la jeune maman lectrice qui nous a contactés. Et vous, avez-vous des conseils à partager ? N'hésitez pas à envoyer cet article aux jeunes parents et à parler de nous ! En tout cas, ce fut un travail assez intense de notre côté. Par ailleurs, un grand merci à Véronique, notre correctrice de l’ombre, pour son super travail chaque semaine ! À la semaine prochaine !
Clément Vadaine
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