Aujourd’hui, nous avons l’honneur de vous présenter une réédition du premier LundiCarotte jamais publié ! C’était il y a bientôt 5 ans, le 28 août 2017 ! Il faut croire qu'il faisait aussi beau à l'époque que ces derniers temps, puisque le sujet aborde un grand classique de l'été : la crème solaire.

La crème de la crème

Le 1 août 2022
Aujourd’hui, nous avons l’honneur de vous présenter une réédition du premier LundiCarotte jamais publié ! C’était il y a bientôt 5 ans, le 28 août 2017 ! Il faut croire qu'il faisait aussi beau à l'époque que ces derniers temps, puisque le sujet aborde un grand classique de l'été : la crème solaire.
Vignette de l'article La crème de la crème

Le soleil : avantages et inconvénients

Demandez à Benoît, co-fondateur de LundiCarotte : le soleil, c'est bon pour le moral. Et pourtant, on a tous eu l’occasion de constater un jour que les rayons ultraviolets (UV), ça pouvait être dangereux ! Pire, même pour les peaux foncées qui attrapent rarement des coups de soleil, l’exposition non protégée est nocive.
On classe les rayons UV en deux types. Ceux “A” et ceux “B”. À haute dose, les UVA accélèrent le vieillissement de la peau, tandis que les UVB nous donnent des coups de soleil. Ces facteurs favorisent tous les deux l'apparition de cancers de la peau, responsables chaque année de 2 000 décès en France.
Alors s’il est vrai que les rayons UV sont indispensables pour synthétiser la vitamine D, l’Organisation Mondiale de la Santé précise tout de même que 15 minutes par jour trois fois par semaine en été sur les mains et le visage suffisent. Ce n’est donc pas la bonne excuse pour rester plus que de raison en plein soleil.

La crème solaire en renfort

Si l’histoire recense beaucoup de recettes de crème solaire artisanale (ici ou ), il semble que les premières bases scientifiques de la protection solaire datent des années 1930.
Les éléments actifs de la crème solaire sont appelés des filtres solaires. En fonction de la concentration en élément actif et de leur efficacité, on peut mesurer en laboratoire l’indice de protection d’une crème solaire (aussi appelé son Facteur de Protection Solaire (FPS)). Il retranscrit la fraction de rayons ultraviolets atteignant notre peau.
Par exemple, une crème solaire indice 15 laisse passer 1/15e des UV, donc protège de 14/15e, soit 93 % des UV. En appliquant la même formule, une crème d'indice 30 nous protège de 97 % des UVB, une crème d'indice 50 nous protège de 98 % des UVB. C’est pourquoi, par temps ensoleillé, mettre régulièrement de la crème solaire indice 30 protège mieux que de mettre très occasionnellement de celle indice 50.
Remarque : ces chiffres de filtrage sont valables pour environ 2 heures et supposent que la quantité recommandée de crème solaire a été appliquée, à savoir 2 mg/cm², soit 35 gr pour le corps entier (l'équivalent de six cuillères à café).
« Mettre régulièrement de la crème solaire indice 30 protège mieux que de mettre très occasionnellement de celle indice 50 »

