Ça y est, c’est l’été et qui dit été dit : vacances. Et la France n’est pas en reste de visiteurs, puisque c’est le pays le plus visité au monde avec plus de 89 millions d’arrivée de touristes étrangers en 2018.

Douce France, cher pays de mes vacances

Le 2 août 2021
Ça y est, c’est l’été et qui dit été dit : vacances. Et la France n’est pas en reste de visiteurs, puisque c’est le pays le plus visité au monde avec plus de 89 millions d’arrivée de touristes étrangers en 2018.
Vignette de l'article Douce France, cher pays de mes vacances
« Tu fais quoi cet été ? Tu pars ? » On a tous déjà entendu cette question. À croire que si on ne part pas en vacances, c’est grave. Ce sentiment est d’autant plus présent sur les réseaux sociaux où chacun y va de sa plus belle photo. Franchement, il y a-t-il besoin de grimper sur un éléphant pour passer de bonnes vacances ?
Tout le monde n’a pas l’opportunité de partir. « Quatre Français sur dix ne partent pas en vacances : la moitié des personnes qui renoncent à partir le font pour des raisons financières ». Une semaine de location pour un couple avec deux enfants équivaut au minimum à un demi-SMIC : largement hors budget pour les ménages les plus modestes. Pour une partie des précaires, il est compliqué de dégager des périodes de congés sans parler des jeunes qui utilisent les vacances pour travailler et financer leurs études.
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La solution pour partir à petit prix est de partir en France. Si cela ne semble pas glamour, nous nous engageons à vous faire changer d’avis d’ici à la fin de cet article. En plus, c’est écolo.
Écologie et tourisme, cela semble à deux termes antinomiques. Que nenni ! L’Organisation mondiale du tourisme (OMT) a fait de l’écotourisme l'une des branches du tourisme durable. Ce tourisme responsable tend à minimiser l'impact sur l'environnement des touristes afin de préserver la biodiversité. Il est centré sur la découverte des écosystèmes et implique une participation active des populations locales et des touristes à la sauvegarde de l’environnement. Permettant ainsi une sensibilisation des populations tout en participant au développement des économies locales. Il se pratique en nature, en petits groupes, ou au sein de petites structures.
Le secteur de l’écotourisme affiche une croissance annuelle comprise entre 20 % et 34 % contre une croissance de 60 à 65% pour le tourisme classique (c'est-à-dire des voyages à l’étranger) selon l’INSEE depuis 1990. Alors quoi de mieux que des vacances locales en France pour devenir un écotouriste !

L’ailleurs est tout près.

L’objectif des vacances est de se couper du quotidien. Du coup, on n’a pas forcément l’habitude de l’envisager si proche de chez soi. C’est une très bonne opportunité pour repenser notre idée de l’ailleurs que de voyager en France. Selon la Banque des Territoires, 83% des Français ont voyagé en France pour l’été 2020, en privilégiant les destinations de proximité et les locations saisonnières. Au cours des années précédentes, cette proportion était de l’ordre de 2/3 pour la France et de 1/3 pour l’étranger.
Depuis plusieurs dizaines d’années maintenant, les attentes des touristes, français et internationaux, évoluent vers davantage de qualité, de proximité et de durabilité. Ces aspirations ont été exacerbées par la récente pandémie de covid-19, qui a conduit à ce bouleversement des habitudes et des usages, susceptibles de perdurer.
Voici les raisons pour lesquelles voyager en France vaut vraiment le coup :
  • On trouve de tout en France : des reliefs dignes des steppes mongoles (bienvenue dans le Cézallier), des vallées noyées de brouillard (dans la Creuse), des forêts à perte de vue (dans le Morvan), d’anciens volcans, quelques hauts sommets, des îles, des eaux bleu turquoise. Côté choix, il n’y a que l’embarras ;
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La plage Palombaggia (Corse du Sud) : la numéro 1 des plus belles plages de France ! - Crédit photo : Misterfly.com
  • Produits locaux, spécialités régionales, terroirs et vins au tonneau. On goûte l’Ossau-iraty dans le Pays basque, l’armagnac dans le Gers, on se surprend à aimer le farçou et à reprendre du gâteau de pomme de terre. Sans compter sur les marchés qui allient convivialité et bons produits.
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Le fromage préféré des Français est … L’emmental - Crédit photo : Cnews

Sur l’autoroute des vacances

Une autre raison de voyager en France peut être motivée pour limiter l’empreinte carbone du voyage.
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Émissions de CO2 par personne pour 1 km parcouru. Le podium des moins polluants est donc occupé par le rail et le bus ! - Crédit photo : LundiCarotte.fr
« L’impact écologique d’un voyage tient d’abord au moyen de transport utilisé pour se rendre à destination, moins vous partez loin, plus vous réduisez votre empreinte carbone. - Dominique Kreziak pour Le Monde »
Cette conclusion rejoint celle à laquelle nous étions parvenus dans notre article en 2018 en imaginant le voyage d’Alain DiCarotte, jusqu’à Barcelone.
Allez, comme on est gentils, on vous remet ici tous nos articles relatifs au transport !

