Oreille toujours pimpante ! |
Le 31 mai 2021 |
ERRATUM : Une faute de frappe s’est glissée dans notre article sur le thé matcha, une rectification s’impose ! Une tasse de café nécessite 140 litres d’eau, contre 40 litres d’eau pour une tasse de thé. |
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Bonjour à tous, aujourd’hui, on vous parle d’un sujet du quotidien lié à votre hygiène : le coton-tige. C’est un sujet peu ragoûtant, on vous l’accorde, mais d'intérêt général, allez, on se lance ! |
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Soyons tout ouïe |
La première occurrence du coton-tige (ou bâtonnet ouaté) remonte aux années 1920. Léo Gerstenzang, voyant sa femme entourer un bâtonnet d’un petit bout de tissu pour procéder à la toilette de son nourrisson, a alors l’idée qui va changer nos habitudes : le coton-tige. Il va nommer son invention “Quality Tips Baby Gays” qui deviendra “Q-tips”, l’équivalent de notre coton-tige qui, à l’origine, n’était pas destiné au nettoyage des oreilles. |
Pour briller en société ou gagner un camembert au Trivial Pursuit, sachez que « coton-tige » est une marque déposée ! |
Ouvrez grand vos oreilles |
Depuis le 1er janvier 2020, les cotons-tiges en plastique sont interdits en France. Et ça, c’est une bonne nouvelle pour le milieu marin ! |
« Chaque année, c’est l’un des dix principaux déchets que l’on retrouve sur les plages. » |
Chaque année, c’est l’un des dix principaux déchets que l’on retrouve sur les plages. En 2016, 16 000 cotons-tiges ont été ramassés par l’association Surfrider sur les plages en Europe, soit l’équivalent de la hauteur de trois Tour Eiffel ! Une quantité non négligeable de cotons-tiges usagés est jetée dans les toilettes. Or, comme ils passent très facilement au travers des grilles des stations d’épuration, ils se retrouvent dans les océans. Comme tous les déchets plastiques, une fois dans la nature, ils se décomposent en particules fines qui sont ensuite ingérées par les animaux, et donc par nous. |
Certains animaux les ingèrent même avant leur décomposition. Peut-être avez-vous déjà vu cette photographie de Justin Hofman qui avait fait beaucoup parler d’elle il y a quelques années. La forme en bâton des cotons-tiges peut entraîner des [occlusions intestinales https://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/pourquoi-les-coton-tiges-sont-une-catastrophe-pour-les-plages_1932434.html] ou perforer les organes des animaux. |
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C’est donc le coton-tige biodégradable qui est devenu la norme et a entièrement remplacé ceux en plastique depuis l’année dernière. C’est lui que l’on retrouve dans la majorité des salles de bains françaises, mais des alternatives meilleures pour la planète et pour la santé existent. Car, s’il est composé d’une tige en papier et deux mèches de coton aux extrémités, il reste un objet à usage unique très décrié dans le milieu de la santé. |
C’est du propre ! |
Mais pourquoi adorons-nous planter un petit bâton entouré de coton dans nos oreilles ? Instinctivement, nous aimerions répondre que c’est pour être propre, qu’il est hygiénique de se débarrasser du cérumen prétendument sale de nos oreilles et que c’est aussi naturel que de se laver les dents, ce qui semble curieux, car aucun spécialiste oto-rhino-laryngologiste (ORL) ne le préconise, au contraire, ils mettent régulièrement en garde contre le nettoyage abusif. |
« Il est donc préconisé d'utiliser le coton-tige pour le nettoyage externe de l’oreille sans pénétrer à l’intérieur du conduit auditif. » |
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le cérumen n’est pas une sécrétion sale, mais un film protecteur qui sert à limiter les risques d’infections et d’irritations. Plus on le retire, plus l’on en sécrète. De plus, se laver trop fréquemment les oreilles avec des cotons-tiges peut entraîner des bouchons d’oreille ou de l’eczéma, car ils poussent le cérumen au fond du conduit auditif plutôt que de l’en extraire. Il est donc préconisé d'utiliser le coton-tige pour le nettoyage externe de l’oreille sans pénétrer à l’intérieur du conduit auditif. |
