Complètement flou |
Le 16 septembre 2019 |
Si, comme les deux tiers de la rédaction, vous portez des lunettes de vue ou que vous protégez vos mirettes avec des verres solaires, vous êtes concernés par le sujet de la semaine. |
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Une situation troublante ? |
Il existe de nombreux troubles de la vue. La plupart du temps, on peut les corriger par de la chirurgie ou le port de lunettes ou de lentilles de contact. |
C’est le cas pour la myopie, au sujet de laquelle FranceInfo alerte en 2022 sur la progression mondiale. La proportion de myopes en Europe chez les 12-54 ans est passée de 20 % en 1970 à 40 %, tandis qu'en Asie 90% des enfants et adolescents sont atteints de myopie. En cause la génétique, et également le manque d'exposition à la lumière du jour. |
« En 2012, 40 % des Européens entre 12 et 54 ans étaient atteints de myopie. » |
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Le chiffre d’affaires du secteur est réalisé à 70 % par seulement trois enseignes : Optic 2000, Krys et Les opticiens mutualistes. En boutique, les Français dépensent en moyenne 337 € pour une paire de lunettes de vue tandis que leurs voisins européens ne déboursent que 268 €. |
Rapide coup d’œil |
Ces lunettes sont composées d’une monture qui enserre les verres correcteurs et sont soutenues par le nez et les oreilles grâce aux branches. Cela semble évident, mais ce n’est le cas que depuis le milieu du XIXe siècle, alors que les lunettes existent depuis le Moyen Âge ! |
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Les premières lunettes pinçaient le nez et empêchaient donc de respirer. Elles avaient pourtant un certain style ! |
La monture peut être composée de divers matériaux - dont les plastiques et métaux sont les plus courants - et prendre une infinité de formes : il y en a donc pour tous les goûts ! |
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Eh oui, le vrai verre minéral est délaissé par les industriels, car il est plus lourd et plus cassant que le verre dit organique, fait de plastiques et de polymères. Les “verres” sont donc parfois en plastique, on en perd notre français ! |
D’abord produit sous forme de palet rond, il est ensuite aminci, poli et plongé dans des bains de traitement pour devenir plus résistant. À la fin du circuit, plusieurs sortes de traitements peuvent être appliquées pour lui conférer certaines propriétés. Le traitement classique antireflet, par exemple, s’obtient en apposant une couche très mince (moins d’un micromètre) d’oxyde de zirconium et de téflon. Les disques fins ainsi obtenus sont envoyés chez l’opticien, qui les taillera à la forme de la monture. |
Un impact visible ? |
Il existe peu de documentation sur l’impact environnemental de la production de lunettes de vue. Des étudiants de l’Université de technologie du Danemark ont tout de même tenté de réaliser une analyse de leur cycle de vie dans un rapport remarquable. Ils y comparent un modèle de lunettes d’entrée de gamme à monture épaisse et des lentilles de contact. |
D’après leurs recherches, une paire de lunettes en alliage de nickel contient du cuivre qui, à haute dose, peut provoquer une décomposition de la végétation et une contamination des sols. Le nickel peut d’ailleurs parfois provoquer des réactions allergiques. Relativisons toutefois ces informations, car, comme d’autres métaux épuisables, il n’est pas utilisé que dans l’industrie optique. |
En plus du métal, on trouve des matières plastiques dans les branches, mais aussi certains verres, comme nous le mentionnions plus haut. Ces plastiques ne sont pas en reste, pour ce qui est des dommages environnementaux, comme nous vous l’expliquions dans notre article. Ils mettent longtemps à se dégrader, polluant ainsi la planète pour plusieurs siècles. |
À la lecture de ces résultats, certains se demandent peut-être si les lentilles de contact ne seraient pas meilleures, en termes d’environnement. Eh bien non ! D’après ce même rapport des étudiants de DTU, sur une période de trois ans, les lentilles quotidiennes ont un impact carbone et énergétique au moins 100 fois plus important que leurs consœurs branchées - production et transport compris. Ce chiffre important est notamment dû aux emballages des lentilles et à la nécessité de les remplacer souvent. |
« Les lentilles de contact ont un impact 100 fois plus important sur l’environnement que les lunettes de vue. » |
Un autre point de vue |
Pour pallier l'utilisation de ressources fossiles ou épuisables, les fabricants redoublent d’imagination pour créer des lunettes innovantes à base d’ anciens vinyles, de bois de skateboard ou encore de coquillages recyclés. Les lunettes sont en effet de petits objets pour lesquels il est facile d’utiliser des rebuts de production ou des matériaux surcyclés. |
La tendance des lunettes écolos se retrouve dans la multitude des gammes en bois, mais attention à privilégier celles dont le bois est produit et traité localement. Consoglobe recommande par exemple Woodlun’s, In’Bô ou Shelter. |
En outre, le label Fabriqué en France n’est pas forcément un gage de fiabilité. Pour l’obtenir, il suffit que la dernière étape de fabrication soit réalisée en France. |
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Le logo de la mention Origine France Garantie |
Afin de vraiment profiter de lunettes majoritairement produites en France, cherchons plutôt le label Origine France Garantie, dont les critères sont plus stricts. |
Enfin, il y a également la possibilité de trouver des montures d’occasion, que ce soit sur Internet, dans des vide-greniers ou même chez certains opticiens ! Les marques Dingue de lunettes et La Recyclerie des Lunettes se sont d’ailleurs spécialisées dans les montures reconditionnées, tandis que Seecly est une sorte de Leboncoin des lunettes. |
Une lentille dans une botte de foin |
Minute, papillon ! Tout cela, c’est bien joli, mais, par rapport à d’autres produits, les accessoires de vue sont-ils vraiment si mauvais pour l’environnement ? |
En réalité, rapporté à l’impact environnemental total d’un Français sur une année, celui des lentilles de contact ou des lunettes est... anecdotique ! En termes d’émissions de GES notamment, même des lentilles avec un emballage à usage unique ne sont responsables “que” d’environ 10 kg d’émissions de CO 2. Pour rappel, l’empreinte moyenne annuelle d’un Français en GES se situe au-delà des 10 tonnes. |
« Les lentilles et les lunettes ont une empreinte environnementale négligeable face à notre alimentation ou nos modes de transport. » |
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C’est bien sûr tout à votre honneur que de chercher à voir durable en privilégiant les matières renouvelables, locales et les lunettes les plus légères (moins de poids, moins d’impact). Finalement, les lunettes durables, ce sont surtout celles qui vous permettront de lire patiemment tous nos articles. |
Les AstuceCarotte pour y voir plus clair |
- Lorsqu’arrive le moment de changer ses lunettes, se renseigner sur la possibilité de ne changer que les verres et pas la monture ou d’acquérir une monture d’occasion reconditionnée.
- Si l’on veut vraiment changer de monture, ne pas hésiter à donner l’ancienne à des associations telles que Lunettes sans Frontières. Elle trouvera une nouvelle vie au lieu de finir à la décharge.
- Choisir des lunettes en matériaux écosourcés, recyclés/recyclables et le plus possible produites localement (avec le label Origine France Garantie).
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Comme d'habitude, nous espérons que cet article vous aura inspiré, que dis-je, éclairé ! S'il vous a plu, n'hésitez pas à le partager. On vous laisse avec une suggestion musicale floue. |
Elisa Autric, Servane Courtaux et Garance Régimbeau |