Ce qui compte, c’est le chemin, pas la destination.

Pour voyager local, rien de mieux donc que d’adopter des mobilités douces pour se déplacer. Tout l’avantage du local est par ailleurs les distances courtes, ce qui rend les modes de transport alternatifs plus sportifs (comme le vélo ou la marche à pied) moins rebutants.
France Vélo Tourisme aide les voyageurs dans leurs envies d’aventures en proposant des itinéraires adaptés aux différents niveaux dans toute la France. L’aventure se transforme : le comble de l’exotisme n’est plus le safari au Kenya ni de caresser des bébés iguanes mais le Tour de France des fromages à vélo. À la Rédac’, on ne peut que plussoyer le développement de ces pratiques, qui allient écologie, ralentissement général et plaisir.

Au programme :

Arrivée à Donzenac, heure locale : 13 h 12. La température extérieure est de 26 °C. Nous vous souhaitons un excellent séjour en Corrèze. Sympa les vacances locales pour se dépayser sans payer trop cher, ni en ruinant les efforts faits tout au long de l’année pour moins polluer. Mais on fait quoi maintenant ?
Déjà, reposez-vous. Les vacances, ce n’est pas un marathon à qui aura le plus d’activités à son actif. C’est aussi l’occasion de se pencher sur une grille des mots fléchés les doigts de pieds en éventail. Ou sur ce polar qu’on vous a offert à Noël et qui prend la poussière sur les étagères. En bref, du temps pour soi !
Si vous avez la bougeotte, notre première recommandation sera de chercher des activités en lien avec la région dans laquelle on se trouve. Visite de caves dans les territoires producteurs de vin (avec modération surtout pour poursuivre la route !), de manufactures dans ceux producteurs de vaisselle, du musée de la Charentaise en Charente… Bon, faut faire selon ses goûts aussi.
Aussi, l’environnement proche peut réserver de bonnes surprises. Et une simple recherche internet permet de découvrir tout sur la ville à côté de chez soi. Qui sait les personnalités historiques qu’elle a accueillies ? Sûrement que vous y croiserez Stéphane Bern sur le chemin !
De nombreux événements, surtout en période estivale, sont tournés aujourd’hui autour de l’écologie. À commencer par l’un des plus connus, le festival de musique We Love Green. On vous en parlait l’année dernière, et cette année, il se déroulera du 10 au 12 septembre au Bois de Vincennes.
Sinon, de nombreux lieux alternatifs proposent des stages en immersion pour apprendre à consommer différemment, comme la Ferme légère dont le projet est tourné vers l’autogestion et l’autosuffisance en énergie et en eau. De nombreux autres écolieux existent, à choisir selon les envies et la localisation (on y revient !). Un seul leitmotiv : la motivation et l’envie de découvrir de nouvelles façons de vivre, même si c’est seulement le temps des vacances.
Pour celles et ceux qui ne peuvent pas s’arrêter, même en vacances, le Wwoofing est tout destiné. Le site qui recense les différentes missions du Wwoofing définit cette pratique comme suit : « Les bénévoles (les WWOOFeurs) s’initient aux savoir-faire et aux modes de vie biologiques, en prêtant main-forte à des agriculteurs ou particuliers (les hôtes) qui leur offrent le gîte et le couvert.» Le Wwoofing est l’acronyme de « Le World-Wide Opportunities on Organic Farms » à traduire par « les opportunités mondiales dans des fermes bio » (20/20 au bac d’Anglais pour la Rédac’ !). Cette association regroupe donc tout un réseau de voyageurs mis en lien avec des fermes, chacun adhérant à la charte du wwoofing (PDF).

Après bon vin, bon coussin !

