Bon, les bonbons, c’est bon. Ah bon ? Alors bon, c’est bon, on vous dit tout sur les bonbons !

Bon bon bon...

Le 2 septembre 2019
Bon, les bonbons, c’est bon. Ah bon ? Alors bon, c’est bon, on vous dit tout sur les bonbons !
Vignette de l'article Bon bon bon...

Pour les grands et les petits

D’après les statistiques de 2016, les Français consomment en moyenne 3,3 kg de bonbons par personne, soit l’équivalent d’un par jour. C’est beaucoup moins que la Suède qui arrive en tête du classement européen avec 7,7 kg.
« Un Français consomme en moyenne 3,3 kg de bonbons par an. »
Dans ce pays scandinave, le samedi a même été renommé “samedi des bonbons” et chaque semaine est une occasion de s’empiffrer. En France, les achats de bonbons et confiseries se concentrent sur l’époque d’Halloween.
La confiserie remonte à loin chez nous, avec plus de 600 spécialités régionales revendiquées, dont certaines bénéficient de cahiers des charges particuliers (les caramels de Normandie ou les bergamotes de Nancy...). Au total, près de 7 000 salariés travaillent dans l’industrie des bonbons.
Le marché des bonbons français est toutefois dominé par certains acteurs comme le géant allemand Haribo (37 %) et le Français Carambar & Co (12 %). La confiserie artisanale ne représente ainsi que 5 des 800 millions d’euros de chiffre d’affaires lié aux bonbons produits chaque année dans le pays. Un quart de ces bonbons est d’ailleurs exporté.
C’est le moment de retrousser nos manches, d’attraper un scalpel et de disséquer nos bonbons préférés. En France, ce sont les Dragibus, les Tagada et les Schtroumpfs.

Cassons du sucre

Ce n’est un secret pour personne : les bonbons contiennent du sucre. Ils en contiennent même beaucoup : 80 % (PDF) des matières premières.
On le retrouve sous deux formes : le saccharose - le sucre en poudre blanc - et les sirops de glucose et isoglucose. Ces derniers permettent d’éviter la cristallisation du saccharose et assurent ainsi l’aspect lisse des bonbons, c’est plus efficace qu’un lifting ! La texture des bonbons dépend de la température à laquelle on chauffe ce mélange sucré.
Illustration
Navet ? Panais ? Eh non, il s’agit de betteraves sucrières !
Le saccharose provient de la canne à sucre et de la betterave sucrière. La première est cultivée dans les pays chauds et notamment au Brésil, premier producteur mondial. Cette culture est en partie responsable de la déforestation de l’Amazonie, mais des arrêtés ont été promulgués (2009) pour en limiter l’expansion.
Quant à la betterave à sucre, pas besoin d’en importer : la France en est le premier producteur mondial, cocorico ! D’après la charte des Confiseurs de France (PDF), l’essentiel du saccharose utilisé en France provient de ces betteraves.
Enfin, le sirop de glucose est produit à base d’amidon, que l’on retrouve par exemple dans les pommes de terre et les céréales (maïs), dont il est extrait pour un usage industriel.
Souvent cultivées en monoculture, ces plantes sucrières ont les mêmes impacts sur l’environnement que l’agriculture intensive : érosion, compactage, salinisation, acidification du sol, nous en passons et des meilleures. La canne à sucre sort du lot, car c’est la plus demandeuse en eau.
Tout ce sucre est beaucoup pointé du doigt pour ses impacts sur la santé, aggravés du fait de son omniprésence dans l’industrie alimentaire. Il provoque notamment caries, diabètes, troubles digestifs, obésité, mais serait également responsable de phénomènes de dépendance, notamment chez les enfants, de troubles nerveux, de fatigue et même de perte d’élasticité de la peau.
La dose journalière de sucres (hormis ceux contenus dans les fruits, les légumes et le lait) devrait s’élever au maximum à 25 g, selon l’OMS. Six fraises Tagada et vous voilà partis pour ne manger que des carottes pour le reste de la journée !
Quid des substituts du sucre, les édulcorants ? Ceux-ci donnent l’illusion du sucre au cerveau, qui déclenche des réactions physiologiques en conséquence. Le corps réclame alors du “vrai” sucre et la sensation de faim persiste. De plus, ils sont suspectés, entre autres, d’augmenter le risque de diabète.
Le sucre, qu’il soit “vrai” ou “faux”, n’est pas le seul danger potentiel des bonbons.