Le contre-coup "pollution" de la crème solaire

Entre le changement climatique, l’acidification des océans, la pêche industrielle et la pollution marine, la crème solaire n’est pas le premier danger pour le corail. Mais son impact sur la vie aquatique n’est pas négligeable pour autant. On estime que 10 % du corail mondial est exposé à des quantités significatives de crème solaire. Plus proche de nous, la Méditerranée est aussi concernée.
Depuis quelques années, l’impact des éléments actifs des crèmes solaires sur l’environnement marin est donc dans le collimateur de recherches scientifiques et d’association de préservation. La revue National Geographic dresse un état des lieux du sujet : il est estimé que 14 000 tonnes de crème se déposent chaque année dans la mer (très principalement via la baignade, mais aussi via les eaux usées), et que les éléments chimiques qu’on y trouve sont dans l’ensemble défavorables à la vie marine. L’oxybenzone (nom technique : Benzophenone-1, -3 (oxybenzone), -4, -9) et l’octinoxate (nom technique : Ethylhexyl Methoxycinnamate) font même l’objet d’une interdiction à Hawai, particulièrement concerné par la concentration de cette pollution. Une liste non exhaustive d’autres substances nocives est proposée par l’ONG scientifique Haereticus. On y trouve notamment toutes les particules “nano”, c’est-à-dire toute petites.
Les particules “nano” ont un gros avantage et un gros inconvénient : côté avantage, elles sont invisibles à l’oeil nu, ce qui plaît à qui s’en badigeonne. Côté inconvénient, elles sont beaucoup plus facilement ingérées par les organismes marins. Ça a le mérite de la simplicité : si votre crème solaire est transparente, elle est probablement toxique pour l’environnement marin. À l’inverse, si une crème solaire laisse une couleur blanche pas super glamour sur la peau… C’est une bonne chose.
« Si une crème solaire laisse une couleur blanche pas super glamour sur la peau… C’est une bonne chose !!! »

... et le contre-coup “santé”

La crème solaire limite les risques de cancer de la peau. Seulement, beaucoup de produits de protection solaire contiennent aussi des composants potentiellement nocifs pour la santé. C’est la peste ou le choléra pardi !
Certains filtres UV sont en effet suspectés d'être des perturbateurs endocriniens. Qu'est-ce donc que ces bêtes-là ? Le système endocrinien, ce sont les organes du corps qui produisent des hormones, essentielles au bon fonctionnement de notre organisme. En les empêchant de bien faire leur travail, les perturbateurs endocriniens, telle la famille des parabènes, peuvent causer des anomalies physiologiques, notamment du système de reproduction. Une liste des perturbateurs endocriniens potentiels est mise à jour régulièrement par The Endocrine Disruption Exchange. Un autre site pratique pour qui voudrait scruter attentivement la composition de sa crème solaire pourrait être La vérité sur les cosmétiques.
De façon générale, compte tenu de la chimie qu’on trouve dans la crème solaire, il faut éviter d’en inhaler, ce qui peut amener à préférer une crème liquide plutôt qu’en spray.

(Re)Penser son rapport au soleil

En définitive, plus on se passe de crème solaire, mieux on se porte. Et ce pour des raisons de pollution, de portefeuille, et de santé. Sauf que le soleil ne devrait pas s’arrêter (loin s’en faut) de nous envoyer ses rayons.
Une solution est de passer ses vacances en Angleterre ou dans une chambre noire. Si on ne veut pas en arriver à cette extrémité, deux autres conseils s’imposent :
  • Revoir son emploi du temps pour limiter son exposition pendant les heures les plus ensoleillées (12h-16h) ;
  • Revoir sa tenue. Enfiler son t-shirt, des manches longues … ou carrément mettre un maillot de bain sur la tête. Si si, ça existe ! Ça s'appelle un face-kini et ça a beaucoup de style.
(deux conseils qui sont d’ailleurs des évidences dans les pays chauds où l’on se méfie du soleil !)

Les AstucesCarotte pour faire face au soleil

  • Evitez de vous exposer au soleil outre-mesure, en adaptant votre emploi du temps et votre tenue;
  • en cas d’exposition prolongée, préférez une application régulière d’une crème d’indice moyen qu’une application exceptionnelle d’une crème exceptionnelle;
  • côté ingrédients, plus votre crème solaire est visible, moins elle est toxique. Et moins il y a d’ingrédients sur la liste, meilleur signe c’est.
  • badigeonnez-vous plutôt après la baignade qu’avant.
Dernier conseil : il paraît que manger des carottes (riches en bêta-carotène) prépare la peau au soleil ! C’est bon, les carottes !
Alix Dodu, Paul Louyot, et Théodore Fechner
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