Oyez oyez ! Notre soirée quiz sera de retour le 5 mai 2021 de 19 heures à 20 heures. Vous êtes les bienvenus à cet événement 100 % en ligne, dont la thématique principale sera la gestion des déchets. Vous pensez être incollable sur le sujet ? Venez jouer avec nous et tentez de remporter le premier prix : un panier de gourmandises. Pour l’inscription, ça se passe ici Les bières, on en voit de toutes les couleurs (brunes, blondes, blanches…), de toutes les nationalités (allemandes, françaises, irlandaises…) et sous toutes les formes (fût, canette ou bouteille). Avec autant de choix, difficile de ne pas être perdu, alors voici en détail le cycle de vie d’une bière. Attention ! L'abus d'alcool est dangereux pour la santé. Nous reviendrons brièvement sur ce sujet en conclusion.

La bière c’est de l’eau

Le 3 mai 2021
Oyez oyez ! Notre soirée quiz sera de retour le 5 mai 2021 de 19 heures à 20 heures. Vous êtes les bienvenus à cet événement 100 % en ligne, dont la thématique principale sera la gestion des déchets. Vous pensez être incollable sur le sujet ? Venez jouer avec nous et tentez de remporter le premier prix : un panier de gourmandises. Pour l’inscription, ça se passe ici
Les bières, on en voit de toutes les couleurs (brunes, blondes, blanches…), de toutes les nationalités (allemandes, françaises, irlandaises…) et sous toutes les formes (fût, canette ou bouteille). Avec autant de choix, difficile de ne pas être perdu, alors voici en détail le cycle de vie d’une bière.
Attention ! L'abus d'alcool est dangereux pour la santé. Nous reviendrons brièvement sur ce sujet en conclusion.
Vignette de l'article La bière c’est de l’eau

De 1664 à aujourd’hui

Symbole de partage et de dégustation, la bière fait battre le cœur des Français. 30 litres de bière sont consommés en moyenne par habitant chaque année.
« 70 % des bières consommées par les Français sont produites en France. »
On observe ces dernières années un regain d'intérêt pour la bière qui s’explique par l’essor des bières premium sur le marché : mise en avant des techniques de brassage artisanal, microbrasseries qui produisent et vendent au sein d’un même établissement, développement de nouvelles saveurs… La bière ne se boit plus, elle se déguste. Parti pris réussi pour tous les brasseurs ! Et la France n’est pas en reste, 70 % des bières consommées par les Français sont produites sur notre territoire.

Les Oompa Loompas de la bière

Précisons d’abord les étapes comprises dans la fabrication de votre bière. Peu d’ingrédients sont nécessaires à sa préparation : il suffit de mélanger de l’eau, de l’orge (ou une autre céréale), du houblon et de la levure. Rappelons que le brassage est un vrai métier qui demande de la dextérité et beaucoup de patience.
  • La première étape est le maltage qui consiste à plonger l’orge dans une cuve d’eau pendant plusieurs jours pour la faire germer ;
  • Puis l’orge est séchée et torréfiée. C’est le degré de torréfaction qui donne les caractéristiques de chaque malt ;
  • Vient ensuite le brassage, qui consiste à faire chauffer le malt pour déclencher ses enzymes, on ajoute à cela de l’eau et du houblon pour l’amertume ;
  • Tout ceci forme le moût auquel on ajoute les levures, puis on le laisse reposer pendant plusieurs jours (c’est la fermentation : les levures consomment alors du sucre et libèrent de l’alcool et du gaz).
Quelques semaines de maturation et une filtration plus tard, la bière est prête à être conditionnée.
Pour l’étape du filtrage, certaines marques utilisent de l’ichtyocolle, une colle réalisée à partir de vessies natatoires de poissons lors de l’étape de la filtration. Cette substance gélatineuse élimine les impuretés de la bière comme les graisses. Si cette pratique n’est pas à votre goût, nous vous avons déniché un site internet pour trouver des bières qui protègent les animaux.
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Matières premières et énergies inhérentes au processus de fabrication d’une bouteille de bière - Crédit photo LundiCarotte