Cette obsession de se curer les oreilles vient de la présence de terminaisons nerveuses qui rendent sensible le conduit auditif. Stimuler ces terminaisons nerveuses donne une sensation de plaisir que l’on veut retrouver et qui peut devenir addictive, envers et contre tout. |
A la Rédac’, on aime les carottes, mais surtout comprendre nos habitudes de consommation. En effet, si on peut les comprendre, il est plus facile de s’en défaire. Cinquante ans qu’on nous dit de ne pas mettre de cotons-tiges dans nos oreilles et pourtant, on continue ! |
Avant de vous lancer dans une thérapie cognitivo-comportementale pour cesser de vous curer les oreilles à chaque sortie de douche, plusieurs astuces avant tout. |
Oreille toujours pimpante |
- Faites-le avec vos doigts : l’auriculaire, qui porte bien son nom, ne saurait aller trop loin dans le conduit auditif. L’option peut paraître « cra-cra », mais elle reste la plus simple et écolo de toutes. Pour ce faire, passez votre doigt entouré d’un tissu propre sur le contour de l’oreille. Vous pouvez aussi procéder sous la douche à main nue. Toutefois, pensez à bien vous laver les mains avant le nettoyage ;
- Cure-oreille (oriculi, escurette) : ils ont envahi nos magasins bios. Petit outil en bois utilisé traditionnellement au Japon (mimikaki), l’oriculi permet de gratter le pavillon de l’oreille et se lave à l’infini. Les autres, appelés escurettes, en acier, ressemblent à des mini-spatules d’oreille rondes, qui vont ratisser l’intérieur. Ragoûtant, on vous avait prévenus ! Palmyre, membre de LundiCarotte, nous a parlé de sa découverte : “Depuis deux mois, j'utilise une curette en métal. J'avais lu que certains n'apprécient pas le contact d'un oriculi en bambou ; je n'ai pas essayé, mais le métal me convient. J'en suis satisfaite, j'ai l'impression que ça enlève bien le cérumen, même si de temps en temps j'aime bien utiliser un coton-tige, puisqu’il m’en reste une boîte à finir.”
- Coton-tige réutilisable en silicone : c’est l’alternative la plus proche de notre précieux coton-tige standard. Aurélie, membre de LundiCarotte, nous a fait son retour d’expérience : « J’en suis plutôt contente, ça marche bien et c’est très proche du coton-tige. Ça se lave juste sous l’eau. Le contact est un peu étrange au début, il y a des petits picots, mais je m’y suis habituée. » Si son impact sur la planète est beaucoup moins important qu’un coton-tige classique, l'impact sur la santé est le même.
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Nota bene : La fréquence de nettoyage recommandée est d’une fois tous les dix jours en retirant le minimum de cérumen et sans aller plus loin que ce que peut atteindre le petit doigt. Souvenez-vous que le reste du cérumen est utile pour vos oreilles. |
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Les différentes alternatives aux cotons-tiges - Crédit photo : LundiCarotte |
Plus largement, réfléchir à ses modes de consommation, essayer de consommer plus durable est un travail de longue haleine. Savoir tout simplement qu’une habitude est nocive, que ce soit pour la santé ou la planète, n'est malheureusement pas toujours suffisant pour l’éradiquer. Il est très difficile de perdre une habitude pour des raisons qui nous semblent arbitraires. L’enjeu principal est de comprendre les risques liés à cette habitude face aux bienfaits qu’elle nous apporte. Le rapport en vaut-il la chandelle (auriculaire) ? |
Les astuces LundiCarotte |
- Ne rachetez plus de cotons-tiges quand votre stock sera épuisé, remplacez-les par d’autres produits qui ont fait leurs preuves comme l’oriculi ou l’escurette, la tentation de se gratter le conduit auditif sera diminuée. ;
- Le nettoyage des oreilles doit se faire tous les dix jours, pas plus.
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Notre article touche à sa fin. Toute la Rédac’ espère que les informations qui y sont listées ne sont pas entrées par une oreille et sorties par l’autre ! Merci pour votre lecture et à lundi prochain ;-) |
Laura Dumaine, Andréa Vieira et Margaux de Vassal |