Un gel surpuissant

Afin d’obtenir la texture molle de certaines confiseries, les industriels utilisent des produits gélifiants, dont le plus répandu est la gélatine.
La gélatine est une substance obtenue à partir du collagène qui se trouve dans la peau et les os d’animaux, ce qui en fait donc un coproduit de l’industrie de la viande. On utilise majoritairement les restes de porc, mais également de bœuf ou de poisson. Pas très ragoûtant !
La gélatine est utilisée dans les bonbons parce que c’est un produit moins rare et plus accessible que la gomme arabique utilisée auparavant. Attention, pour nos amis qui souhaiteraient l’éviter, la gélatine se cache dans beaucoup d’autres produits.
« La gélatine alimentaire provient de la peau et des os d’animaux. »
Pour en savoir plus sur les impacts environnementaux de la production de viande, vous pouvez (re)lire notre article sur le sujet.
Face à la demande grandissante de bonbons sans gélatine, les fabricants ont de plus en plus recours à des substituts :
  • La gomme arabique, qui provient de la sève d’un acacia poussant majoritairement en Afrique saharienne. Pour la récolter (vidéo), des entailles sont faites dans le tronc des arbres. Elle ne présente pas de risque pour la santé et la France en est le premier transformateur mondial.
  • L’agar-agar, qui est contenu dans la paroi cellulaire de certaines algues rouges. Ces dernières commencent malheureusement à manquer dans certaines régions du monde. Comme c’est le cas pour l’or, de nombreux petits producteurs dépendent de la pêche de ces algues, qui implique parfois pour eux une importante prise de risques.
  • La gomme gellane, qui est produite par des bactéries retrouvées sur des plantes aquatiques originaires d’Amérique du Nord. La culture de ces plantes pose cependant problème, notamment parce que leur introduction dans les cours d’eau européens a rendu leur prolifération incontrôlable et qu’elles perturbent les écosystèmes.

Plutôt Dragibus noir ou rose ?

En plus des ingrédients sus-cités, les confiseurs incorporent d’autres produits pour rendre les bonbons plus alléchants, comme les colorants alimentaires. Parmi ceux-ci, les colorants artificiels issus de la pétrochimie présenteraient des risques pour la santé.
Vient ensuite le tour du fameux dioxyde de titane, produit opacifiant utilisé sous forme de nanoparticules dans de nombreux produits alimentaires et cosmétiques. Il est suspecté d’être cancérigène pour l’homme, mais également d’avoir un impact... titanesque sur l’environnement (anglais). Les Confiseurs de France se sont engagés à le bannir de toutes leurs recettes d’ici 2020.
En 2018, un documentaire allemand avait également enquêté sur la cire de caroube, utilisée par les confiseurs industriels pour donner une apparence brillante aux bonbons et les empêcher de coller entre eux. Les recherches avaient mené les journalistes jusqu’au Brésil, où ils avaient découvert des ouvriers quasi esclaves.

Vade retro Haribo !

Doit-on broyer du noir concernant les bonbons et tous leurs ingrédients ? Au contraire, il en existe plusieurs alternatives, pour le plus grand plaisir de nos papilles gustatives et la santé de nos corps.
En ce qui concerne le sucre, Anne, nutritionniste et membre de LundiCarotte, recommande de consommer plutôt des produits à base de sucres non raffinés comme le muscovado et le rapadura (malheureusement ce ne sont pas des produits locaux) ou d’aliments naturellement sucrés tels le miel et le sirop d’agave. Cependant, raffiné ou non, accompagné d’autres nutriments ou non, le sucre reste dangereux s’il est consommé à haute dose.
On peut aussi préférer les bonbons traditionnels et locaux aux bonbons industriels. Nos confiseurs nationaux proposent une intéressante variété de douceurs. Gardons en tête que la plupart des 83 entreprises de confiserie françaises recensées en 2017 sont des petites et moyennes entreprises (PME) ! On a donc amplement le choix si l’on veut soutenir l’économie et les savoir-faire locaux.
Illustration
Carte des confiseries issue de la charte des Confiseurs de France, les connaissez-vous toutes ?
L’idéal pour la santé est de manger le moins possible de bonbons. Si cela peut paraître difficile, le chocolat noir, la pâte d’amande et certaines pâtes de fruits sont nos amis ! Ils contiennent davantage de nutriments qu’un bonbon classique de type fraise Tagada.
« L’idéal pour la santé reste de manger le moins possible de bonbons. »
Enfin, pour réduire l’impact des emballages, on peut acheter des bonbons en vrac, que l’on trouve facilement dans des magasins spécialisés. Autrement, pourquoi pas tenter des bonbons aux emballages novateurs, comme ces sucettes aux bâtonnets biodégradables qui se transforment en fleurs ?

Les AstuceCarotte pour bonbonner durable

  • Avoir la main moins lourde sur les sucreries
  • Privilégier les bonbons au miel ou au sirop d’agave
  • Troquer bonbons contre chocolat, fruits frais ou pâte d’amande
Pour finir, nous voudrions faire un bref appel à témoignages ! LundiCarotte vous a-t-il permis de changer certaines de vos habitudes de consommation ? Si oui, laquelle de ces habitudes a été la plus facile à changer et pourquoi ?
Nous publierons vos réponses (ou des extraits de vos réponses) sur les réseaux sociaux. Pour participer, c’est par ici (anonyme).
On a hâte de lire vos contributions !
Elisa Autric, Servane Courtaux, Garance Régimbeau et Anne Moreau
Partager ce LundiCarotte
MAILTWFB