On va brasser de... l’orge

La France est le premier pays producteur de céréales de l’Union européenne avec, parmi les plus cultivées, le blé tendre, le maïs et l’orge. Ces dernières années, les agriculteurs voient leurs récoltes d’orge diminuer, en partie à cause des conditions météorologiques provoquées par le réchauffement climatique. Les prévisions ne sont pas au beau fixe et si l’orge tend à se raréfier, la bière pourrait voir son prix multiplié par sept d’ici à 2100”.
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Graphique prévisionnel des pays touchés par l’augmentation du prix de la bière selon le niveau de réchauffement climatique atteint - Crédit photo : Sciences et Avenir
L’approvisionnement en orge biologique reste quant à lui faible et les brasseries biologiques doivent se retrousser les manches pour en trouver dans l’hexagone ou bien la faire importer. Nous reviendrons plus tard sur les enjeux de la bière bio.
« À ce jour, l'offre française de houblon ne répond pas aux besoins des brasseries. »
Contrairement à l’orge, la culture du houblon n’est pas aussi répandue en France. En 2020, les récoltes de houblon conventionnel étaient de 800 tonnes contre 46 tonnes de houblon biologique, un chiffre faible qui explique la difficulté pour les brasseurs français à se fournir localement. En conséquence, l’import du volume de houblon par les brasseries françaises atteint les 80 % en 2020, la majorité provenant des États-Unis, de la Nouvelle-Zélande et de l’Angleterre.
Selon France Agrimer, il faudrait atteindre les 40 ha de surfaces cultivées en 2023 pour satisfaire la demande des brasseurs français.

La bière, c'est de l'eau

D’après le Water Footprint Network, un système d’analyse de l’empreinte en eau, un demi de bière (25 mL) coûterait 75 litres d’eau. Cela prend en compte la production de la bière (recette et nettoyage du matériel), mais également l’eau nécessaire à la culture de la matière première.
Pour obtenir un litre de bière, composée de 90 cL d'eau, il faut compter environ 1 litre pour le brassage et 3,4 litres pour le nettoyage et le refroidissement des appareils. Vrai défi, que les industriels tentent de relever, que de moins gaspiller d’eau potable pour l’entretien et le refroidissement des machines. De plus en plus affichent une volonté d’économie de l’eau sur leur site. Greenwashing ou avantages économiques, cela reflète néanmoins une vraie préoccupation des consommateurs !

L’usine à gaz ?

Après les matières premières vient l’énergie… D’après l’étude de l’ADEME sur les principaux groupes français, , chez Kronenbourg SAS, la principale cause d’émission de gaz à effet de serre reste les installations dans les usines (65 % des émissions de GES proviennent des sources fixes de combustion). L'électricité arrive en deuxième position (13,9 %).
S’il a été facile de trouver l’empreinte en eau, l’empreinte carbone reste plus difficile à estimer. En effet, tout dépendra, suite à sa production, de son mode de transport, de conditionnement, du nombre d'intermédiaires et de la filière de récupération de l’emballage.

À garder ou à jeter ?

Dans l’analyse du cycle de vie, la production de déchets est à prendre en compte. Dans la fabrication de la bière, le principal déchet est la drêche, un résidu issu du brassage de l’orge. On peut atteindre les 300 grammes de drêches produites pour la fabrication d’un litre de bière, soit 20 % de drêche pour 80 % de bière.
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Les drêches, un déchet de la bière à valoriser - Crédit photo : Eva Cuisine
Certaines brasseries optent pour la valorisation de cette matière. Une grande partie des drêches est utilisée pour l’alimentation animale. Il a même été prouvé qu’utiliser autour de 20 % de drêches dans la ration des vaches laitières améliorerait le rendement. C’est tout bénef !
On peut pousser le bouchon un peu plus loin en créant du biocarburant à base de drêche. Pour la petite anecdote, certaines brasseries travaillent en partenariat avec des entreprises spécialisées pour produire de l’électricité à partir de leurs drêches.

Battle canette VS bière

Notre bière a parcouru un long chemin et l’une des dernières étapes du cycle de vie est le conditionnement.
La canette, en plus de nous éviter la phrase typique « t’as pas un décapsuleur s’te plaît ? » qui finit très souvent en « passe-moi le briquet », a d’autres avantages !
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Canette VS bouteille en verre- Crédit photo : LundiCarotte
« L’idéal serait de consommer local et d’utiliser le système de la consigne, mais cette offre est encore très rare. »
L’idéal serait de consommer local et d’utiliser le système de la consigne, mais cette offre est encore très rare. Ce n’est pas une fatalité ! Et c’est là que nous pouvons intervenir en poussant nos commerçants et brasseurs à opter pour la consigne des bouteilles. En faisant émaner une demande, les industriels comprendront que certains amateurs de bière sont aussi amateurs d’une consommation plus durable.
Si cette option ne s’offre pas à nous, il est préférable de se tourner vers la canette, qui se recycle plus facilement et qui est plus légère, réduisant beaucoup les émissions de gaz à effet de serre lors du transport.
Aujourd’hui, seulement 27 % des bières sont vendues en canette. Et pour cause, beaucoup d’entre nous pensent que la qualité est inférieure à celle d’une bière en bouteille. Et pourtant, on a tout à gagner à se tourner vers les canettes ! D’un point de vue écologique (comme dit précédemment), mais aussi d’un point de vue gustatif, car la canette préserve les qualités gustatives de la bière en la protégeant de la lumière.