Concernant les logements responsables, il y a l’embarras du choix. Et c’est peu dire ! Il s’avère que l'impact réel de l’hôtellerie (hôtels conventionnels et chaîne) semble mal estimé : ce secteur représente 8 % des émissions de gaz à effet de serre, bien qu’une prise de conscience est en cours, il reste encore des habitudes à prendre telle que la gestion des déchets, la consommation d’énergie, la manière dont sont construits les bâtiments ou encore les petits échantillons de produits offerts à gogo.
79 % des touristes déclarent que les pratiques respectueuses de l’environnement en matière d’hébergement sont importantes à leurs yeux. Pourtant, selon Guillaume Cromer, consultant à ID-Tourism, le critère “logement responsable” n’arrive qu’en 7e place lors du choix d’un hébergement. Peut-être est-ce à cause du peu de communication faite autour de ces logements responsables. Heureusement, il se développe à travers la France pléthore de logements tout aussi écolos et responsables.
Vous pouvez trouver ces petits nids douillets sur des plateformes de recensement de logements écologiques, évalués sur de nombreux critères tel que le site Vaovert qui a répertorié à ce jour environ 200 lieux (camping, gîtes, hôtels…) dont les critères sont :
  • L’impact de l’habitat sur l’environnement ;
  • Créer sa propre énergie ou limiter sa consommation ;
  • Générer le moins de déchets possibles ;
  • Offrir à ses voyageurs une nourriture saine, locale et bio ;
  • Sensibiliser ses visiteurs et leur transmettre des habitudes écoresponsables par le biais d’activités.
Il existe désormais une certification sous forme de labels internationaux pour les lieux ayant mis en place une vraie démarche écologique. Par exemple, créé en 1998, le label La Clef Verte est le premier écolabel de tourisme durable pour les hébergements touristiques et les restaurants. Ses critères sont très complexes et diffèrent d’un type d'établissement à un autre. Pour en savoir plus, le site de La Clef Verte.
Autre label : l’écolabel européen. Créé en 2003 par la Commission européenne, ce label est une certification environnementale et sociétale attribuée en France à plus de 350 hébergements touristiques. Il garantit que l’hébergement contribue à la protection de l'environnement et au développement de l’économie locale.
Concernant les auberges de jeunesse, depuis 2010 la FUAJ (Fédération Unie des Auberges de Jeunesses) participe à l’adaptation du label Clef Verte aux auberges de jeunesse en France et à l’étranger. Cliquer sur ce lien afin d’obtenir la liste des auberges labellisées La Clef Verte.
Pour les chambres d’hôtes, vous pouvez vous rendre sur les plateformes comme Vaovert. De même pour les éco-hôtels. Ces hôtels certifié utilisent des matériaux recyclés, des peintures et isolants naturels, des produits non-toxiques pour le nettoyage, des sources d'énergie renouvelables, du savon biologique en vrac, des bacs de recyclage, des dispositifs pour économiser l'eau, et servent de la nourriture bio et locale… Les solutions sont infinies et se mettent en place petit à petit.
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Ecodomaine Le Bois du Barde proposé sur le site Vaovert - Crédit photo : Vaovert
Viennent ensuite les gîtes qui sont des maisons ou appartements meublés et équipés, mis à disposition, souvent localisés au milieu de la forêt ou bien dans la campagne. Ils permettent de trouver du confort au cœur de la nature, tout en participant au développement des emplois locaux. Le site le plus reconnu, gage de l’authenticité et de l’engagement des logements, est Gîtes de France. Par ailleurs, certains Gîtes ont obtenu récemment la certification Gîte Panda, en partenariat avec WWF. Ce label est décerné à des gîtes respectueux de la biodiversité répartis sur les communes de Parcs naturels régionaux, nationaux et réserves naturelles pour une immersion totale en pleine nature.
Concernant le camping, ce logement populaire très accessible permet une proximité avec la nature, ou bien la ville dans laquelle on loge, tout en étant très peu cher. La Rédac’ recommande les campings municipaux car ils permettent le développement de la ville même. Pour les Carottes à la recherche de campings insolites (Tipi, yourte, cabane sur l’eau ou perchée, hutte, dôme, bulle...), cela se nomme le Glamping. Ce sont des campings respectueux de l’environnement tout en étant confortables et abordables. Vous pouvez en trouver sur le site reconnu de campings en France et en Europe : Huttopia
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Si vous êtes de vrais baroudeurs il est possible de dormir en pleine nature en plantant sa tente n’importe où : le bivouac - Crédit photo : Les Others
Enfin, pour les plus téméraires dans l'âme, il est possible de dormir dans les jardins des habitants grâce au site Home Camper. Les hôtes fixent le prix et choisissent le lieu de camping dans leur jardin, ainsi que les conditions d'accès à des points d’eau ou commodités (toilettes et salle de bain).
Ou bien pour les vrais baroudeurs, il est possible de dormir en pleine nature en plantant sa tente n’importe où : le bivouac. En France, le bivouac est autorisé partout où il n'y a pas d’interdiction et de restriction, dans des parcs et réserves naturelles. La seule règle primordiale et incontournable : laisser le lieu dans le même état que vous l’avez trouvé en arrivant. Si cela vous tente, le magazine Les Others (un magazine d’aventure en France crée par des amoureux de notre pays) a créé un guide complet de la réglementation du bivouac et du camping sauvage en France.
Il est donc possible de privilégier ce genre d’hébergement pour vos vacances locales et responsables. Et n’oubliez pas : vacances riment avec conscience.

Astuces Carottes

  • Pour limiter l’impact environnemental lié au déplacement, privilégiez les voyages en train ou encore mieux : en vélo ou à pieds ;
  • Où faire du bivouac en France ? Un lien ici ;
  • Comment être un aventurier responsable ? La réponse ici ;
  • Vous recherchez des hébergements écolos en France ? Le site Vaovert recense des logements touristiques respectueux de l’environnement (gîtes, campings, chambres d’hôtes…).
Merci à tous de nous avoir lus, passez un bel été, quant à nous, on se retrouve dans deux semaines !
Il ne nous reste maintenant qu’une seule petite question : suite à l'article d’il y a deux semaines sur la symptothermie, envisagez-vous de changer de contraception ? Si oui, cliquez ici, sinon cliquez . Cela nous aidera à mesurer l’impact de nos articles sur votre quotidien.
Laura Dumaine, Laura Larrive et Andréa Vieira
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