Hello à toutes et tous ! Cette semaine, la Rédac' se met au coin du feu et met ses plus belles chaussettes de Noël pour se préparer aux fêtes de fin d’année ! Pourquoi pas une idée cadeau de dernière minute ?

Les chaussettes de l'Archiduchesse

Le 30 novembre 2020
Hello à toutes et tous ! Cette semaine, la Rédac' se met au coin du feu et met ses plus belles chaussettes de Noël pour se préparer aux fêtes de fin d’année ! Pourquoi pas une idée cadeau de dernière minute ?
Vignette de l'article Les chaussettes de l'Archiduchesse

Une brève histoire des sausettes !

Les premières traces de chaussettes remonteraient à la Syrie Antique (vers 2000 av. J.-C). Elles ressemblaient davantage à l’époque à des collants, bien qu’incomparables avec ceux que nous connaissons aujourd'hui, puisqu’elles étaient tricotées. Les premières traces de tissu de maille (- 500) ont été découvertes dans le Jutland.
C'est notamment dans l'Égypte ancienne que des documents relatent l'existence de chaussettes tricotées, principalement portées lors de représentations théâtrales en guise de costume. Elles ont été trouvées dans des tombes égyptiennes à Antinoë datant de 500 av. J.-C.
L'apparition des chaussettes comme celles que nous connaissons aujourd’hui date du Moyen-Âge. Elles sont alors principalement faites de bandes de tissus et sont l'apanage des classes aisées. En effet, le tricot est une occupation qui est principalement réservée aux dames de haut rang. À cette époque, culotte et bas ne font qu'un, ce sont les chausses. C'est avec le temps que les bas-de-chausses – c’est-à-dire la partie inférieure des chausses couvrant les jambes – deviennent un vêtement à part entière.
On attribue à William Lee l’invention du métier à tricoter, qui lui servira à confectionner les premiers bas en 1589. La manufacture est financée par le roi de France Henri IV lui-même (Élisabeth I d'Angleterre ayant refusé le brevet à Lee pour cette invention) ! Elles étaient principalement en soie ou en laine, des matériaux de luxe à l’époque. Le tricot, permettant une élasticité plus importante que le tissage, plus rigide, commence à se répandre. Ainsi, les chaussettes deviennent de plus en plus accessibles et populaires, pour des coûts limités.
Au cours des siècles, la machine à tricoter est perfectionnée et l'on commence à utiliser du coton dès le XVIIe siècle. Au début du XIXe siècle, les premiers métiers à tricoter circulaires apparaissent : la production est désormais mécanique et la chaussette devient un produit de masse. C'est le premier vêtement fabriqué industriellement avec les ancêtres du collant.
Il existe aujourd'hui un ensemble de modèles de chaussettes, à chacun d'y trouver son bonheur !

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Tous les types de chaussettes existants

Des chaussettes par milliers !

Les chaussettes peuvent être fabriquées avec plusieurs types de matériaux :
  • le plus conventionnel, c'est le coton. Celui-ci ne se déforme pas et ne coûte pas cher à produire, il est utilisé pour un cadre quotidien ;
  • les chaussettes en laine permettent aux pieds de s'adapter à l'environnement : quand l’on a froid, les pieds sont maintenus au chaud et inversement, elles tempérent les petons dans un climat plus frais ; elles sont plus conseillées dans un cadre extérieur (mais coûtent aussi plus cher) ;
  • en cachemire : c'est un matériau très confortable, mais il faut en prendre grand soin, car elles se déchirent très facilement ;
  • les chaussettes en soie, qui coûtent très cher et sont très fragiles sont peu utilisées.