En voiture Simone

Une fois la bière produite, il faut l’acheminer ! Si la Belgique tente l’expérience de tuyaux géants pour transporter la bière de son lieu de production à son point de vente, ce n’est pas la technique la plus démocratisée. Aujourd’hui, la solution privilégiée reste le transport routier. Plus la marchandise est lourde, plus la dépense de carburant sera élevée, plus de GES seront émis. Pour limiter les intermédiaires – et donc les transports –, le mieux est d’aller chercher directement la bière à la source : dans les microbrasseries. Grâce à l’essor de ce mode de consommation, de plus en plus de brasseries proposent des bières fabriquées sur place, stockées dans des cuves ou des bouteilles.

Quid du bio ?

« Dans la production de bières françaises en 2020, seulement 1 % d’entre elles sont biologiques. »
Serait-ce le bio qui permettrait le salut de la bière ? Pas si simple. Dans la production de bières françaises en 2020, seulement 1 % d’entre elles sont biologiques. Les brasseurs voulant proposer des bières labellisées bios ont parfois recours à l’importation lorsqu'ils ne peuvent pas se fournir localement. Selon le délégué général de Brasseurs de France “la production de malt et de houblon bio de l’Hexagone n’est pas suffisante pour satisfaire les attentes des brasseries ce qui fait obstacle à la mutation vers le bio”. 70 % des brasseurs français utilisent majoritairement du houblon étranger (Allemagne, Belgique) et à ce jour, il reste compliqué de faire à la fois du bio et du local.

Jusqu’à plus soif

Il est essentiel de rappeler les évidences, à commencer par celle que la consommation excessive d’alcool est dangereuse pour la santé. Par ailleurs, ne tombons pas dans le piège des articles promouvant les vertus de la bière. Non, la bière n’aide pas en cas d’insomnie, ni en cas de dépression. L’alcool est certes un euphorisant, mais après la montée, il y a la descente. L’alcool peut aggraver les troubles dépressifs et les troubles du sommeil. Par ailleurs, en cas de maladie chronique, psychique ou physique, alcool et médicaments peuvent faire un cocktail désastreux.
Le but de cet article n’est pas de faire un sermon sur la consommation d’alcool. L’objectif de LundiCarotte est de réfléchir collectivement à notre rapport à la consommation afin de mieux consommer et les nouveaux marchés de la bière en sont un exemple d’autant plus concret. Tout est fait pour conquérir un public plus large : bières sucrées, goût mojito ! La mode de la bière ne serait-elle pas l’occasion de privilégier la qualité à la quantité ? Effectivement, de la bière industrielle peut être neuf fois moins chère au litre que des bières artisanales et locales (CalculCarotte® effectué en comparant le prix au litre de la bière artisanale Bapbap et le prix de la Kronenbourg), mais cela invite à la parcimonie et à la dégustation plutôt qu’à l’ingurgitation et à l’indigestion.

Les Astuces de LundiCarotte

  • Privilégiez une bière locale, pourquoi ne pas acheter vos bières dans une microbrasserie près de chez vous ?
  • Tournez-vous vers des bières en canettes ou, encore mieux, vers des bouteilles en verre consignées ;
  • Buvez avec modération, ce qui est une bonne occasion pour privilégier la qualité à la quantité ;
  • Quand l’information est accessible, regardez la provenance des matières premières, surtout quand c’est une bière bio.
Avec les beaux jours qui arrivent, la tentation d’une boisson fraîche se fait sentir, bière ou non. Et promis, dès que les terrasses des bars rouvriront, toute la Rédac’ trinquera à votre santé ! En attendant, on se penche déjà sur le sujet de la semaine prochaine.
Merci à Paul, du groupe FrogBeer, d’avoir pris le temps de répondre à nos questions, notamment sur le recyclage des drêches, du conditionnement en canette et des bières bios ! Merci aux bénévoles pour leur relecture. Et merci également à vous, chers lecteurs, pour avoir été nombreux à répondre à notre sondage. Pour en savoir d’avantage sur les résultats, rendez-vous sur notre Instagram.
Laura Dumaine, Andréa Vieira et Margaux de Vassal
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