Les crevettes & co

Le 30 octobre 2017

Ce lundi, lisez l'avenir de votre téléphone portable, plongez dans les profondeurs de l'industrie de la crevette, et apprenez que la citrouille, ce n'est pas qu'un accessoire pour décorer votre salon.

Il y a beaucoup de chose à dire sur les téléphones et les smartphones. Entre les matériaux polluants qu'on trouve dedans et les conditions de vie des ouvriers dans les usines en Chine, il y a largement de quoi parler de ce sujet dans un prochain dossier de LundiCarotte.

En l'attendant, ce dossier, on voudrait rebondir sur cette statistique étonnante : en France, dans 88% des cas, on rachète un téléphone alors que l'ancien marche encore.

Voici donc quelques solutions à portée de main pour rallonger sa durée de vie. À noter qu’il y a des économies à faire !

Alors que la saison des citrouilles déguisées en épouvantails s’ouvre demain, il convient de rappeler quelques usages qui peuvent être faits de ce curieux légume une fois qu’il a rempli sa fonction de décoration festive :

1. Le plus facile : au four. Posez la citrouille coupée en fines tranches sur une plaque de cuisson. Rajoutez un peu d’huile, de sel et de poivre. 30 minutes à 210°C (thermostat 7). Même pas besoin d’enlever la peau. Le résultat est légèrement caramélisé et super bon.
2. Presque aussi facile : en purée ! Coupez la critrouille en dés, cuisez-la au four, à la vapeur, ou à la casserole, et passez le résultat au mixeur. La purée se transforme d’ailleurs tout aussi facilement en goûteux gratin, recette ici.
3. Toujours assez facile : en soupe. Mettez un ou deux oignons à revenir dans du beurre, ajoutez la chair de votre citrouille coupée en dés, et éventuellement deux ou trois pommes de terre et trois ou quatre carottes. Laissez cuire pendant dix minutes et ajoutez un cube de bouillon dilué dans un gros litre d’eau. Laissez encore une petite demi-heure, mixez le tout, et le tour est joué.
4. Plus compliqué : des muffins de citrouille.
5. N’oubliez pas les pépins ! Croustillants et salés, les pépins de citrouille rôtis sont des snacks appétissants. Ils ajoutent aussi du croquant aux salades, potages, etc... Débarrassez grossièrement la chair des pépins, placez-les sur une plaque de cuisson avec un peu d’huile et de sel. Passez-les au four pendant environ 10 minutes, en remuant une ou deux fois, jusqu’à ce qu’ils soient légèrement dorés.

Quatre millions de tonnes de crevettes finissent dans nos assiettes chaque année. La majorité provient de la pêche intensive. Cette pêche de masse est efficace, mais elle génère d'importants dommages collatéraux. Parmi ceux-ci, les "prises accessoires" : ce sont tous les poissons et autres animaux marins (tortues, dauphins, etc... ) dont on ne veut pas mais qui remontent quand même dans les filets et dont on ne sait que faire. La pêche à la crevette est la cause la plus importante de prises accessoires, avec 30% des poissons pêchés puis rejetés en mer à son actif. Pour un kilo de crevettes péchées, ce serait entre cinq et vingt kilos de prises accessoires. La tortue est la première victime, ce qui contribue à fragiliser la situation de cet animal dont beaucoup d’espèces sont considérées en danger. Dans les dommages collatéraux, on peut aussi parler des fonds marins qui sont littéralement raclés par des filets à crevettes, au détriment des algues, coraux, et autres écosystèmes installés là.

"Et pourquoi ne pas créer des minis océans pour faire grandir des crevettes dedans ? Même plus besoin d'aller les pêcher ! On appellerait ça de l'élevage de crevette..."
Bonne idée, mais c’est souvent fait au détriment des écosystèmes en place, et notamment de la mangrove, une végétation tropicale qui pousse à la frontière entre la terre et l’océan. Elle est indispensable pour contrer l’érosion des littoraux et maintenir les espèces qu’elle abrîte. La mangrove a déjà perdu un quart de ses effectifs en cinquante ans, et l'élevage de crevette n'y est pas pour rien. Ça laisse songeur...