Chaussettes et vêtements : même guerre même combat

Comme vous avez pu le voir au cours de nos articles, nous ne portons pas l'industrie textile dans notre cœur. Celle-ci serait responsable d'entre 3 et 10 % des émissions de CO2 mondiales, soit autant que les secteurs aérien et maritime réunis. Alors, quand on parle de l'un des vêtements les plus renouvelés, cela peut jeter un petit froid. La production de vêtement en 2015 était de 62 millions de tonnes, elle en sera à 102 millions de tonnes en 2030 selon WWF.
Ainsi, la production des chaussettes est conforme à celle des autres vêtements dans l’industrie textile. Nous étions revenus dessus dans un article précédent ici.
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Revoir en quelques regards le cycle de vie d’un vêtement
Comme nous l'avions vu dans notre article sur les tee-shirts, le coton, souvent utilisé pour les chaussettes, est un composant qui demande pour sa production beaucoup d'eau et beaucoup d'énergie pour sa cueillette, sa transformation et son tissage. Dans les pays de forte production de coton, l'énergie de base utilisée est le charbon. Il faut ensuite penser à toutes les transformations en usine pour créer la texture ou la teinture. Comme l'explique l'ADEME, le processus consomme énormément d'énergie. Sans oublier les bains de teinture où sont plongées les chaussettes, qui sont remplis de métaux lourds (nickel, chrome…). L'industrie textile épuise les ressources énergétiques et les énergies fossiles.
Les chaussettes, comme les autres vêtements, peuvent être produites facilement à bas coût, mais riment souvent avec un lourd tribut humain : la main-d’œuvre bénéficie d’une très faible rémunération, en plus d’être exposée à des produits dangereux. Il faut également prendre en compte tout le transport à travers le monde pour arriver jusqu'à nous. En effet, 95 % des chaussettes vendues en France sont importées.
Pour finir, la majorité des chaussettes sont jetées et non triées par les consommateurs. 73 % des vêtements finiraient dans les décharges pour être incinérés généralement.
Ainsi, 90 % des chaussettes usagées ou orphelines seraient jetées à la poubelle. La consommation annuelle de chaussettes en France étant d’environ 300 millions de paires, cela fait 16 000 tonnes de déchets !
Pour les chaussettes en laine, n'oublions pas qu'il y a aussi des élevages de moutons derrière qui ont un impact carbone tout aussi important. Cependant, les fibres naturelles, végétales (comme le lin) ou animales (comme la laine) sont plus respectueuses de la peau et ont un impact limité par rapport aux fibres synthétiques issues de l'industrie du pétrole.

Pourquoi les chaussettes, chère Rédac' ?

La raison est très simple en fait ! Les chaussettes représentent la plus petite pièce de nos garde-robes. Forcément, étant plus petites, elles sont plus souvent négligées, remplacées, oubliées ou perdues. À nous de prendre le sujet à bras-le-corps.
D'après Les Chaussettes Orphelines, 10 % des chaussettes mises sur le marché se retrouveraient, à terme, dans les centres de tri alors qu’elles sont des vêtements très souvent remplacés !
Selon une étude de 2017, les Britanniques perdraient en moyenne 1,3 chaussette par mois, soit plus de 15 par an ! Il faut donc s'y intéresser. Et puis, nous ne sommes pas sans savoir que les chaussettes s'usent rapidement : il n’est pas surprenant de voir notre orteil pointer à travers un joli petit trou.
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Un mystère un jour résolu ?

Les bons usages !

La consommation durable, ça passe aussi par un bon entretien de ses affaires ! C'est ce que nous allons voir maintenant afin de garder ses chaussettes le plus longtemps possible !
Tout d'abord, par la façon de les enfiler ! En effet, pour les faire durer, il faut préférer pincer le talon dans un premier temps, puis tirer la chaussette par le haut, on sollicite moins le fil ainsi. Il faut donc les enfiler avec précaution et éviter d'accrocher ses ongles ou ses bijoux au risque de les déchirer.
En ce qui concerne le lavage, il est déconseillé de les laver à plus de 40 °C (voire 30 °C, c’est mieux) au risque de détériorer le tissu. Par ailleurs, il est nécessaire d'éviter les adoucissants qui attaquent le fil ainsi que le sèche-linge – les fibres vont se retirer petit à petit de par l’agression par la chaleur et des violents tours de tambour sur le long terme. Il faut privilégier la corde à linge ! Par ailleurs, ne pas hésiter à fermer toutes les fermetures éclair des vêtements en machine, car elles peuvent déchirer les tissus. Même si les tissus des chaussettes ne sont pas les mêmes, ce sont des conseils de base à retenir.
Comme vous le savez, le lavage des vêtements à la machine à laver est à l'origine d'une grande consommation d'énergie et d'eau. Ainsi, il faut le trouver un juste milieu pour savoir quand les laver.
Pour éviter de perdre votre paire de chaussettes, pourquoi ne pas les accrocher ensemble lors du lavage ? Ou beaucoup plus efficace, utiliser un sac de lavage !

Que faire après qu'une chaussette n’est plus utilisable ?

