LundiCarotte souhaite la bienvenue à Servane, qui rejoint l'équipe de rédaction ! À l'occasion de la journée internationale du café, LundiCarotte se plonge dans les entrailles de cette star du petit-déjeuner.

On veille au grain

Le 1 octobre 2018
LundiCarotte souhaite la bienvenue à Servane, qui rejoint l'équipe de rédaction !
À l'occasion de la journée internationale du café, LundiCarotte se plonge dans les entrailles de cette star du petit-déjeuner.
Vignette de l'article On veille au grain
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« Je suis rouge, violet ou jaune et je sauve la vie d'un grand nombre d'humains tous les matins, qui suis-je ? »
La réponse n'est pas intuitive, mais il s'agit bien du café ! Et plus précisément, du fruit du caféier : la cerise de café. On vous le donne en mille, vous n'en aviez jamais vu avant aujourd'hui.
Lorsque l'on parle de café, on fait en fait référence au noyau torréfié (grillé) de ce fruit afin d'en dégager les arômes.
Le grain de café est initialement vert, c’est la torréfaction qui lui donne sa fameuse couleur brun foncé. Il est ensuite vendu en grain, moulu, en dosettes (petites poches en papier-filtre) ou encore en capsules, rendues populaires par les fameuses publicités de Georges Clooney.
L’attrait de l'humanité pour ce breuvage ne date pas d'hier : la culture de cette plante se pratiquait déjà en Éthiopie voici plus de 1 000 ans. Elle s’est répandue ensuite au Yémen, dans l'empire Ottoman et ce n'est qu’à partir du XVIIe siècle que le café est apparu en Europe, pour le grand bonheur de ceux qui ne sont pas du matin.
Aujourd'hui, les Français consomment chaque année un peu plus de 5 kg de café. Ce sont aussi les premiers consommateurs au monde de café en capsule et dosettes - ce que l'on appelle le café "portionné". La consommation se répartit grosso modo en deux catégories : le café "de masse", c'est-à-dire le café instantané, fabriqué à base de Robusta, et le café "premium", à base d'Arabica, une variété moins corsée que le Robusta.
« Les Français consomment chaque année un peu plus de 5 kg de café »

Molo sur le kawa

Les effets positifs du café sur le corps humain sont bien connus : vigilance accrue, augmentation de l'attention, impact positif pour la mémoire et la concentration. Cela dit, ces bienfaits ne sont effectifs qu'à dose modérée : gare aux excès de caféine ! Cette molécule, qui constitue le principe actif du café, peut rendre nerveux ou insomniaque si elle est consommée en excès.
Le site caffeineinformer.com calcule pour vous la dose à ne pas dépasser pour ne garder que les bénéfices du café : pour les 72 kg de rédacteur de LundiCarotte, la limite serait de 432 mg de caféine par jour, ce qui correspond grosso modo à 5 expressos ou 3 tasses de café filtre.

Remplir sa poubelle de plastique ?

Vous le voyez venir, l'un des enjeux de la consommation de café en capsule est la quantité de petits bouts de plastique ou d'aluminium générée à l'usage. Les capsules vides peuvent certes parfois être recyclées, mais pas partout : seules 500 communes françaises seraient concernées.
La meilleure solution pour ces capsules reste de les ramener en points de collecte Nespresso (liste disponible à cette adresse : nespresso.com/entreprise/points-de-recyclage.html).
Si vous projetez d’acheter une machine, vous n’aurez que l’embarras du choix, entre une machine à dosette, à filtre, à piston… À défaut de toutes les évaluer entre elles, attardons-nous sur un exemple : la comparaison entre une cafetière à capsules/dosettes et une machine automatique avec broyeur. Ces dernières sont plus chères à l'achat, mais s'amortissent avec le temps, le café en grain étant, lui, moins cher que le café "portionné" (dosettes ou capsules). À long terme, cela aura aussi l'avantage de générer moins de déchets !
Pour ne pas encombrer sa cuisine, on peut aussi se tourner vers la bonne vieille cafetière à l'italienne et d’un broyeur électrique ou manuel, pour les plus motivés.

Notre café en péril ?

Revenons à nos grains de café et aux arbustes dont ils proviennent, les caféiers. Comme les bananes, ces derniers ont besoin d'un climat tropical pour s'épanouir. Les plus gros producteurs sont à ce jour le Brésil, le Vietnam, la Colombie et l'Indonésie.
Les grandes tendances de cette filière font l'objet de la dernière analyse du BASIC qui sort aujourd'hui même.
En France, la vente de café pour la consommation à domicile est répartie à 80 % entre trois multinationales : Nestlé, JDE et Lavazza. Cette concentration en bout de chaîne créé un déséquilibre important entre l’amont et l’aval de la filière café, ce qui réduit la possibilité pour les producteurs de négocier leurs tarifs de vente.
Les bénéfices des torréfacteurs et distributeurs ont très nettement augmenté depuis l’essor du café portionné, celui-ci étant vendu bien plus cher que le café moulu : 50 € le kg environ, contre 15 € le kg pour du café moulu. Cependant, la part de bénéfices revenant aux producteurs, elle, diminue.
« La part des bénéfices revenant aux producteurs diminue, alors que celle des grandes marques est en augmentation »
Pour ces raisons, le métier de producteur est devenu peu attractif pour les jeunes générations des pays producteurs.
Le changement climatique est une autre source de péril pour la filière du fait de la hausse des températures. Près de la moitié des surfaces cultivées actuellement pourraient disparaître d'ici à 2050. Ceci, alors qu’une augmentation importante de la consommation est prévue.
D'autre part, la tendance de fond du marché fragilise les cultures du fait du recours croissant aux intrants chimiques, notamment en Colombie, et de la monoculture de mêmes variétés qui rendent les plantations vulnérables aux parasites).
La filière est donc assez peu durable, et face aux risques que présentent ces cultures, et à l’augmentation de la consommation, le prix du café est susceptible de grimper.

Un autre café est possible

En attendant, la filière café fait encore vivre de nombreuses personnes sur notre planète. La filière possède plusieurs cordes à son arc pour évoluer vers un avenir plus durable : d'abord, acheter équitable permet d'augmenter le prix que touchent les producteurs de café par kilogramme vendu.
Quant au café biologique, il provient en général de cultures de type agroforestières qui génèrent moins de déforestation et sont plus durables.
Pour un maximum d'effets positifs, on peut bien sûr combiner ces deux solutions ! Les labels à rechercher : max havelaar, SPP, Ecocert, et le label bio. Quelques marques historiques du commerce équitable ne sont plus systématiquement labellisées du fait de divergence de point de vue avec les organisations certifiantes mais continuent de faire un gros travail d’accompagnement des producteurs : Lobodis et Ethiquable.

Les AstucesCarotte pour un café durable

pour recycler ses dosettes : nespresso.com
pour générer moins de déchets : le café en grain (en plus, c'est moins cher)
à propos de grains, on ne résiste pas à vous donner l'adresse de ce magasin qui vient d'ouvrir ses portes à Paris : Kilogramme. Tout vrac, tout bio !
Notre présentation au Low Carbon City la semaine dernière est en ligne !
On vous souhaite une très bonne semaine.
Paul Louyot
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