"Il y a bien un label ou quelque chose comme ça qui met les petits plats dans les grands et qui propose des bonnes crevettes nickel chrome ?"
Malheureusement, non. Aucun élevage de crevettes ne peut se targuer d'être blanc comme neige. Ceci étant, il existe quand même des crevettes plus vertes que d'autres. Les labels MSC pour les crevettes sauvages ou ASC pour les crevettes d'élevage certifient des démarches intéressantes en limitant les prises accessoires pour le premier et l'utilisation de produits chimiques et d'OGM pour le second, même si leur impact environnemental est encore significatif.

Le biologiste Boone Kauffman a calculé qu'un sachet de 450 grammes de crevettes provenant de mangrove défôrestée serait synonyme de - accrochez-vous bien - une tonne de CO₂. Une tonne, c'est l'objectif d'émissions annuelles par habitant fixé par l'UE. Il faut rajouter le transport à ce chiffre : la plupart des crevettes consommées en France voyagent beaucoup puisqu'elles viennent souvent d'Asie. Il peut aussi leur arriver de faire un crochet par des pays où la main d'œuvre est bon marché pour être décortiquées et mises en sachet.

Idéalement, il faudrait envisager de se tourner vers d'autres fruits de mers aussi goûtus mais moins impactants, comme les moules. C'est ce que préconise l'association de défense de la biodiversité WWF, qui classe ici les espèces de fruits de mer dans les catégories "À éviter", "À proscrire", et "Avec modération". Si on reste accroché à ses crevettes, on peut privilégier les crevettes venant d'Australie, ou les petites roses, provenant en général d'eaux froides, sont mieux gérées que les grosses crevettes provenant d'eaux chaudes tropicales.

Sources : Le Temps et Mes Courses pour la Planète

Edit : Mini-série de Arte sur la vie d'une crevette

Ce logo est celui de l'écolabel européen, qui concerne toutes sortes d’articles ménagers et professionnels, comme les matelas, les ordinateurs, le papier, le produit vaisselle, le shampooing, etc... Son but est de mettre en valeur des produits ayant un impact écologique moindre que leurs homologues classiques, et qui conservent la même qualité de performance.

Pour ce faire, une liste de critères est établie pour chaque sorte de produit certifié, après discussion entre l’Union européenne, les États membres, les associations de développement durable et de consommateurs, et les fabricants. Les critères sont basés sur une évaluation du cycle de vie du produit, en tenant compte de différents aspects de l’impact environnemental : matières premières, énergie, préservation de la biodiversité, pollution de l’eau, de l’air, des sols, déchets, bruit, etc...

Nous nous sommes retroussés les manches pour vous donner un exemple concret de ces critères, ici pour les produits de lessive :

Cependant, quelques produits nocifs pour l’environnement ou la santé demeurent autorisés. De plus, certains aspects écologiques ne sont pas pris en compte, comme l’empreinte carbone de la production. En bref, l’écolabel européen est un gage d’impact environnemental réduit comparé aux produits non-labellisés, mais il existe des labels qui vont plus loin : par exemple des produits bio ou du label Ecocert auront souvent un impact bien inférieur.

Proposé par le site Mes Courses Pour la Planète

Ail - Aubergine - Betterave - Brocoli - Céleri - Carotte - Chou blanc - Chou-fleur - Choux de Bruxelles - Concombre - Courge - Courgette - Endive - Epinards - Fenouil - Frisée - Haricot - Laitue - Mâche - Maïs - Oignon - Poireau - Pomme de terre - Radis

Coing - Poire - Pomme - Raisin

Et voilà. Des bonnes idées en pagaille pour faire peur au CO₂ et à ses collègues en cette belle semaine d'Halloween. À la semaine prochaine !

Théodore Fechner, Gaétan Morand, et Alix Dodu

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