Et un jour… Notre petite chaussette craque… Mais avant de la jeter, il y a beaucoup de manières de la réutiliser !
On peut trouver quelques exemples ici de réutilisation d'une vieille paire. Voici une petite liste non exhaustive :
  • faire des chiffons ;
  • une petite housse pour téléphone ;
  • un protège main pour les mugs de thé ou de café ;
  • sur un rétroviseur de voiture, avec l'hiver qui arrive, cela permettra d'éviter que le gel se pose et de gratter le matin !
  • faire une éponge tawashi par soi-même !
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Un DIY tout à fait sympathique à faire !
Si vous avez une chaussette trouée, il est possible de la remettre d'appoint ! En effet, si vous savez un peu manier le fil et l’aiguille, il existe plusieurs tutoriels sur Internet qui expliquent comment repriser les chaussettes très facilement comme ici.
Ou sinon, pourquoi ne pas porter des chaussettes dépareillées ? Il est possible de trouver de nouvelles amitiés entre les chaussettes et que cela soit joli. En plus d'éviter de jeter une chaussette encore utilisable, cela peut créer un certain "style" !
Une dernière option, c'est le recyclage ! L'association les Chaussettes Orphelines propose de récupérer les chaussettes pour les recycler et en faire de nouveaux vêtements. Les points de collecte sont trouvables ici. L'ensemble de la fabrication est 100 % française et réalise plusieurs projets sociaux comme l'insertion socioprofessionnelle pour les personnes éloignées du travail ou l'animation d'ateliers pour les enfants des quartiers défavorisés, notamment celui de la Goutte-d'Or.
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Un cycle de recyclage pour avoir des chaussettes du tonnerre  !

Que privilégier lors de l'achat d'une paire ?

Cela dit, arrivera le moment où il sera nécessaire de renouveler ses paires et de faire plaisir aux étagères ! Tout d'abord, lors d'un achat, il faut être certain qu'on en a réellement besoin.
Pour illustrer notre propos, il est possible de trouver des chaussettes recyclées avec les Chaussettes Orphelines, de très bonne qualité d'après plusieurs témoignages. Il existe aussi Archiduchesse, qui fait des chaussettes en France, dont une gamme à partir de matériaux recyclés.
Plusieurs fabricants proposent des chaussettes faites à partir de matériaux biologiques. Thought Clothing propose des chaussettes en coton bio, chanvre, bambou ou polyester recyclé. La marque accorde une grande importance à la provenance des matières. Il y a aussi Adèle, un fabricant breton qui utilise des fibres biologiques ou Bleu Forêt qui propose des chaussettes pas chères, françaises et bios.
De notre côté, nous apprécions les chaussettes Coccinelle, avec des propositions originales, certifiées GOTS (certification textile biologique), sans substances nocives, et fabriquées en France, dans les Alpes. La manufacture où elles sont tissées est labellisée "Entreprise du Patrimoine Vivant" mettant en avant les entreprises avec un savoir-faire unique. Retrouvez ici un guide des labels pour les vêtements ici.
En ce qui concerne les matières premières à privilégier en termes d’écologie :
  • les matières végétales (comme le coton ou le chanvre) sont préférables, il faudrait privilégier des fibres qui ne demandent pas beaucoup d'eau et d'engrais d'après l'ADEME. On pourra penser au lin et au chanvre ; le coton bio est une alternative aussi ;
  • les matières animales sont déconseillées : les animaux pour l'industrie du textile sont souvent élevés dans des conditions difficiles, sauf pour certains élevages engagés ;
  • les matières chimiques (matières synthétiques, nylon, polyester) sont produites à partir de pétrole le plus souvent et donc à éviter, d'après l'ADEME. Toutefois, certaines fibres synthétiques sont faites à partir du recyclage de bouteilles en plastique et sont à privilégier.
Mais si vous cherchez avant tout des chaussettes très résistantes qui tiendront dans le temps, nous avons aussi des solutions ! Le fabricant Missègle s'est spécialisé dans la fabrication de chaussettes ultra-solides avec du fil d'Écosse ou de la laine Mérinos. Pour tester la qualité d'une chaussette, il faut réaliser le test de Martindale pour vérifier la résistance à l'abrasion d'un textile. Habituellement, il faut 8 000 cycles de frottements pour des chaussettes standards, 49 000 pour des chaussettes dites solides, mais 100 000 cycles pour les chaussettes Missègle. Elles sont fabriquées en France par un atelier aussi certifié « Entreprise du Patrimoine Vivant ». Le seul souci étant le prix assez élevé - mais cela peut être un bon investissement sur le long terme. On peut également trouver le fabricant Mazarin ou Loom conseillé par Véronique.
Vous pouvez aussi acheter des chaussettes sur Le Bon Coin ou Vinted pour leur donner une seconde vie.

Les Astuces de LundiCarotte

  • prendre soin de ses chaussettes afin de les garder le plus longtemps possible, éviter d'en racheter ou trouver un bon moyen de les réutiliser ;
  • privilégier les fils faits avec des matériaux de bonne qualité et respectueux de l'environnement ;
  • préférer les chaussettes très résistantes afin de les garder longtemps et ne pas avoir à les remplacer.
Nous espérons que l'article vous a plu ! Et vous, quels sont vos conseils chaussettes ? Qu'en faites-vous quand elles sont usées ? Nous attendons vos retours par mail. Si l'article vous a plu, vous pouvez le partager avec votre entourage pour que chacun choisisse les meilleures chaussettes pour Noël ! À la semaine prochaine !
Clément Vadaine
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